Le motif traumatique s'impose aujourd'hui avec l'insistance qui lui est propre, comme marque d'un XXe siècle dont une part de l'histoire échappe au langage.
Pour le sujet en proie au trauma, le passage à l'écriture prend valeur de " solution de continuité ".
Face à la double impossibilité de lier et d'oublier l'événement traumatique (la clinique du trauma réel se trouvant par là aux antipodes de la clinique du refoulement), l'écriture advient à titre de secours, en vertu du travail de liaison psychique et de secondarisation qu'elle requiert. Ce travail de recomposition assurée par l'activité scripturale est propice en effet, sinon à un dénouement, du moins à un relâchement des liens qui fixent le sujet à son expérience traumatique et ses effets de réel.
A cet égard, les parcours et les textes de Georges Bataille, Primo Levi et Paul Celan témoignent de la place que peut occuper le traumatique dans la pratique scripturale -et, réciproquement, du rôle de celle-ci à l'égard du trauma- au titre de ce que nous appellerons la traumatographie.
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