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Chevreuse

Couverture du livre « Chevreuse » de Patrick Modiano aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782072753855
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

«Pour la première fois depuis quinze ans, le nom de cette femme lui occupait l'esprit, et ce nom entraînerait à sa suite, certainement, le souvenir d'autres personnes qu'il avait vues autour d'elle, dans la maison de la rue du Docteur-Kurzenne. Jusque-là, sa mémoire concernant ces personnes... Voir plus

«Pour la première fois depuis quinze ans, le nom de cette femme lui occupait l'esprit, et ce nom entraînerait à sa suite, certainement, le souvenir d'autres personnes qu'il avait vues autour d'elle, dans la maison de la rue du Docteur-Kurzenne. Jusque-là, sa mémoire concernant ces personnes avait traversé une longue période d'hibernation, mais voilà, c'était fini, les fantômes ne craignaient pas de réapparaître au grand jour. Qui sait ? Dans les années suivantes, ils se rappelleraient encore à son bon souvenir, à la manière des maîtres chanteurs. Et, ne pouvant revivre le passé pour le corriger, le meilleur moyen de les rendre définitivement inoffensifs et de les tenir à distance, ce serait de les métamorphoser en personnages de roman.»

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Avis (8)

  • Pas un de mes préféré de l'auteur.
    Je n'ai en effet rien trouvé de magique dans ce nouveau roman de Modiano qui reprend ses thèmes habituels : la mémoire, un groupe de personnes, des mensonges.
    J'ai toutefois aimé les leitmotivs : la tache de soleil, l'heure bleue.
    Une citation qui résume le...
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    Pas un de mes préféré de l'auteur.
    Je n'ai en effet rien trouvé de magique dans ce nouveau roman de Modiano qui reprend ses thèmes habituels : la mémoire, un groupe de personnes, des mensonges.
    J'ai toutefois aimé les leitmotivs : la tache de soleil, l'heure bleue.
    Une citation qui résume le travail de l'auteur :
    Et, ne pouvant revivre le passé pour le corriger, le meilleur moyen de les rendre définitivement inoffesifs et de les tenir à distance, ce serait de les métamorphoser en personnages de romans.

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  • Dans cet étrange roman, la frontière entre vie réelle et fiction est très confuse.
    Il y a trop de coïncidences pour que l’histoire que nous raconte Patrick Modiano soit réelle, et pourtant, elle est présentée comme un souvenir qui revient à Jean Bosmans, 15 ans après s’être déroulé.
    Lorsqu’à...
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    Dans cet étrange roman, la frontière entre vie réelle et fiction est très confuse.
    Il y a trop de coïncidences pour que l’histoire que nous raconte Patrick Modiano soit réelle, et pourtant, elle est présentée comme un souvenir qui revient à Jean Bosmans, 15 ans après s’être déroulé.
    Lorsqu’à 20 ans il croise des personnages dont il se souvient et retrouve des lieux qu’il reconnait, des bribes de son enfance lui reviennent par petites touches, aussi tenues que la flamme d’un briquet ou la résonnance d’un nom.
    Mais les temps qu’emploie l’auteur, nous font douter de la réalité des évènements. En écrivant à l’imparfait, les choses n’ont pas l’air d’avoir de début ni de fin, elles arrivent comme si elles se reproduisaient, comme si nous étions dans un rêve qui revenait sans cesse.
    Et puis l’auteur reprend le passé simple, et là nous revenons dans la réalité, les évènements ont de nouveau une présence dans le temps.
    C’est un subtil jeu de conjugaison qui révèle que chaque roman est, pour son auteur, un mélange de vécu et d’imaginaire, et qu’il lui faut toujours partir d’une certaine réalité pour créer une fiction.
    Ce roman, dans une certaine mesure, m’a fait penser au fameux interrogatoire final d’un Keizer Söze, dans le film Usual Suspects, qui réalise une géniale improvisation basée sur des éléments concrets tout juste entraperçus.
    L’histoire elle-même n’est pas essentielle, c’est la façon dont l’écrivain la relate, cinquante ans après, qui donne toute sa valeur au roman.
    Une première lecture de Modiano qui me laisse un sentiment mitigé. Si j’ai été admirative de la maîtrise de la langue, je reste un peu sur ma faim quant au récit lui-même.
    Chevreuse est un roman agréable à lire, intéressant dans sa construction et dont je me souviendrai comme un bel exercice de style.

