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Femme qui court

Couverture du livre « Femme qui court » de Gerard De Cortanze aux éditions Albin Michel
Résumé:

Elle s'appelait Violette Morris. Sportive de haut niveau, figure des nuits parisiennes et du music-hall, elle fut aussi une grande amoureuse : Joséphine Baker et Yvonne de Bray, grâce à qui elle rencontra Cocteau et Marais, furent parmi ses conquêtes. Inclassable, extravagante, résolument... Voir plus

Elle s'appelait Violette Morris. Sportive de haut niveau, figure des nuits parisiennes et du music-hall, elle fut aussi une grande amoureuse : Joséphine Baker et Yvonne de Bray, grâce à qui elle rencontra Cocteau et Marais, furent parmi ses conquêtes. Inclassable, extravagante, résolument moderne, féministe engagée, lesbienne assumée, elle suscita la crainte et le rejet d'une France corsetée dans son conformisme, dont elle incarna tous les démons refoulés.
Il fallait un roman, flamboyant et plein d'humanité, pour retracer le destin d'une scandaleuse qui fut la contemporaine de Colette et laissa derrière elle une légende noire : celle d'une femme libre qui courait trop vite pour son temps.

Prix Renaudot pour Assam, Gérard de Cortanze est l'auteur de nombreux romans, parmi lesquels Les amants de Coyoacan, L'an prochain à Grenade, Zazous, Laisse tomber les filles...

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Avis (5)

  • Femme qui court, de Gérard de Cortanze, retrace la vie ou plutôt l’épopée de Violette Morris et le titre est particulièrement représentatif du roman. Quelle sportive, quelle femme et quelle époque !
    Violette est née en 1893. Elle découvre très jeune une passion pour le sport. Elle va devenir...
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    Femme qui court, de Gérard de Cortanze, retrace la vie ou plutôt l’épopée de Violette Morris et le titre est particulièrement représentatif du roman. Quelle sportive, quelle femme et quelle époque !
    Violette est née en 1893. Elle découvre très jeune une passion pour le sport. Elle va devenir une sportive polyvalente de haut niveau, une athlète hors normes. Elle excelle dans tous les sports qu’elle explore : lancer de poids, du javelot, du disque, natation, cross-country, boxe, football, water-polo, cyclisme, course automobile, aviation. Elle a accumulé victoires et exploits et elle est l’une des sportives françaises les plus titrées de l’histoire. C’est une championne toutes catégories. Sa devise était « ce qu’un homme fait, Violette peut le faire ».
    Cette extraordinaire carrière sportive, à une époque où le sport est le symbole de la virilité, de la force propre des hommes, l’auteur nous permet de la comprendre en nous faisant vivre sa vie de femme. En effet, quelle femme elle fut !
    Violette, une allure de garçonne, anticonformiste, était avant tout éprise de liberté et affichait ouvertement sa bisexualité. Elle s’habillait en homme : complet, gilet, veston avec cravate et portait les cheveux courts à une époque où ceci n’était pas toléré par l’usage.
    La bonne société était terrifiée par cette personne capable de donner de mauvaises idées d’émancipation à la gente féminine et les hommes, eux, ne supportaient pas qu’une femme leur tienne la dragée haute et les batte sur leur propre terrain.
    Violette Morris pensait qu’elle avait droit à la liberté mais, malgré ses victoires prestigieuses, elle finira par être interdite de stade et exclue en 1930 de la Fédération française sportive féminine. Sa carrière sportive sera définitivement stoppée.
    Elle va alors faire une brève carrière dans les cabarets des Années folles où elle tombera amoureuse de Joséphine Baker et Yvonne de Bray grâce à qui elle rencontre Cocteau et Marais. Mais la guerre est là et Violette, criblée de dettes, va tenter de se refaire dans la collaboration, en participant au marché noir, notamment pour répondre à sa passion pour l’automobile. Elle finira abattue dans une voiture, le 26 avril 1944, à l’âge de 51 ans, alors qu’elle conduisait une famille à Paris. Elle devait, au retour, partir avec Annette, son dernier amour, rejoindre Alain Gerbault, à Bilbao. Cet homme était pour elle le symbole de la liberté. Elle ne savait pas qu’il était décédé depuis déjà trois ans. Qu’importe, elle ne le saura jamais.
    J’ai été véritablement passionnée par cette vie si riche, si héroïque, si extraordinaire que Gérard de Cortanze retranscrit d’une façon admirable. Je ne connaissais Violette Morris que de nom et, tout au long du roman, j’ai été constamment captivée, me demandant comment cette héroïne qui suscitait tant de crainte et rejet, avait pu aller de l’avant.
    L’auteur a su redonner à cette femme remarquable qui s’est battue toute sa vie pour simplement se faire respecter et vivre libre, une place d’honneur qu’elle mérite amplement. Elle a su faire entrer dans les esprits que les femmes, elles aussi, avaient le droit de pratiquer la compétition sportive, n’en déplaise à Monsieur de Coubertin.
    Un excellent roman !
    Un siècle plus tard, il ne faut toutefois pas pavoiser et ne pas baisser les bras. En effet, le sport féminin, même si maintenant il est accepté, reste néanmoins beaucoup moins bien retransmis et commenté par les médias et je ne parle pas de la différence de salaire entre les professionnels.
    Pour ce qui est de l’homosexualité, rien n’est gagné. Bien sûr, les mentalités ont évolué mais nous devons toujours rester vigilants. Il faut sans arrêt prôner la tolérance.

