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Dura lex

Couverture du livre « Dura lex » de Desilva Bruce aux éditions Actes Sud
  • Date de parution :
  • Editeur : Actes Sud
  • EAN : 9782330108908
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

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Articles (1)

Avis (11)

  • Dura Lex n'est pas à proprement parlé un polar.
    Un tueur en série qui a commis 5 horribles meurtres alors qu'il était mineur aurait du sortir de prison à 21 ans ; il en est ainsi dans cet État.
    Il aurait commis agressions et autres délits pendant son incarcération qui ont aggravé sa...
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    Dura Lex n'est pas à proprement parlé un polar.
    Un tueur en série qui a commis 5 horribles meurtres alors qu'il était mineur aurait du sortir de prison à 21 ans ; il en est ainsi dans cet État.
    Il aurait commis agressions et autres délits pendant son incarcération qui ont aggravé sa peine.
    Mais est-ce une machination pour l'empêcher d'être libéré ? Mason, journaliste, en est convaincu et enquête pour le prouver. Son confrère, Mulligan est lui persuadé qu'il commettra de nouveaux crimes s'il est libéré. Il enquête de son côté pour trouver des preuves qui obligeraient le juge à le laisser en prison.
    On suit les deux protagonistes et également les pensées de Diggs le tueur en série.
    Sont abordées les relations avec les journalistes, la police, les politiques.
    Il y a du suspense et la psychologie des personnages est intéressante.
    Le style est agréable et sert l'enquête.
    Un roman qui se lit avec intérêt.

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  • J'ai beaucoup aimé retrouvé le héros récurent de Bruce DeSilva, le charismatique journaliste Liam Mulligan.

    Je suis une grande fan de la série créée par Bruce DeSilva.

    Le thème de DURA LEX interpelle et questionne le lecteur et c'est tout ce que j'aime lors de mes lectures. A-t-on le...
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    J'ai beaucoup aimé retrouvé le héros récurent de Bruce DeSilva, le charismatique journaliste Liam Mulligan.

    Je suis une grande fan de la série créée par Bruce DeSilva.

    Le thème de DURA LEX interpelle et questionne le lecteur et c'est tout ce que j'aime lors de mes lectures. A-t-on le droit de bafouer les droits d'un psychopathe dangereux pour notre sécurité ? Bruce DeSilva a très bien su exploiter ce thème. Il a eviter le piège de la démagogie dans lequel il aurait très bien pu tomber pour nous offrir une intrigue policière extrêmement crédible.

    La plume de Bruce DeSilva est addictive et son personnage fort sympathique.
    J'ai hâte de connaître la suite des aventures de Liam Mulligan.

    La loi est la loi, ne vous en déplaise Mr Mulligan.
    Peut-on bafouer les droits d'un psychopathe?
    Les dérives de la justice américaine.Un sujet, Ô combien explosif que DeSilva exploite avec brio, sans démagogie. Avec ce roman très dur, l'auteur nous livre une intrigue policière passionnante.
    Une plume addictive, un personnage principal charismatique.
    Aux passionnés de romans policiers, FONCEZ!

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  • Ce livre commence comme un thriller classique : un homme commet d'horribles crimes sur des femmes et des enfants, dans la petite ville de Rhode Island. Le journaliste Mulligan va poser quelques questions dans le voisinage afin de pouvoir rédiger son article. Son travail va porter ses fruits et ...
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    Ce livre commence comme un thriller classique : un homme commet d'horribles crimes sur des femmes et des enfants, dans la petite ville de Rhode Island. Le journaliste Mulligan va poser quelques questions dans le voisinage afin de pouvoir rédiger son article. Son travail va porter ses fruits et va aider la police à la résolution de l'enquête. Il s'avère que le meurtrier, Kwame Diggs est un jeune adolescent de 15 ans habitant dans le quartier. Mais il y a un problème : le code pénal de Rhode Island comporte une faille et permet à tout délinquant juvénile, quelque soit son crime, de pouvoir sortir de prison à l'âge de 21 ans.

    Une deuxième partie s'ouvre alors quelques années plus tard. Mason, jeune journaliste d'investigation qui travaille dans le même journal que Mulligan, apprend que le système judiciaire s'octroie quelques libertés afin de garder Kwame Diggs sous les barreaux, l'accusant de délits qu'il n'a pas commis (détention de drogue, violence sur les surveillants) afin de rallonger sa peine. Mason souhaite rédiger un article pour informer l'opinion publique et rétablir la justice et la vérité, avec le risque que son travail permette à un dangereux criminel de sortir de prison. Quant à Mulligan, il souhaiterait que Diggs reste derrière les barreaux mais de manière légale. Les deux clans vont alors s'affronter.

