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Déraison

Couverture du livre « Deraison » de Horacio Castellanos Moya aux éditions Les Allusifs
Résumé:

À travers un monologue ressassant, qui brasse des faits terribles, des interprétations plus ou moins assurées, des scènes à caractère hallucinatoire, un narrateur raconte en 12 chapitres les étapes d'une descente aux enfers, ses propres enfers et ceux d'une société qui baigne dans la violence et... Voir plus

À travers un monologue ressassant, qui brasse des faits terribles, des interprétations plus ou moins assurées, des scènes à caractère hallucinatoire, un narrateur raconte en 12 chapitres les étapes d'une descente aux enfers, ses propres enfers et ceux d'une société qui baigne dans la violence et le meurtre, comme dans son élément naturel. Ce narrateur, homme sans nom et étranger au pays où il se trouve, est devenu un exilé volontaire afin de fuir les persécutions entreprises par les autorités de son pays. Il lit et corrige un rapport élaboré par l'Église Catholique dans lequel sont reportés minutieusement les massacres d'Indiens, toutes les exactions et les violations de ce que l'on nomme les Droits de l'Homme, commis par des militaires, nommément désignés et dont l'impunité est totale et le pouvoir de nuire et de tuer, encore immense. Chaque chapitre mêle dans les propos emportés du narrateur des descriptions des atrocités de l'armée, des citations des témoignages des survivants assimilées à la plus haute poésie, et les inquiétudes personnelles de ce correcteur - le sexe, la peur, la panique, la colère et la rage qui naissent de tout incident quotidien, le tout plongé dans un fort courant que le narrateur lui-même nomme paranoïa. Plongée dans le délire, ce roman est autant le portrait d'un homme aux lisières de la folie, que celui d'un pays qui vit la violence comme sa nature. C'est aussi un réquisitoire politique : après l'échec et la fin des guérillas, l'ensemble des sociétés n'ont plus les valeurs ni les forces nécessaires pour imposer la démocratie.

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Avis (1)

  • Le narrateur, journaliste de profession, a fui son pays après avoir "insulté" le président en poste, et se retrouve au Guatemala où il est embauché par l'archevêché du palais épiscopal pour relire quelques 1100 feuillets d'un rapport relatant les tortures physiques et psychiques que l'armée a...
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    Le narrateur, journaliste de profession, a fui son pays après avoir "insulté" le président en poste, et se retrouve au Guatemala où il est embauché par l'archevêché du palais épiscopal pour relire quelques 1100 feuillets d'un rapport relatant les tortures physiques et psychiques que l'armée a infligé aux indiens.
    Au fil de ses relectures, il note sur un petit carnet des phrases qui font sens pour lui et il découvre une violence qu'il ne pensait pas trouver chez l'homme. Cette lecture va l'affecter plus que de raison l'entraînant à la limite de la paranoïa et le poursuivra bien au delà des frontières. Mais est-ce réellement de la paranoïa ?

    Le premier chapitre est perturbant, déjà par la longueur des phrases (entre 15 et 30 lignes) mais aussi par la façon dont est amenée l'intrigue. En persévérant dans la lecture, on découvre une écriture torturée mais qui expose une situation politique compliquée connue mais que personne ne dénonce. Il fait aussi référence au manque cruel d'humanité de certains êtres humains et de la jouissance qu'ils en tirent.

    Ce petit roman (141 pages) dérangeant mérite d'être lu car il donne une image de l'Amérique centrale plutôt obscure mais on l'on sent une volonté de changement avec le besoin de dénoncer, de dévoiler ces atrocités.

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