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  • L’historienne, Marie-Jo Bonnet, avait déjà rétabli la vérité en 2011 avec Violette Morris, histoire d’une scandaleuse, et son livre est maintenant adapté en bande dessinée. Cela permet de couper court aux jugements hâtifs, aux procès bouclés d’avance. Voici que Gérard de Cortanze (Laisse tomber...
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    L’historienne, Marie-Jo Bonnet, avait déjà rétabli la vérité en 2011 avec Violette Morris, histoire d’une scandaleuse, et son livre est maintenant adapté en bande dessinée. Cela permet de couper court aux jugements hâtifs, aux procès bouclés d’avance. Voici que Gérard de Cortanze (Laisse tomber les filles) s’invite dans la danse avec Femme qui court, un roman passionnant que j’ai pu apprécier grâce à Babelio et aux éditions Albin Michel.

    En 1903, Violette Morris (10 ans) dont les parents - père indifférent, mère hostile - se sont débarrassés en la mettant en pension au couvent de l’Assomption, à Huy (Belgique), est encore sous le choc de l’abandon. L’amitié puis l’amour de Sarah lui seront un précieux réconfort.
    Avec un talent de conteur indéniable, Gérard de Cortanze déroule une vie peu ordinaire avec d’infinis détails, ceux qui expliquent certains choix, et un sens du roman bien utile lorsque des sources ont disparu.
    C’est dans ces années de pensionnat que Violette Morris trouve dans le sport, une façon de s’affirmer et de s’épanouir. Elle y apprend aussi à aimer les filles et se dégoûte de certains hommes lorsqu’elle est agressée et violée par le jardinier du couvent.
    Aucun sport ne rebute Violette. Elle excelle partout : courses, lancers, sauts, avant d’essayer haltérophilie et boxe. C’est dans cette dernière activité qu’elle commence à se faire des relations douteuses mais qu’importe, Violette veut s’affirmer, prouver à tous qu’une femme peut pratiquer tous les sports malgré l’hostilité de la société.
    À 20 ans, Violette va au bal et rencontre Cyprien Gouraud : « Violette, qui avait tant manqué d’amour dans son enfance, était en réalité ce que personne ne pouvait deviner : une géante aux pieds d’argile, que la plus petite attention, le moindre signe d’intérêt faisaient vaciller, éperdue d’amour et de reconnaissance. » Avant d’épouser cet homme, elle participe, seule femme, à des courses cyclistes et finit toujours avec les meilleurs, ce qui indispose beaucoup de monde.
    Ambulancière, messagère motocycliste durant la Première guerre mondiale, elle bat ensuite tous les records en athlétisme, se lance à fond dans le football. Violette ajoute le sport automobile et la moto à sa palette mais elle est méprisée, trainée dans la boue dans les journaux de l’époque.
    Le pire, c’est quand la Fédération du sport féminin lui retire sa licence. Elle fait un procès, le perd, se met au music-hall sous la houlette de Joséphine Baker, côtoie Jean Cocteau, l’actrice Yvonne de Bray puis c’est la seconde guerre mondiale, l’occupation et Greta, cette amie allemande, connue sur les stades, qui l’entraîne…
    Pourquoi ne résiste-t-elle pas, elle qui aime profondément son pays ? La mécanique infernale est bien démontée. Violette Morris est le bouc-émissaire idéal pour endosser les plus vils traits de l’âme humaine.