    J'ai beaucoup aimé ce livre dans lequel l'auteur mène une réflexion très intéressante sur l'éthique et la morale. Doit-on libérer un criminel qui a purgé sa peine, alors que l'on sait qu'il est dangereux pour la population et qu'il risque de réitérer ? Peut-on le priver de ses droits ? Un adolescent peut-il être jugé comme un adulte ?

    J'ai trouvé ce livre passionnant car il interroge sur les failles de la justice qui permettent à des tueurs en série dangereux de retrouver la liberté. L'intrigue est originale car elle ne porte pas sur la résolution de l'enquête mais bien sur des questions de morale. Peut-on enfreindre la législation et les libertés d'un homme quand la justice estime que le risque de récidive est important ? La confrontation des points de vue entre les personnages est enrichissante.

    L'écriture de l'auteur est fluide et le rythme soutenu. La construction narrative est intéressante. L'intrigue est bien menée. J'ai beaucoup apprécié ce polar qui apporte une réflexion passionnante au delà de l'affaire criminelle, tout en réussissant à maintenir du suspens tout au long du livre.

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  • Ce roman est un « policier » et, pourtant, les équipes de police y sont peu présentes, en second plan ou à la retraite.
    C’est bel et bien une équipe de journalistes de la presse locale qui mène cette enquête, qui en est au cœur, au risque d’augmenter les difficultés financières de l’entreprise...
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    Ce roman est un « policier » et, pourtant, les équipes de police y sont peu présentes, en second plan ou à la retraite.
    C’est bel et bien une équipe de journalistes de la presse locale qui mène cette enquête, qui en est au cœur, au risque d’augmenter les difficultés financières de l’entreprise par la perte d’abonnés lors de la parution d’articles qui ne plairont pas aux lecteurs et à la société locale. Mais Liam Mulligan et Edward Mason sont de vrais professionnels et veulent la vérité avant tout. Pour eux, le coupable est condamné et doit rester incarcéré s’il est réellement responsable des faits reprochés mais il ne peut rester en prison s’il est condamné pour des faits qu’il n’a pas commis.

    La construction de ce roman est originale car, dès les 1ères pages, le présumé coupable, condamné de longue date, est connu, mais est-ce réellement lui l’auteur de ces faits ignobles ? Est-il raisonnable de le libérer en fin de peine ? Y a-t-il ou non bavure judiciaire ? Où s’arrête la justice ? Comment empêcher la récidive ? Où s’arrêtent le travail et les devoirs des journalistes ? Jusqu’à la fin, nous accompagnons Liam Mulligan et son jeune collègue, dans leurs enquêtes, dans leur volonté de découvrir la vérité mais surtout d’appliquer la loi et de dénoncer les erreurs éventuelles. Ils ne procèdent pas de la même façon, ne prennent pas la même voie, mais tous deux ont ce même but : découvrir la vérité. Ne pas laisser condamner de manière excessive mais ne pas risquer la récidive : de réels questionnements.
    Au-delà de l’enquête, ce livre questionne et est plus qu’un roman policier. La tension monte progressivement et on tourne les pages avec envie jusqu’aux 10-20 dernières pages où il ne m’a plus été possible de poser le livre avant d’en connaître l’issue. Un bon moment de lecture !

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  • Relecture sélection de décembre 2018 du Grand Prix des Lecteurs Elle 2019.

    L’auteur fut journaliste d’investigation et cela se sent, il nous avertit qu’il s’est inspiré de deux affaires criminelles de Rhode Island.
    L’histoire est émaillée de pages en italiques, qui nous montrent des actes...
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    Relecture sélection de décembre 2018 du Grand Prix des Lecteurs Elle 2019.

