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Écrire l'énigme

Couverture du livre « Écrire l'énigme » de Christelle Reggiani et Bernard Magne aux éditions Sorbonne Universite Presses
Résumé:

Comment l'oeuvre littéraire choisit-elle, le cas échéant, de donner forme à une énigme qui tend dès lors à tenir le discours, plus familier, du secret ? De fait, le goût des formes - structures, contraintes, figures. - qui caractérise toute une part de la littérature française du xxe siècle... Voir plus

Comment l'oeuvre littéraire choisit-elle, le cas échéant, de donner forme à une énigme qui tend dès lors à tenir le discours, plus familier, du secret ? De fait, le goût des formes - structures, contraintes, figures. - qui caractérise toute une part de la littérature française du xxe siècle (prose et vers), loin de renoncer à la définition subjective que l'esthétique romantique avait proposée de l'oeuvre d'art, donne à la subjectivité de l'auteur une existence précisément formelle, telle structure énonçant énigmatiquement un discours intime. À l'imaginaire vertical du texte bien décrit par Mallarmé dans « Le Mystère dans les lettres » - le « soupçon » d'un « trésor » mystérieux naît de la perception incertaine d'un « miroitement, en dessous » - s'associent alors quelques figures architecturales : celles du mémorial, de la crypte, ou du tombeau. Ces questions de poétique impliquent plus largement le problème, historique, de la définition de différents régimes de littérarité, la littérature contemporaine apparaissant ainsi comme un discours fondamentalement paradoxal, une adresse toujours problématique engageant une rhétorique véritablement, et radicalement, « restreinte ». Le texte énigmatique, en effet, ne suppose une connivence - confiant son secret au « suffisant lecteur » capable de l'entendre - que pour prononcer ce faisant l'exclusion, complémentaire, des lecteurs moins « malins », jusqu'à risquer, parfois, de refermer l'oeuvre sur le cercle intime d'une communauté absolument privée. Il s'agit en somme de reprendre à nouveaux frais (historiques, théoriques aussi bien qu'esthétiques) la réflexion sur le formalisme du siècle dernier - les oeuvres de Georges Perec et de Jacques Roubaud représentant alors des points de repère commodes, en même temps que des postes d'observation efficaces, sans que ces exemples privilégiés excluent pour autant d'autres auteurs, d'autres poétiques (en l'occurrence, de Victor Hugo à Jean-Marie Gleize).

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