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  • Une chanson interprétée par Serge Latour ravive les souvenirs de Bosmans - écrivain qui vivait dans la vallée de la Chevreuse près de la rue du Docteur-Kurzenne. Ainsi, il se souvient petit à petit de la maison de son enfance et des personnes qui l’entourait 15 ans en arrière. Il retournera sur...
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    Une chanson interprétée par Serge Latour ravive les souvenirs de Bosmans - écrivain qui vivait dans la vallée de la Chevreuse près de la rue du Docteur-Kurzenne. Ainsi, il se souvient petit à petit de la maison de son enfance et des personnes qui l’entourait 15 ans en arrière. Il retournera sur les lieux et reverra des personnes dont il essaiera de connaître le rôle entre eux et dans sa vie et pourquoi il se retrouve à devoir comprendre l’ambigüité de l’atmosphère.

    Le personnage de Bosmans a eu une amnésie, on y lit des ruptures dans sa vie et c’est pourquoi on y retrouve un amas des protagonistes inventés par l’auteur. Ces derniers nous tiennent quelque peu en haleine sans vraiment nous procurer une satisfaction de plaisir de l’histoire. Patrick Modiano nous fait même un plan des personnages en page 74 de peur que l’on s’y perde.

    Une écriture qui sauve l’histoire.

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  • Je ne suis pas un lecteur assidu de Patrick Modiano car c'était seulement mon 3ème livre de lui. Je loue la qualité d'écriture de l'écrivain avec un style direct mêlant dialogues, réflexions, introspections. Le roman se passe sur une triple temporalité, le présent qui correspond à aujourd'hui...
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    Je ne suis pas un lecteur assidu de Patrick Modiano car c'était seulement mon 3ème livre de lui. Je loue la qualité d'écriture de l'écrivain avec un style direct mêlant dialogues, réflexions, introspections. Le roman se passe sur une triple temporalité, le présent qui correspond à aujourd'hui avec Jean, le personnage principal, qui est un homme âgé, un deuxième temps situé 50 ans auparavant avec un personnage dans son début de vingtaine et puis un troisième temps 15 ans plus tôt que les 50 ans, au moment des 5 ans du personnage.

    L'essentiel du roman se déroule aux 20 ans du personnage et à ses souvenirs enfouis alors qu'il avait 5 ans, en tentant de se remémorer diverses personnes croisées jadis jeune enfant.
    Qui sont ces hommes et ces femmes ? Quel lien avec la maison de son enfance ? C'est toute l'intrigue pour Jean Bosmans qui mène une véritable enquête policière pour dénouer le vrai du faux. Les souvenirs d'un enfant ne sont pas toujours très figés dans la mémoire et c'est l'un des intérêts principaux de la lecture.

    Ce livre est assurément singulier et intriguant. On cherche à dénouer les fils de l'histoire sans jamais avoir l'impression d'avoir bien compris.
    Je n'ai certes pas été conquis mais la lecture a tout de même un certain intérêt.

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  • Comme toujours chez l’immense M. Modiano, « Chevreuse » est un roman rempli des échos du passé, de son passé, réel, et de son passé d’écrivain. Ses créations sont d’infinies variations sur le passé, sur les époques traversées et les multiples personnages qui les peuplent.

    Ici, nous retrouvons...
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    Comme toujours chez l’immense M. Modiano, « Chevreuse » est un roman rempli des échos du passé, de son passé, réel, et de son passé d’écrivain. Ses créations sont d’infinies variations sur le passé, sur les époques traversées et les multiples personnages qui les peuplent.

