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Contre Lévi-Strauss : une philosophie du malencontre

Couverture du livre « Contre Lévi-Strauss : une philosophie du malencontre » de Olivier Jacquemond aux éditions Sens Et Tonka
Résumé:

Étreindre pour mieux trahir, n'est-ce pas le sens qu'il faut conférer au célèbre baiser de Judas? Ce geste est, nous semble-t-il, celui que commet le célèbre anthropologue structuraliste Claude Lévi-Strauss en 1950 lorsqu'il rend hommage à Marcel Mauss dans une introduction devenue un canon du... Voir plus

Étreindre pour mieux trahir, n'est-ce pas le sens qu'il faut conférer au célèbre baiser de Judas? Ce geste est, nous semble-t-il, celui que commet le célèbre anthropologue structuraliste Claude Lévi-Strauss en 1950 lorsqu'il rend hommage à Marcel Mauss dans une introduction devenue un canon du genre, longtemps demeurée une porte d'entrée incontournable à Marcel Mauss, et particulièrement à son texte le plus connu et commenté, l'Essai sur le don, dont le contenu semble devoir s'éclairer grâce aux lumières lévi-straussiennes.
Est-ce le charme de ce texte précisément ou est-ce le propre de toutes les grandes oeuvres que d'offrir une expérience vivante de pensée? À notre sens, c'est vrai de tous les philosophes du malencontre (terme issu de Le Discours de la servitude volontaire, et érigé en concept par Pierre Clastres), ces auteurs inclassables qui font le pari de l'incertitude, qui prennent le risque de la pensée pour remonter le cours du temps et se poser la question matricielle formulée par Nietzsche dans La Généalogie de la Morale : «Quel(s) événement(s) se sont-ils produits pour que nous soyons devenus ce que nous sommes aujourd'hui?».
Claude Lévi-Strauss, avec toute son autorité, a, semble-t-il, préempté le texte, y posant ses scellés et fixant sa lecture pour plusieurs générations de lecteurs. Ce sera donc le regard médusant de Lévi-Strauss que nous chercherons ici à détourner comme Persée pour approcher le point aveugle et originaire dont l'oeuvre tire son exceptionnelle et irrésistible puissance.

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