    Violette m’a rappelé, par certains traits, le destin tragique de Pauline Dubuisson, si bien raconté par Philippe Jaenada. C’était une femme courageuse, forte, trop en avance sur son temps. Elle s’est battue, a lutté, s’est laissée entraîner, n’a pas su vraiment choisir le bon camp mais elle reste une grande sportive et une femme héroïque.

    Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/

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  • Violette, une femme extraordinaire qui est née cinquante ans trop tôt.
    Ceci est une biographie romancée de la vie tumultueuse de Violette Morris.
    Je ne connaissais pas du tout cette dame. Il y a quelques temps, une BD éponyme est sortie nous racontant en images la vie de cette sportive de haut...
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    Violette, une femme extraordinaire qui est née cinquante ans trop tôt.
    Ceci est une biographie romancée de la vie tumultueuse de Violette Morris.
    Je ne connaissais pas du tout cette dame. Il y a quelques temps, une BD éponyme est sortie nous racontant en images la vie de cette sportive de haut niveau.
    L'auteur a fait revivre cette personne, ce bouc émissaire que les Français ont montée aux nues car elle a osé braver certains interdits.
    L'histoire commence par son entrée au pensionnat pour finir par sa mort suspecte. Son amie Sarah a bien essayé de faire réhabiliter sa réputation mais elle a malheureusement dû renoncer car un livre est paru appelé "la sorcière de la Gestapo". C'est révoltant! Heureusement que l'auteur a restitué , par cette biographie, la place qui lui revient enfin.

    Le titre "Femme qui court" joue sur plusieurs tableaux: le sport à profusion (énormément de disciplines, ça en donne même le tournis quand on voit toutes les médailles qu'elle a gagnées!) et également la course à l'amour. Un sentiment d'abandon de sa famille d'abord, puis de son amante et ensuite un mariage raté. Violette est en manque d'amour (de reconnaissance, filial, par ses pairs du sport....).
    Elle assume totalement son homosexualité et pour cela elle a fait son coming out de manière remarquable. Elle fait fî des jugements malgré sa mise au ban des compétitions sportives. C'est une combattante, une "fighteuse" que j'admire. Une vraie courageuse qui n'a eu peur de rien.

    Mais elle s'est perdue totalement vis à vis de son pays quand elle est passée à l'ennemi. Peut-on la comprendre? Elle a été traitée comme une "moins que rien" dans les journaux. C'est devenu un bouc émissaire et quand elle a trop gêné, elle a été "effacée de la carte" .
    Les historiens ne sont pas d'accord entre eux sur les raisons de son "assassinat". Les portraits deviennent contradictoires sous la plume des différents biographes. Qui croire?
    Ce que je sais, c'est que l'auteur s'est bien documenté. Il nous a dressé un personnage vivant, vibrant, lumineux et sulfureux. Cette biographie est bien construite, réaliste tout en "brodant" la partie de ses pensées intimes. Il nous l'a rendu humaine avec ses failles, ne la jugeant pas.
    J'ai passé un bon moment avec Violette, l'indépendante!

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  • Sportive de haut niveau à une époque où l’on ne se posait pas la question de savoir si les filles et les femmes pouvaient ou devaient faire du sport, Violette Morris fait figure d’exception. Au début du XXe siècle, la place des femmes est au foyer, à pondre des bébés et s’occuper du mari. La...
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    Sportive de haut niveau à une époque où l’on ne se posait pas la question de savoir si les filles et les femmes pouvaient ou devaient faire du sport, Violette Morris fait figure d’exception. Au début du XXe siècle, la place des femmes est au foyer, à pondre des bébés et s’occuper du mari. La pratique du sport leur permet à la rigueur d’améliorer leur santé pour fabriquer de beaux enfants ! Cette place-là, Violette la refuse d’emblée. Elle a compris que le sport qu’elle aime tant sous toutes ses formes pouvait être une passion assumée et réalisée avec succès.

