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Don, intérêt et désintéressement

Couverture du livre « Don, intérêt et désintéressement » de Alain Caille et Philippe Chanial aux éditions Bord De L'eau
Résumé:

Publié une première fois en 1994, retiré et actualisé en 2005 cet ouvrage reste plus actuel que jamais dans un monde dévasté par l'économisme.
Il montre en effet en quoi consiste l'utilitarisme, qui en est la matrice, et il indique comment penser de manière alternative en mettant en oeoeuvre le... Voir plus

Publié une première fois en 1994, retiré et actualisé en 2005 cet ouvrage reste plus actuel que jamais dans un monde dévasté par l'économisme.
Il montre en effet en quoi consiste l'utilitarisme, qui en est la matrice, et il indique comment penser de manière alternative en mettant en oeoeuvre le « paradigme du don », i.e. une pensée politique du don, à mille lieues de tout idéalisme.
S'il valait, nous dit l'auteur, la peine de rééditer le présent livre, épuisé depuis plusieurs années, c'est parce que les articles qu'il rassemble et notamment les trois textes principaux - la critique de Pierre Bourdieu, la relecture de la République de Platon et la réflexion sur le don, l'intérêt et le désintéressement (et sur Derrida.) - correspondent à des moments charnières dans la réflexion du Mauss." En tant qu'hommes et femmes modernes nous nous trouvons écartelés entre deux séries de certitudes et d'exigences parfaitement inconciliables. D'une part, notre époque nous pousse impérieusement à croire que rien n'échappe à la loi toute puissante de l'intérêt et qu'il nous faut nous-mêmes nous y plier en devenant des « calculateurs » avisés. D'autre part, nous aspirons tous à nous y soustraire pour accéder enfin à cette pleine générosité, à ce don pur et entier, que la tradition religieuse dont nous sommes issus nous enjoint de rechercher. Mais c'est là une tâche impossible, rétorque la première croyance pour qui rien n'échappe au calcul, si bien qu'il ne saurait exister de générosité et de don que mensongers.
Pour Alain Caillé, la question est mal posée. L'examen, à travers deux de ses plus grands représentants (Platon, P. Bourdieu), de ce qu'il appelle « l'axiomatique de l'intérêt » ; celui, à l'inverse, des caractérisations du don par une impossible et inaccessible pureté (J. Derrida), révèle la profonde solidarité qui unit les deux pôles de l'esprit moderne, et incite à chercher, dans le sillage du Marcel Mauss de l'Essai sur le don, une conception du don plus harmonieuse et raisonnable. Rien n'est sans doute en effet plus urgent si nous voulons penser notre temps, scientifiquement et moralement, à égale distance du cynisme et de l'idéalisme.

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