    L’auteur fut journaliste d’investigation et cela se sent, il nous avertit qu’il s’est inspiré de deux affaires criminelles de Rhode Island.
    L’histoire est émaillée de pages en italiques, qui nous montrent des actes de cruauté à l’encontre de criquets, souris, chats et chiens et c’est un enfant qui commet cela. Tout de suite on est interpellé par ces actes gratuits.
    Puis le journaliste Liam Mulligan entre en scène en tant que renfort sur l’enquête des assassinats de femmes et de fillettes, à leur domicile, lardées de coups de couteau, l’assassin laisse ses empreintes et agit froidement comme s’il était hors d’atteinte.
    « Dix minutes plus tard, il entrait dans sa maison endormie et montait doucement l’escalier jusqu’à l’étage. Il prit une douche avant de se laisser tomber sur son lit, euphorique mais épuisé. Avec le pendentif de Becky au creux de sa main, il glissa béatement dans un sommeil peuplé de rêves. »
    Liam Mulligan, journaliste sportif, n’aurait rien à faire dans cette enquête si le hasard des vacances n’était intervenu. Cela lui servira car il va sympathiser avec Andy Jennings l’inspecteur chargé de l’enquête.
    Une collaboration qui sera fructueuse en ce mois de juin 1992.
    Malgré les nombreux indices laissés sur les lieux, l’affaire se solde par un échec.
    1994, une affaire similaire s’est déroulée l’assassinat barbare d’une femme et de ses deux fillettes. Mode operandi identique. Alors Mulligan est sollicité à nouveau, cela le répugne, mais il ne peut pas ne pas y aller.
    C’est lui qui le premier va faire le lien avec le jeune Kwame Diggs, témoin sur les lieux du premier crime ce jeune lui parait suspect. La police a des difficultés à croire que ce gamin de 13 ans en 1992, pourrait être l’assassin. Du jamais vu d’après leurs statistiques. Mulligan s’entête.
    « Mulligan avait détesté chaque minute qu’il avait passée sur cette affaire. Avant Kwame Diggs, il avait vécu parfaitement tranquille sans côtoyer le mal incarné. »
    Mais c’est là que l’affaire n’est pas banale, « Le Code pénal de Rhode Island n’a pas été mis à jour depuis des dizaine d’années.… La loi prévoit donc que les délinquants juvéniles, quels que soient leurs crimes, soient remis en liberté pour prendre un nouveau départ à l’âge de vingt et un ans. »
    En l’occurrence Kwame Diggs ne ferait que six ans de prison…
    La deuxième partie du livre, la plus intéressante, commence en 2012. Dix-huit ans après les faits Kwame Diggs est toujours en prison. Ses droits civiques seraient-ils bafoués volontairement avec la complicité de l’Etat ?
    Quatre protagonistes entrent en piste. Mason (fils du patron du journal) et Félicia la nouvelle avocate de Diggs, leur credo : montrer que les peines supplémentaires qui ont maintenu Diggs en prison sont basées sur des faits bidon pire avec la complicité des autorités.
    Mulligan est chargé d’abonder dans le sens de Mason, mais il mène une contre-enquête avec Gloria, photographe du journal. Pour réétudier le dossier et trouver des charges nouvelles (crimes non élucidés dans la même période) il va recontacter Andy Jennings qui a pris sa retraite. Ce dernier a gardé tout le dossier. Un examen minutieux s’impose car à Rhode Island il n’y a pas prescription pour les crimes.
    C’est la partie la plus intéressante du livre car elle nous interroge.
    Malgré quelques longueurs, j’ai apprécié la construction en chapitres courts, les pensées de l’assassin en italiques nous montrent sa progression.
    Le livre étant basé sur des faits réels, l’auteur a fait le choix de ne pas en rajouter dans les scènes violentes, il a fait confiance à ses lecteurs et ne s’est pas vautré dans le gore.
    Tous les personnages sont crédibles et revêtus d’humanité.
    Le portrait de la mère de Kwame Diggs, est profondément juste, il montre bien la difficulté à accepter l’inacceptable.
    Pas de super héros, juste des personnes ayant des convictions, que nous les partagions ou pas leur point de vue s’entend.
    ©Chantal Lafon-Litteratum Amor 14 janvier 2019.

