Félix, 12 ans, est désespéré. Sa mère, la merveilleuse Fatou, qui tient à Belleville un petit bistrot chaleureux et coloré, est tombée dans une dépression sans remède. Elle qui incarnait le bonheur n'est plus qu'une ombre. Où est passée son âme vagabonde ? Se cache-t-elle en Afrique, près de son village natal ? Pour tenter de la sauver, Félix entreprend un voyage qui le conduira aux sources invisibles du monde.
Dans l'esprit d'Oscar et la dame rose et de Monsieur Ibrahim et les fleurs du
Coran, Éric-Emmanuel Schmitt interroge les mystères de l'animisme, la puissance des croyances et des rites issus d'une pensée spirituelle profondément poétique. Il offre aussi le chant d'amour d'un garçon pour sa mère.
Un nouveau conte du Cycle de l'Invisible porté par la lecture sensible et lumineuse de l'auteur.
Quand votre maman devient dépressive alors qu'elle était la joie de vivre et que votre papa vous est inconnu, que peut on faire quand on est qu'un petit garçon ? Trouver la solution pour ramener sa maman dans le monde des vivants ! C'est dans cette quête que se lance Felix, petit métis Sénégalais/Antillais. Une quête qui va l'entraîner jusqu'en Afrique renouer avec la croyance de sa maman, l'animisme.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui s'inscrit dans le "Cycle de l'invisible" d'E.E Schmitt et qui vous fait voyager avec le sourire aux lèvres.
Félix va avoir 13 ans et sa maman l’élève seule car son géniteur est le Saint Esprit. Son prénom est un gage, cet enfant est né pour incarner le bonheur.
Mais cela ne se passe pas totalement comme prévu.
L’auteur nous régale par sa lecture, car comme tous les contes, en particulier lorsque l’Afrique est partie prenante, l’oralité les habille de poudre d’or.
La maman de Félix tient un café à Belleville mais soudain la dépression la frappe. Dépourvu devant cette malédiction, l’enfant va se tourner vers son oncle qui vit au Sénégal.
Fatou est la joie de vivre en temps normal, elle est travailleuse, attentive aux autres et met de la joie dans tout ce qu’elle fait. Mais soudain la digue est rompue.
Celui-ci n’est pas très heureux de venir à « Mocheville » et dans son Afrique la dépression on ne sait pas ce que c’est. Encore une invention des blancs, ceux qui vivent dans le bitume, loin de la nature.
Par cette fable, l’auteur nous parle d’animisme, eh oui, pourquoi serions-nous les seuls à avoir une âme ?
L’auteur excelle dans l’art de nous conter les spiritualités, avec profondeur mais jamais sentencieux, la malice est la musique qui dirige la fable.
Mais il n’oublie pas que le mal-être des uns fait l’enrichissement des autres. Le portrait de marabouts est savoureux et d’une justesse à vous faire froid dans le dos.
C’est aussi une façon d’aborder la problématique des personnes qui doivent vivre dans un pays dont les coutumes ne sont pas les leur.
Le remède pour Fatou va être un retour aux sources et pour Félix aller à la rencontre de ses racines même s’il est un titi parisien.
Le cycle de l’invisible que l’auteur peaufine depuis des années est très incarné, il est habité avec générosité et humanité de la connaissance de l’autre.
Sous les rires, car plusieurs scènes sont d’une cocasserie irrésistible, la profondeur est là, l’interrogation sous-jacente de ce que l’on fait de sa vie est omniprésente, se tourner vers un ailleurs invisible, croyant ou non, mais ne pas se fermer des portes.
Ecoutez ce conte et envolés les anti-dépresseurs !
C’est un talent que possède l’auteur est sa lecture est savoureuse comme un plat aux mille épices, qui se déguste avec les 5 sens.
Merci Audiolib, toujours un régal.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 11 mars 2019.
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