    Ici, nous retrouvons Jean Bosmans, qui fut déjà le double de Patrick Modiano dans « L’horizon ». Un rien va faire à nouveau surgir ses souvenirs enfouis. Ce sera ici un nom : « Chevreuse ». Bosmans se rappelle une duchesse de ce nom, dans les Mémoires du cardinal de Retz, et surtout ses voyages passés vers cette vallée, pas très loin de Paris, où il a vécu enfant, rue du Docteur-Kurzenne, et où il sera ramené, une quinzaine d’années plus tard, par la mystérieuse Camille que tout le monde surnomme « Tête de mort ». D’autres personnages troubles se multiplieront, menaces omniprésentes qui cherchent comme le principal protagoniste à en savoir plus sur d’autres de ses anciennes relations. Et ce sont Guy ou Roger-Vincent, Rose-Marie Krawell, Michel de Gama (ou Degamat), René-Marco Heriford, Philippe et Martine Hayward, et tout un tas d’êtres fantomatiques qui surgissent pour faire revivre un passé oublié.

    Comme toujours, l’écriture est d’une fluidité et d’une musicalité parfaites, pour nous plonger avec simplicité dans cette expérience d’une plongée vertigineuse de reconstruction mémorielle, et d’une exploration géographique des lieux de la mémoire. Paris, la vallée de Chevreuse, mais aussi Nice ou Saint-Raphaël, nous assisterons émerveillés à la naissance d’un écrivain, d’un double plus proche encore du vrai Modiano que dans ses autres ouvrages, et à sa recomposition d’une chronologie de ces évènements anodins d’apparence, mais tous chargés d’une sombre menace, mal définie mais bien réelle tant on ne sait vraiment jamais à qui se fier…

    Ecrire sur ce passé souvent douloureux permet de lui échapper, de se libérer de ses envoutements, et M. Modiano le fait une nouvelle fois d’une admirable façon, apportant là une nouvelle variation très réussie à sa sublime bibliographie.

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  • A partir du mot « Chevreuse« , Patrick Modiano repart dans ses souvenirs, son œuvre, sa vie et embarque son lecteur dans un univers parallèle où l’histoire s’accouple de mots pour servir la littérature.

    Tout s’imbrique le rêve à la réalité que retrouve le narrateur, Jean Bosmans, double de...
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    A partir du mot « Chevreuse« , Patrick Modiano repart dans ses souvenirs, son œuvre, sa vie et embarque son lecteur dans un univers parallèle où l’histoire s’accouple de mots pour servir la littérature.

    Tout s’imbrique le rêve à la réalité que retrouve le narrateur, Jean Bosmans, double de l’écrivain, à la mémoire défaillante. Il recherche l’enfance et ses vingt ans et trouve rien que des images succinctes, un recueil, une chanson… Il suit Camille Lucas surnommée « Tête de mort » «à cause de son sang-froid et parce qu’elle restait souvent taciturne et impénétrable».

    Il y a une maison, celle de Jouy-en-Josas, à vendre ou à louer, on ne sait plus très bien ! Il s’y est passé des choses que Camille ou une certaine Martine Hayward tentent de cacher. Lieu que l’écrivain a connu dans sa jeunesse …

    Cette maison rivalise avec un appartement du XVIè arrondissement très tranquille avec dans la journée Kim, baby-sitter. Mais, le soir, des gens peu recommandables y séjournent toute la nuit…Une certaine Rose-Marie Krawell s’impose sans se révéler tout à fait !

    La suite ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2021/11/01/patrick-modiano/