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  • A la lecture de la 4ème de couverture, je ne me suis pas sentie emballée ; en effet, on connait l’auteur de 5 meurtres horribles presque depuis le début, il est en prison, c’est Kwame Diggs, un noir ; au moment des faits, il n’avait que 15 ans et une faille juridique dans l’état de Rhode Island...
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    A la lecture de la 4ème de couverture, je ne me suis pas sentie emballée ; en effet, on connait l’auteur de 5 meurtres horribles presque depuis le début, il est en prison, c’est Kwame Diggs, un noir ; au moment des faits, il n’avait que 15 ans et une faille juridique dans l’état de Rhode Island oblige à libérer les prisonniers mineurs à 21 ans ; inconcevable pour l’administration pénitentiaire qui fabrique des délits pour prolonger sa peine.
    Le roman m’apparaissait donc comme une bataille juridique peu enthousiasmante sur la défense des droits du meurtrier face à la vindicte populaire.
    Mais ce n’est pas que cela : deux enquêtes sont menées en parallèle par deux journalistes du même journal : une pour prouver que les droits du meurtrier ont été bafoués par l’administration pénitentiaire avec la complicité passive de la justice et une pour trouver un ou d’autres meurtres commis par Diggs, qui seraient restés impunis et qui permettraient de le juger comme adulte et ainsi le maintenir légalement en prison.
    Et ce polar devient addictif car le temps presse avant son éventuelle libération. Il est très bien construit car on voit les deux enquêtes se dérouler en parallèle et l’intrigue est originale.
    A côté de l’aspect polar, sont évoquées des questions parfois dérangeantes de l’éthique du journaliste, de la manipulation de preuves, du fonctionnement parfois pervers de la justice devant relâcher un meurtrier dont on sait qu’il récidivera, de la justice décidée par la foule ou par certains se croyant investis d’une mission sans oublier le racisme latent aux Etats-Unis dont Diggs saura jouer habilement.
    Une bonne surprise qui sort des sentiers battus du polar traditionnel.

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  • « Dura lex, sed lex » célèbre locution latine, ne pouvait pas mieux illustrer ce véritable page turner ! La loi est dure, mais c'est la loi. Même si un détraqué, un meurtrier tel Kwame Diggs doit sortir de prison car aux yeux de la loi il a purgé sa peine, même plus …
    Ce roman s'inspire de deux...
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    « Dura lex, sed lex » célèbre locution latine, ne pouvait pas mieux illustrer ce véritable page turner ! La loi est dure, mais c'est la loi. Même si un détraqué, un meurtrier tel Kwame Diggs doit sortir de prison car aux yeux de la loi il a purgé sa peine, même plus …
    Ce roman s'inspire de deux affaires criminelles barbares qui ont secoué Rhodes Island. le meurtrier : Kwame Diggs qui, à la fin des années 1980, tue sauvagement et de sang froid, deux femmes et trois petites filles.
    Comble de l'horreur, il commet ses meurtres très jeune : arrêté à 18 ans, le Code Pénal de Rhodes Island prévoit que tout délinquant juvénile puisse être remis en liberté à 21 ans ! Quoi ? Quelle injustice, et pourtant c'est la loi … Trois années derrière les barreaux, et à lui la liberté, il le sait. Pourtant, après des années, il est toujours en prison grâce / à cause de fausses accusations.
    Cela ne gêne personne, surtout pas Mulligan, journaliste qui avait enquêté pour le Dispatch à l'époque et qui redoute dorénavant la sortie de ce criminel. Sauf que la direction du journal ne voit pas cela sous cet angle et se demande si l'on peut se défaire ou entraver la justice, la loi au nom de la peur ?
    Le roman se construit autour de ce dilemme éthique qui va animer le journal, et alerter l'opinion publique. Une course contre la montre est lancée pour empêcher la sortie de ce psychopathe sanguinaire.
    On appréciera ce roman pour son côté page turner, car on tourne frénétiquement les pages afin de connaître le dénouement de cette affaire : Kwame va-t-il s'en sortir ? Un roman haletant et glaçant !

    BLOG: https://devoratrixlibri.wordpress.com/2019/01/05/dura-lex-bruce-desilva/

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  • Dans le « Mot de l'auteur », Desilva précise que son roman est inspiré de faits réels. Deux tueurs en série ressemblant à ceux du roman ont en effet sévit à Rhode Island, tout petit état de la côte Est, sorte d'enclave dans le Massachusetts, dont la capitale est Providence, la ville où l'auteur...
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    Dans le « Mot de l'auteur », Desilva précise que son roman est inspiré de faits réels. Deux tueurs en série ressemblant à ceux du roman ont en effet sévit à Rhode Island, tout petit état de la côte Est, sorte d'enclave dans le Massachusetts, dont la capitale est Providence, la ville où l'auteur situe la plus grande partie de l'intrigue. Il précise aussi qu'il a pris des arrangements avec la vérité, qu'il s'agisse des personnages ou des lieux. Le roman se construit en trois parties (Des garçons précoces, Personne n'a raison quand tout le monde a tort, Prédation), elles-mêmes divisées en chapitres numérotés, parfois datés (de 1989 à 2012), certains en italique. Un narrateur à la troisième personne raconte l'histoire en donnant accès aux pensées de différents personnages. Le lecteur va en suivre essentiellement quatre.

