Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Dernier jour à Budapest, publié en Hongrie en 1940, réunit de manière singulière deux virtuoses de la littérature hongroise du XXè siècle. Sandor Marai, l'auteur des Braises, y rend hommage à son maître, Gyula Krúdy, dandy ténébreux et personnage légendaire de la bohème littéraire de Budapest, surnommé ici Sindbad, comme le héros de plusieurs de ses nouvelles.
Un matin du mois de mai, Sindbad quitte son domicile d'óbuda en promettant à sa femme de rapporter, avant la tombée de la nuit, les soixante pengos nécessaires à l'achat d'une robe pour leur petite fille. Mais à peine parti, ses bonnes intentions se dissipent. Cédant à la tentation d'une balade en calèche, il se laisse aller à une douce flânerie, revisitant le Budapest d'hier, au gré des lieux aimés : le bain turc, où « Orient et Occident fusionnaient dans les brumes de chaleur », le café Chicago où il écrivait, les restaurants où il dînait...
Entre Histoire et fiction, Sandor Marai livre un récit envoûtant et nostalgique, à la beauté crépusculaire, où ses propres souvenirs d'avant-guerre se mêlent, avec une puissance évocatrice décuplée, à l'imaginaire de l'un des plus grands écrivains hongrois.
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