" " Suis-je fou " pensa-t-il alors que des idées noires lui venaient à l'esprit comme se jeter par la fenêtre ou encore se taillader les veines. [...] N'ayant toujours pas fermé l'oeil, il ne se sentait pas fatigué, mais tendu. Le soir venant, il commença à entendre des sons qui devenaient, dans sa tête, de plus en plus audibles. De fil en aiguille, il se mit en tête que tout le monde complotait contre lui et, se préparant à passer à l'acte, tel un rituel guerrier, il se fit des scarifications aux bras à l'aide d'une lame de rasoir. Vers 20 heures, remonté à bloc, il ouvrit sa porte et vit au loin un groupe d'étudiants assemblés. Il se mit à courir en hurlant en direction de ceux-ci. Eux, effrayés, en firent tout autant, alors Alban arracha violemment un cendrier du couloir et le jeta sur la tête d'une étudiante, qui poussa un cri tout en continuant à courir. Il se sentait incontrôlable et, n'ayant plus personne à agresser, il retourna dans sa chambre puis, après avoir pris soin de la fermer à clé, s'empara du balai avec lequel il cassa la vitre de son voisin du dessus en vociférant des insultes de toutes sortes. Il s'acharna enfin contre le mobilier qu'il mit dans un état méconnaissable, la télé passant par dessus la fenêtre et l'eau du lavabo giclant dans toute la pièce et l'inondant. Le placard et le bureau n'étaient plus qu'en lambeaux - de quoi faire un feu de bois. "
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