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  • J'ai fait une énorme bêtise, une grosse bourde, un impair irréparable…
    J'ai terminé « Chevreuse » il y a cinq jours et là, maintenant, au moment de commencer ma chronique, je me rends compte que j'ai complètement oublié le sujet du livre. Et quand je dis « complètement », ce n'est pas un effet...
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    J'ai fait une énorme bêtise, une grosse bourde, un impair irréparable…
    J'ai terminé « Chevreuse » il y a cinq jours et là, maintenant, au moment de commencer ma chronique, je me rends compte que j'ai complètement oublié le sujet du livre. Et quand je dis « complètement », ce n'est pas un effet de style, ni une posture modianesque !
    Pas grave, me direz-vous, et vous aurez sans doute raison. On s'en moque totalement du sujet. Ce qui compte, c'est l'atmosphère. Et dans ce 44e roman, franchement, on est servi ! J'ai lu je ne sais où que dans sa jeunesse Modiano avait été un éthéromane assidu. Je ne sais pas si ceci a à voir avec cela (attention, je plaisante, hein, j'adore Modiano, j'ai moi-même la tête comme une passoire sans jamais avoir rien consommé - enfin, pas grand-chose...), mais franchement, dans ce dernier roman, son personnage (dont j'ai oublié le nom) semble atteint d'un Alzheimer +++ qui frise quasiment la parodie, un délice!
    Il erre comme un somnambule dans les rues parisiennes, se demande « jusqu'à quelle limite on peut rêver sa vie », oublie le nom des gens, les confond, compose des numéros de téléphone à la « Auteuil 15.28 » au lieu des sept chiffres attendus (se désole d'ailleurs de la disparition de l'indicatif des anciens numéros qui permettait de savoir dans quel quartier on appelait « et cela facilitait les recherches »). Dans son esprit, les événements se superposent, les lieux se mélangent ou disparaissent de l'espace, voire des cartes : « tous les points de repère s'étaient effacés avec le temps, de sorte que ces deux événements, vus de si loin, lui paraissaient simultanés, et même finissaient par se mêler l'un à l'autre, comme deux photos différentes que l'on aurait brouillées par un processus de surimpression. » Le passé revient sous forme d'éclats épars et opaques : « un détail en ramenait parfois d'autres dans sa mémoire, agglutinés au premier, comme le courant ramène des paquets d'algues en décomposition», les noms propres ont encore quelques résonances familières et lointaines, « il ne comprenait pas qui étaient exactement ces gens, et les explications de Camille manquaient de précision », les pages des agendas restent blanches, on peut téléphoner aux renseignements quand on ne sait pas, quand on ne sait plus... Les sensations sont-elles celles d'autrefois ou d'aujourd'hui ? Difficile de savoir : « Il se demandait s'il avait bien dit sur le moment : « Je n'ai jamais vu un printemps aussi beau à Paris », ou si ce n'était pas plutôt le souvenir de ce printemps-là qui lui faisait écrire ces mots aujourd'hui, cinquante ans après. Il y avait de fortes probabilités qu'il n'ait rien dit du tout. » La mémoire semble définitivement perdue, l'enfance s'estompe tout à fait : l'on atteint un degré supplémentaire dans l'oubli et la nostalgie s'empare les lieux, des êtres et des choses… Même la lumière n'a plus la même intensité…
    C'est très beau, très triste aussi…
    « À cette époque, il n'avait cessé de marcher à travers Paris dans une lumière qui donnait aux personnes qu'il croisait et aux rues une très vive phosphorescence. Puis, peu à peu, en vieillissant, il avait remarqué que la lumière s'était appauvrie ; elle rendait désormais aux gens et aux choses leurs vrais aspects et leurs vraies couleurs – les couleurs ternes de la vie courante. Il se disait que son attention de spectateur nocturne avait faibli elle aussi. Mais peut-être qu'après tant d'années ce monde et ces rues avaient changé au point de ne plus rien évoquer pour lui. »
    Cette musique, je ne m'en lasserai jamais...

    LIRE AU LIT le blog

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  • Dans Chevreuse, le voyage se passe dans la solitude de Paris au mois d’août. On y trouve l’ambiguïté délétère d’un père et les manigances d’individus vivant d’expédients dans un milieu interlope.
    Patrick Modiano nous propose une autofiction « cinématographique » ou photographique (p 48, 49,...
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    Dans Chevreuse, le voyage se passe dans la solitude de Paris au mois d’août. On y trouve l’ambiguïté délétère d’un père et les manigances d’individus vivant d’expédients dans un milieu interlope.
    Patrick Modiano nous propose une autofiction « cinématographique » ou photographique (p 48, 49, 97), « vintage ». L’auteur, considéré comme un instigateur de « l’âme rétro », erre à la frontière du présent et du passé, entre la ville et la campagne. Un monde tout en silences, en non-dits et en mystères (p 65).
    Et c’est lors de cette balade que l’écrivain « détruit » le cauchemar par l’écriture (p 99) : si une ligne, une trace fixe la fiction (p 103), elle se débarrasse ainsi du poids de la réalité.
    Plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2021/10/14/patrick-modiano-chevreuse/

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