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Croire et savoir - les principes de la connaissance selon nicolas d'autrecourt

Couverture du livre « Croire et savoir - les principes de la connaissance selon nicolas d'autrecourt » de Christophe Grellard aux éditions Vrin
  • Date de parution :
  • Editeur : Vrin
  • EAN : 9782711617357
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Imaginons un pays peuplé d'aveugles de naissance qui se trouvent incapables de se déplacer sans choir dans un fossé.
Les connaissances auxquelles prétendent la majorité d'entre eux se limitent au donné des quatre de leurs sens qui fonctionnent, et beaucoup sont incapables d'imaginer que... Voir plus

Imaginons un pays peuplé d'aveugles de naissance qui se trouvent incapables de se déplacer sans choir dans un fossé.
Les connaissances auxquelles prétendent la majorité d'entre eux se limitent au donné des quatre de leurs sens qui fonctionnent, et beaucoup sont incapables d'imaginer que d'autres connaissances sensibles soient possibles. Certains de ces aveugles cependant feront peut-être l'hypothèse qu'il existe des principes permettant de rectifier le donné sensible et d'élargir nos connaissances. Sans doute, aucune évidence sensible ne fonde cette hypothèse qui n'est qu'une croyance.
Mais c'est le rôle du philosophe d'élargir notre horizon intellectuel et de chercher à transformer cette croyance en un savoir en la justifiant correctement. Selon Nicolas d'Autrécourt (ca 1298-1369), nous sommes à bien des égards dans la situation de ces aveugles, bornés par notre ignorance, et l'on doit s'efforcer d'augmenter autant que faire se peut notre connaissance des vérités cachées. Dédiant son principal traité philosophique à ceux qui veulent " chercher et reconnaître la vérité ", il élabore dans cette perspective une épistémologie qui fait une large place aux " dissonances cognitives ", aux connaissances dont le degré de justification épistémique est incertain, et qu'il faut chercher à améliorer jusqu'à parvenir à l'évidence et la certitude.
C'est cette approche à la fois fondationaliste et faillibiliste de la connaissance que l'on se propose d'apprécier ici. On s'est efforcé à la fois de prendre en compte l'aspect nonnatif de la théorie autrécurienne de la connaissance, en reconstruisant de façon systématique les principes qui ont guidé le Lorrain ; mais on a aussi voulu, dans une perspective plus généalogique, montrer d'où venait l'intérêt du philosophe pour les objets vagues et les méthodes de raisonnements informels en présentant les principaux aspects de son atomisme.
Enfin, une dernière partie replace cette oeuvre dans le contexte qui était le sien en la confrontant aux thèses de Jean Buridan auquel Nicolas s'est directement affronté, alors que le XIVe siècle voit s'intensifier l'attention aux raisonnements informels et aux degrés de justification inférieurs à la seule évidence.

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