Jour après jour, un mal implacable rongeait l'âme du jeune Vincent Pâtureau. Avec les deux chevaux d'Adrien Fromentin, son oncle, il labourait le champ de Froidefond d'un pas lent et monotone, presque machinal, semblable à un automate que personne ne serait en mesure d'arrêter. Perdu dans des pensées funestes, il était insensible à la beauté du bocage berrichon, asile d'hôtes innombrables durant la belle saison qui, en ce début de septembre, perdait peu à peu sa majesté estivale et se piquetait de tavelures dorées ou rousses [.]. » Après les années 1930, l'Occupation et l'arrivée des Américains dans les années 1950, Jean-Pierre Muller continue de faire vivre sa saga berrichonne. A travers l'histoire du jeune Vincent Pâtureau, engagé volontaire pour l'Algérie, il nous offre une double vision du conflit, celle de l'intérieur et celle des Berrichons. Comme à l'accoutumée, histoire et fiction se mêlent de manière subtile, nous aidant à comprendre l'évolution des mentalités et l'histoire de l'Indre de la fin des années 1950. Cette plongée dans le quotidien du jeune engagé est aussi, pour l'auteur, l'occasion de faire se rencontrer l'histoire du département et celle du pays tout entier dans la dure réalité du conflit algérien.
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