Une jeune femme n'attend plus rien de la vie depuis l'accident qui l'a clouée dans un fauteuil roulant. Seul le désir - la reconnaissance puis l'acceptation de celui-ci - pourrait l'aider à refaire surface, s'il ne la dévore pas tout entière.
Carine, une jeune femme clouée dans un fauteuil roulant depuis un accident de voiture, ne ressent plus le besoin de rien. Ni de pitié, ni d'aide, ni de sorties, ni de parole... d'ailleurs elle est devenue muette. Ce qui la ronge tout entière, c'est le désir, l'envie qu'un homme la prenne dans ses bras et lui rappelle tendrement, sauvagement, ardemment, qu'elle est une femme de chair vivante même si son corps est condamné à rester inerte et silencieux.
Elle vit seule avec sa mère, responsable de l'accident qui a également coûté la vie à son père, et cette mère tient à elle comme on s'accroche à l'enfant qu'on a privé d'avenir, d'un amour obstiné, dévoué, abusif. Carine ne supporte plus cette disponibilité servile et coupable, qui suinte le remords et n'expose qu'au mépris ou à la haine. Chaque semaine, pendant que la mère s'absente pour travailler, la jeune femme s'avance à la fenêtre et découvre sa poitrine pour le voisin d'en face, qui prend du plaisir, et lui en procure un peu par sa jouissance même, en la regardant se caresser. Quand l'homme d'en face vient frapper chez elle, provoquant l'irruption du dehors et de l'autre dans l'île coupée du monde qu'est l'appartement, c'est une multitude de possibles qui
s'ouvre en même temps que la porte d'entrée. C'est un Vendredi pour Robinson. La promesse d'un changement, d'un échange.
Equinoxe est la bouleversante histoire d'un individu qui se reconstruit par le désir, par la transgression, par le fantasme, par la reconnaissance et la revendication progressives de ses besoins vitaux, de son droit inaliénable à l'espoir. L'équinoxe, c'est ce moment où nuit et jour s'équilibrent très exactement. S'achemine-t-on vers le renouveau printanier ou la déliquescence automnale ? Peu importe, puisque après l'un reviendra l'autre, inexorablement. Autant apprendre à vivre en se laissant porter par le rythme des saisons,
en acceptant la cyclothymie de son propre univers mental. De janvier à décembre, une année est nécessaire à Carine pour accomplir sa métamorphose, sortir de sa chrysalide traumatique et déplier des ailes certes atrophiées mais qui sont désormais les siennes, accepter à nouveau d'avoir besoin de l'autre, de son amour ou de sa haine, de sa compréhension et de son contact. Bien loin de tout discours conformiste ou rassurant, voici un magnifique livre sur le handicap et la vie, sur l'orgueil et le dégoût de soi, sur l'imaginaire et la réappropriation du réel, sur le désir qui mutile ou libère.
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