Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Les formes régulières et symétriques, l'équilibre et la mesure étaient connotés positivement au Moyen Age ; on les considérait comme un signe du divin et l'effet des bonnes actions accomplies par le lignage.
Il semblait dangereux, voire néfaste, qu'un être humain puisse s'affranchir de la norme. Par ailleurs, tout physique inhabituel ou toute marque singulière était censé être le témoignage d'un pouvoir spécifique, et les êtres qui portaient ces (in)signes paraissaient relever d'un autre ordre, mystérieux et inquiétant. La dissymétrie et la difformité, par conséquence, semblaient une punition divine, un don suspect, une malédiction diabolique se transmettant de génération en génération comme preuve d'une antique trahison familiale dissimulée, d'actes inavouables ou de mauvaise pensées.
Les croyances et la religion du peuple, les légendes, les mythes dans les récits et dans les arts, plus quelques savants nourris de l'Ecriture sainte et de divers grimoires proposèrent naturellement des explications, qui furent la source de représentations effrayantes, engendrant elles-mêmes, dans une accélération de l'étrange où l'homme trouve sa vérité, de nouvelles images plus diaboliques encore.
Au-delà du Moyen Age, ce livre explore encore d'autres époques et montre la continuité des peurs humaines face à celui qui ne " me " ressemble pas.
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