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Études littéraires, volume 42, numéro 2, été 2011

Couverture du livre « Études littéraires, volume 42, numéro 2, été 2011 » de Remy Gagnon et Eti et Eric Mechoulan et Benoit Castelnerac et Andre Duhamel et Sophie Letourneau et Nathalie Watteyne et Bruno Clement aux éditions Département Des Littératures De L'univer
  • Nombre de pages : (-)
  • Collection : (-)
  • Genre : (-)
  • Thème : Non attribué
  • Prix littéraire(s) : (-)
Résumé:

L'histoire est connue : tout commence quelque part en Grèce antique, alors que logos et mythos se confondaient en une seule voix dans la parole sacrée (hieros), jusqu'à ce qu'au siècle de Platon, une méfiance philosophique provoque la séparation entre les légendes fabuleuses et la recherche de... Voir plus

L'histoire est connue : tout commence quelque part en Grèce antique, alors que logos et mythos se confondaient en une seule voix dans la parole sacrée (hieros), jusqu'à ce qu'au siècle de Platon, une méfiance philosophique provoque la séparation entre les légendes fabuleuses et la recherche de la sagesse. La philosophie n'a peut-être d'autre origine que cette méfiance à l'égard du mythos, méfiance fascinée cependant, qui maintient à distance en même temps qu'elle semble répondre sans cesse au chant des sirènes narratives, attachée au mat de la raison. Cependant, la narrativité, comme l'a montré Paul Ricoeur à maintes occasions, notamment à propos de l'histoire, cette autre discipline soupçonneuse, ne se limite pas au simple fait de raconter de la fiction. Il y a de la narrativité jusqu'à la limite de la pure syntaxe, pourrait-on dire. À partir du moment où les mots sont arrangés de façon à représenter un monde, parler de ce monde ne peut aller sans le présenter d'une certaine manière, sans lui donner une cohérence quelconque, c'est-à-dire en somme sans le raconter, ce dont ne se prive pas bien sûr la philosophie, ni l'histoire d'ailleurs, comme le soulignent heureusement depuis quelques décennies de nombreux historiens et non des moindres, que l'on pense à Michel de Certeau. La racine du fait narratif est ainsi enfouie beaucoup plus creux que ne le laissent croire les récits philosophiques d'affranchissement du narratif (dont il faudrait dresser un inventaire exhaustif, si la chose était possible). Mais affirmer cela, c'est du même coup prendre en compte l'inverse, à savoir que la racine philosophique est elle aussi très profondément enfoncée dans le terreau narratif et que le récit ne fait pas que raconter, il fait mieux : il pense en racontant. Ce dossier voudrait donc, à partir de quelques exemples, montrer ce double jeu de la pensée et du récit en examinant à l'oeuvre la pensée se racontant ou le récit pris en flagrant délit philosophique.

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