    Amoureuse des femmes, passionnée par le sport, par la vitesse, elle affirme ses différences et ses goûts en faisant fi des contraintes. Elle s’affiche en pantalon à une époque où son port est stigmatisé chez les femmes (on se souvient à l’occasion que l’interdiction du port du pantalon pour les femmes a été officiellement levée dans les années 2010 !). Après un mariage raté avec Cyprien Gouraud, mariage qui se termine par un divorce, cette homosexuelle assumée a vécu librement et sans entrave. Souvent mise au ban de cette société qui refuse les différences, qui les craint et les stigmatise. Rejetée de tous du fait de sa singularité et de son caractère entier, y compris par les femmes de son époque.

    Femme libre avant l’heure, elle a tout essayé, la course à pied, le lancer du javelot ou du disque, la boxe, le cyclisme et les courses automobiles. Tout au long de sa carrière elle accumule les coupes, trophées, médailles, titres de championne dans de multiples disciplines. Il faut dire qu’à cette époque il n’était pas rare de pratiquer des sports différents et d’y exceller. On était loin alors de la spécialisation à l’extrême de nos sportifs actuels. Violette Morris a par exemple souvent participé à des courses cyclistes ou automobiles en étant la seule femme parmi les hommes. Tout comme il existait des équipes mixtes, faute de participants suffisants dans le cas contraire.

    Ses succès sportifs, mais surtout ses incartades à répétition vont pousser les fédérations nationales à lui retirer toute possibilité de concourir, sa radiation par la FFSF en 1930 la détruisant à petit feu. Elle quitte les champs de course et devient l’amie intime des vedettes de son époque. Joséphine Baker, Yvonne de Bray, Jean Cocteau et Jean Marais partageront quelque temps son quotidien, sur sa péniche ancré en bord de Seine. Avec eux, elle va même s’essayer à la chansonnette et au théâtre. Mais la France des années post Première Guerre Mondiale est terriblement patriarcale, Violette se distingue, donc Violette dérange. Pendant la guerre, partagée entre sa passion du sport et des femmes et ses ennuis financiers, elle va être accusée de collaborer avec l’ennemi.

    L’auteur a l’art de dénicher des personnalités singulières, et de nous les dévoiler avec passion. Avec Femme qui court, Gérard de Cortanze restitue à Violette Morris la place qui lui revient, et surtout nous fait découvrir cette femme exceptionnelle. Ce roman est particulièrement bien construit, étayé par une longue recherche, cela se sent sans être prégnant, et donne du corps à l’intrigue.
    Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/02/16/femme-qui-court-gerard-de-cortanze/

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  • Enfant, Violette est pratiquement abandonnée par ses parents au couvent de l’Assomption de Huy. Pas de visite, ni de week-end ou même de vacances au sein de sa famille. Une immense carence affective que la petite fille puis l’adolescente cachera par un amour démesuré pour les sports (parfois...
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    Enfant, Violette est pratiquement abandonnée par ses parents au couvent de l’Assomption de Huy. Pas de visite, ni de week-end ou même de vacances au sein de sa famille. Une immense carence affective que la petite fille puis l’adolescente cachera par un amour démesuré pour les sports (parfois “extrêmes” comme la boxe) et une cuirasse à toute épreuve contre la douleur morale et physique.
    Sportive de haut niveau, on ne lui pardonnera guère son attirance pour les femmes malgré un mariage plutôt convenu auquel elle finira par mettre fin.
    Très en avance sur son temps, ses amis s’appelleront Cocteau, Marais ; Joséphine Baker sera sa maitresse … Elle tentera vainement de se faire accepter dans un monde d’hommes - hommes qui auront d’ailleurs peur de ses extraordinaires dons athlétiques.
    Violette Morris traversera deux guerres mondiales et fera - probablement plus par opportunisme que par conviction - un choix peu judicieux durant la seconde, ce qui finira par lui coûter la vie.
    Gérard de Cortanze se défend d’avoir écrit une biographie : il nous livre un roman où il tient avant tout - après de très sérieuses et minutieuses recherches - à réhabiliter une femme magnifique, qu’on a injustement qualifiée de pro-nazi et de tortionnaire de la rue Lauriston - par jalousie, machisme ou étroitesse d’esprit. On ne lui pardonnera surtout pas son charisme et son indépendance … Un superbe et passionnant récit qui permet de sortir Violette Morris de l’ombre.

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