Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Automne 1924, Corto doit retrouver un ami très cher à Berlin. Mais à son arrivée dans la capitale allemande, il découvre que celui-ci a été assassiné.Il se lance alors dans une enquête pour retrouver son assassin, et obtenir, sinon justice, au moins vengeance. Mais la fragile république de Weimar est déjà au bord de la guerre civile, entre espions communistes et société secrète d'extrême droite, et ils semblent tous vouloir l'empêcher de parvenir à ses fins...
Corto Maltese est plongé dans le Berlin des années 1920-1924 .
Sur fond de sociétés secrétes et d'intrigues policières, une ambiance " République Weimar".
Les nationalistes sont à la recherche d'un homme-fort et s'opposent aux Marxistes .
Un album aux nombreuses références historiques et culturelles.
J'avoue ne pas être un inconditionnel du dessin mais l'album n'est pas dénué d'intérêts.
Corto Maltese est un personnage complexe.
Une BD qui se mérite ...
A l'automne 1924, Corto Maltese arrive à Berlin et, en passant près d'un commissariat reconnaît dans une photo d'un mort inconnu, l'un de ses amis, Jeremiah Steiner. Ce dernier a été assassiné, et Corto cherche le tueur dans une Allemagne en proie à un nationalisme souterrain, à un antisémitisme montant. La jeune République de Weimar est fragile et il suffirait de peu pour qu'elle vacille et chute.
J'ai toujours eu une bizarre appréhension à ouvrir un album de Corto Maltese, le célèbre marin créé par Hugo Pratt et repris depuis son décès, notamment par les deux auteurs espagnols. Le trait -beaucoup de personnages en ombre- n'est pas mon favori, et pourtant tout cela n'est plus d'actualité au fil des pages et les aventures de Corto génèrent même une certaine fascination pour ne pas dire une fascination certaine. Très ancrées dans des contextes historiques, politiques ou géopolitiques, elles ont quelque chose d'érudit, d'instructif et de divertissant également. Cette dernière à Berlin ne déroge pas à la règle, et c'est en Allemagne, pas encore hitlérienne que Corto vadrouille. Il y est question de sociétés secrètes fascisantes, antisémites -le mot aryen n'est pas prononcé, mais on l'entend entre les lignes-, anti-communistes... Et Corto de trimballer sa grande carcasse, de se trouver pris à parti et au jeu de démanteler tout cela.
Épatant, comme à chaque aventure, c'est ce que je me dis après chaque album, pour retrouver cette petite appréhension au prochain. Finalement, je crois aimer ça.
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