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Florence Lazar ; tu crois que la terre est chose morte

Couverture du livre « Florence Lazar ; tu crois que la terre est chose morte » de Florence Lazar aux éditions Jeu De Paume
Résumé:

Catalogue de l'exposition de Florence Lazar au Jeu de Paume et première monographie, cet ouvrage propose une traversée de son oeuvre à travers une sélection de films documentaires et de photographies produits entre 2000 et aujourd'hui, dans une perspective qui mêle la chronologie du travail et... Voir plus

Catalogue de l'exposition de Florence Lazar au Jeu de Paume et première monographie, cet ouvrage propose une traversée de son oeuvre à travers une sélection de films documentaires et de photographies produits entre 2000 et aujourd'hui, dans une perspective qui mêle la chronologie du travail et les différents contextes abordés, en se concentrant plus particulièrement sur ceux des territoires de l'ex-Yougoslavie après la guerre et les enjeux écologiques et post-coloniaux aux Antilles.
Au cours des années 1990, Florence Lazar travaille principalement le genre du portrait photographique avant d'intégrer, à la fin de la décennie, la vidéo à sa pratique. Le choix de ce nouveau médium s'inscrit dans son désir de répondre en tant qu'artiste à la crise qui déchire alors la Yougoslavie. Du fait des liens familiaux et sociaux qui la rattache au territoire yougoslave, elle a suivi de près le conflit depuis son déclenchement dix ans plutôt. L'oeuvre la plus ancienne de l'exposition, Les Paysans (2000), fait partie d'un cycle de vidéos et films documentaires portant sur la responsabilité individuelle et collective face au conflit. Le documentaire occupe une place de premier plan dans la démarche de Florence Lazar depuis cette époque. Ce cycle culmine en 2014 avec son troisième long-métrage, Kamen (Les Pierres), également présenté ici. Le film met au jour des tentatives - sur les plans religieux et culturel - de réécrire le passé dans le but de renforcer le déni de responsabilité plutôt que de le combattre.
En 2008, elle renoue avec son travail antérieur sur le portrait en réinvestissant de façon novatrice la photographie documentaire. La série d'images qui en résulte montre des supports imprimés liés à l'itinéraire politique de son père. Le fils de l'artiste y joue à la fois le rôle de modèle et de lien entre les générations, comme dans la vidéo Confessions d'un jeune militant, où il assiste son grand-père dans la présentation des ouvrages qui ont marqué sa formation intellectuelle. En passant d'une des principales sources de la formation de soi à une autre - de la famille à l'école -, Florence Lazar produit un ambitieux ensemble de trente-cinq photographies inauguré en 2016 dans le cadre de la commande du 1 % artistique pour le collège Aimé-Césaire dans le 18e arrondissement de Paris. Hommage à la célèbre figure éponyme de l'établissement, l'oeuvre réalisée en étroite collaboration avec les élèves fait valoir qu'une approche objective du passé colonial français, loin de perpétuer les clivages sociaux et raciaux ou une culpabilité nationale, peut conduire à une reconnaissance commune de l'histoire.
Coproduite par le Jeu de Paume et présentée ici pour la première fois, l'oeuvre la plus récente de Florence Lazar, 125 hectares (2019), revient au thème pastoral introduit par Les Paysans. Elle s'inscrit dans une enquête entamée en Martinique, terre natale de Césaire, sur les conséquence écologiques et sanitaires à long terme de la chlordécone, insecticide cancérigène utilisé pendant plus de vingt ans dans les bananeraies de l'île. Tiré de la pièce Une tempête de Césaire - adaptation postcoloniale de La Tempête de Shakespeare -, le titre de l'exposition et de la publication évoque évoque non seulement les ravages du colonialisme, mais également les potentialités émancipatrices de l'histoire.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au Jeu de Paume, Paris, du 12 février au 2 juin 2019.

Sandra Cattini est inspectrice de la création, responsable de la collection design et arts décoratifs du Centre national des arts plastiques (ministère de la Culture).

Dean Inkster enseigne l'histoire et les théories de l'art à l'École supérieure d'art et design Grenoble-Valence. Il a été cocommissaire des expositions « Cornelius Cardew et la liberté de l'écoute » (2009) et « Anarchism Without Adjectives : sur l'oeuvre de Christopher D'Arcangelo (1975-1979) » (2011), toutes deux inaugurées au CAC Brétigny, avant de voyager à l'étranger. Il est également codirecteur, avec Katia Schneller, de l'ouvrage Art, Theory and Critical Pedagogy: The Legacy of Craig Owens, à paraître en 2019 aux éditions [SIC].

Chercheuse indépendante, écrivaine, commissaire d'exposition et programmatrice de cinéma basée à Berlin et à Beyrouth, Rasha Salti est aussi, depuis 2017, chargée de programme pour La Lucarne d'Arte France.

Giovanna Zapperi est professeure d'histoire de l'art contemporain à l'université de Tours. Ancienne pensionnaire de la Villa Médicis, elle est notamment l'auteure de L'artiste est une femme. La modernité de Marcel Duchamp (PUF, 2012) et de Carla Lonzi : un art de la vie. Critique d'art et féminisme en Italie (Les presses du réel, 2018).

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