    L'histoire commence par nous projeter dans la tête d'un enfant en train de torturer un criquet en lui brûlant les ailes, puis les pattes, en concentrant sur la pauvre bête la lumière du soleil grâce à une loupe, ce qui procure au garçon une excitation sexuelle. Durant tout le roman, nous suivrons son évolution dans les chapitres en italique, toujours en décalage temporel avec le reste de l'histoire de plusieurs années ou de quelques mois, et le lecteur comprend vite qu'il s'agit du tueur en série dont la quatrième de couverture révèle d'emblée le nom : Kwame Diggs.

    Liam Mulligan, le personnage principal, est journaliste sportif au Providence Dispatch, journal renommé et de bonne tenue. Après le premier meurtre, des circonstances particulières vont l'amener à devenir journaliste enquêteur au sein du journal, tâche dont il s'acquitte avec beaucoup de sérieux, ce qui lui vaut la bienveillance de Lomax, le rédacteur en chef, son supérieur hiérarchique. Mulligan est un homme intelligent et chaleureux : les gens ont tendance à se confier à lui parce qu'ils le trouvent sympathique. Harmoniciste amateur, mordu de blues, il vit encore chez sa mère au début du roman.

    Edward Anthony Mason, 3e du nom, journaliste débutant, est un privilégié : surnommé Merci-Papa, il est le fils du propriétaire du journal, et mène la vie d'un jeune insouciant, sortant beaucoup et conduisant une voiture de luxe. On va le voir évoluer au fil de l'histoire. Le jeu du chat et de la souris auquel se livre Mulligan à ses dépens contribuera à sa formation et à sa transformation. Mason va se révéler bien meilleur journaliste que ne le prévoyaient Mulligan et Lomax, et va faire sortir des vérités qui ne plaisent pas à tout le monde.

    Gloria Costa est la photographe de presse. Sauvagement agressée une nuit de pluie, elle a perdu un œil et porte un bandeau (sexy, trouve Mulligan) pour cacher son œil de verre. Elle ne supporte pas qu'on la touche et elle est sujette à des crises d'angoisse plus fréquentes encore quand il pleut. Elle voit un psy et réussit à gérer les crises la plupart du temps. Elle est incroyablement tenace et sait donner confiance à ses interlocuteurs.

    Troisième roman de la série de Liam Mulligan, mais parfaitement autonome, Dura Lex est un polar philosophique, si j'ose dire… Bruce DeSilva propose à son lecteur de réfléchir sur un postulat faussement simple qui peut se résumer ainsi : existe-t-il des cas où les représentants de l'autorité peuvent outrepasser la loi ? En effet, quand Kwane Diggs est arrêté après les meurtres extrêmement sauvages qu'il a commis, il est mineur. Or la loi de Rhode Island en vigueur à l'époque prévoit que tout individu incarcéré pendant qu'il est mineur doit être relâché à sa majorité. Bien inopportunément, à mon avis, la quatrième de couverture révèle que des preuves ont été fabriquées pour permettre de garder Kwane Diggs en prison alors qu'il devrait avoir été libéré depuis longtemps. Le dilemme se pose là : est-il préférable de garder un homme dangereux en prison par n'importe quel moyen, même illégal, ou vaut-il mieux s'en tenir à la loi et le relâcher. Il faut de plus se demander en toute honnêteté si la couleur de peau du tueur a joué un rôle dans la décision de le maintenir enfermé à tout prix...

    J'ai beaucoup aimé ce roman. J'ai été intéressée par l'enquête menée par les policiers, bien sûr, mais encore plus par celle des journalistes. J'ai été sensible au fait que le doute habite la plupart des personnages, parfaitement conscients de la folie qu'il y aurait à lâcher Kwane Diggs dans la nature, mais aussi, pour certains, profondément mal à l'aise à cause des moyens employés pour parvenir à le garder enfermé. L'habileté de DeSilva est d'offrir un parallèle avec un autre tueur en série, et de bâtir son suspense là où on ne l'attend pas : trouvera-t-on un moyen légal de les garder l'un et l'autre en prison ? Seront-ils libérés et pourront-ils recommencer à nuire ? J'ai regretté que la quatrième de couverture me dévoile certains aspects de l'affaire que j'aurai préféré découvrir par moi-même… Mais je vais lire les deux autres romans dans lesquels apparaît Liam Mulligan.

    Merci au Grand Prix des lectrices de Elle et aux éditions Actes Sud pour ce roman captivant.

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