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Cicéron contre Catilina ; état d'urgence et déchéance de citoyenneté à Rome

Couverture du livre « Cicéron contre Catilina ; état d'urgence et déchéance de citoyenneté à Rome » de Yann Riviere aux éditions Fabrique
  • Date de parution :
  • Editeur : Fabrique
  • EAN : 9782358721578
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Depuis l'expulsion des rois, la vie publique de la République romaine était dominée par le conflit entre la vieille aristocratie des patriciens et le reste du corps civique, les plébéiens. Ceux-ci, grâce à la création des tribuns de la plèbe (494 av. J.-C.), avaient été progressivement intégrés... Voir plus

Depuis l'expulsion des rois, la vie publique de la République romaine était dominée par le conflit entre la vieille aristocratie des patriciens et le reste du corps civique, les plébéiens. Ceux-ci, grâce à la création des tribuns de la plèbe (494 av. J.-C.), avaient été progressivement intégrés dans le gouvernement de la cité et avaient fini par partager l'accès aux magistratures dotées d'un pouvoir de commandement, l'imperium.
Au cours de la lutte entre les deux ordres, patricien et plébéien, il s'était formé des institutions et des lois affirmant les droits des citoyens et des assemblées du peuple (les comices) contre l'arbitraire et le pouvoir de vie et de mort du magistrat détenteur de l'imperium, qu'il soit dictateur, consul ou préteur. C'est dans ce contexte que se situe la lutte de Cicéron contre Catilina puis contre Clodius.
Après son triomphe dans le procès contre Verrès, Cicéron devient consul en 63. Pour briser la conjuration de jeunes membres de la noblesse conduits par Catilina, il convainc le Sénat de lui accorder les pleins pouvoirs par un senatus consultum ultimum, paradigme de l'état d'urgence (qui avait remplacé l'ancienne dictature visant au salut de l'État en temps de guerre).
Au cours des débats au Sénat, on a vu s'affronter les partisans de la modération et du respect des droits des citoyens - parmi eux César - et les intransigeants menés par Cicéron. Il obtient le vote d'une mise à mort des conjurés, exécutés dans le Tullianum au pied du Capitole. À la suite de quoi il est proclamé « père de la patrie ». Mais dès les mois qui suivent, alors que le soulèvement militaire des conjurés est brisé et que Catilina lui-même est tué, un tribun nommé Metellus Nepos s'insurge déjà contre cette atteinte au droit.
Deux ans plus tard, P. Clodius Pulcher, élu tribun de la plèbe, poursuit Cicéron pour avoir mis à mort des citoyens romains sans jugement devant le peuple.
Cicéron prend peur et quitte la ville. Le lendemain, la foule détruit sa maison, et sa femme doit trouver refuge dans le temple de Vesta. Une loi est votée sous l'impulsion de Clodius (lex de exsilio Ciceronis) qui lui interdit de demeurer dans un rayon de 400 milles des côtes italiennes. L'exilé n'a plus aucune appartenance civique, il n'est plus qu'un banni. Mais grâce à l'influence de Pompée, il obtient en 57 sa réintégration dans ses droits et son retour à Rome est célébré comme un triomphe. La lutte entre ses partisans et ceux de Clodius entraîne de violents combats de rue, au cours desquels Clodius est tué.
Ainsi, pendant ces quelque dix ans qui précèdent de peu la dictature césarienne, on a vu se dérouler des événements politiques, des bouleversements civils (civiles commutationes), qui vont inspirer non seulement les ouvrages théoriques de Cicéron dans les années 50 (De Republica, De legibus) mais toute la réflexion européenne depuis le Moyen Âge sur la peine de mort, les violences urbaines, la déchéance de citoyenneté, et bien d'autres sujets toujours d'actualité.

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