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Cet ouvrage restitue des faits sociaux, des secteurs de la vie quotidienne encore peu connus des régimes communistes, négligés parce que considérés comme marginaux. Une des originalités est de donner la parole, vingt ans après la chute du Mur, à des représentants d'une nouvelle génération d'historiens et de politistes concernée par l'étude du communisme dans les pays satellites de l'URSS. Ils nous donnent ici à voir comment la dissémination du pouvoir dans les institutions, dans les corps et les esprits dressés à l'obéissance laisse une place non négligeable à l'improvisation, à la négociation, et à des ajustements au sein même des institutions, à la mise en place aussi d'une culture voire d'un culte de la débrouillardise. Les réalités quotidiennes de la pénurie et des accommodements économiques ainsi que certains aspects de la condition féminine sont décrites dans ce sens. Est saisie aussi la manière dont les communismes nationaux sont en pratique obligés de bricoler pour asseoir le nouvel ordre politique, sans jamais se préoccuper des contradictions que ce bricolage engendre. Le texte introductif de Rose-Marie Lagrave a le double mérite d'un témoignage personnel et d'une reconstitution historique synthétique concernant le cheminement intellectuel et les transformations politiques et affectives qui ont engendré des recherches comme celles rassemblées dans ce volume.
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