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Envois & Dédicaces constitue une réflexion sur le don du livre, qu'il se manifeste par un ex-dono, un envoi manuscrit ou une dédicace imprimée. Si cette dernière a été étudiée à propos de tel ou tel auteur, il nous manquait encore une réflexion d'ensemble sur celle-ci. Quant à l'envoi, jugé marginal et mondain, il n'a guère été abordé, hormis par les bibliophiles.
On en trouvera ici un « bref traité » qui en souligne toute la richesse. Pas plus qu'il n'existe d'éléments insignifiants dans la vie psychique, ainsi que Freud nous l'a appris, il n'existe dans le livre de détail dépourvu de valeur. La modernité s'est intéressée longuement à la signature, beaucoup moins à l'envoi et à la dédicace, parce qu'elle estimait la littérature intransitive. Elle transite cependant et s'adresse à quelqu'un. Et ce qui semble à première vue accessoire joue un rôle non négligeable, sinon capital, dans la constitution du sens d'un livre. Telle est l'hypothèse d'Envois & Dédicaces, et son pari.
Sa première partie, « Perspective cavalière » s'interroge, entre autres, sur la position en tiers du lecteur ainsi que sur la place de la dédicace, premiers mots d'un livre qui se révèlent souvent aussi ses derniers mots. La seconde, « Couleurs locales », examine la façon dont quelques auteurs se sont appropriés ce geste : un musicien, Bach, et cinq écrivains, Voltaire, Hugo, Baudelaire, Montherlant, Goffette, ce dernier nous offrant, en guise de conclusion, un poème inédit adressé « à ceux qui partent ».
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