Un journal, une lettre damour, un livre. Des phrases dites ou écrites, tout uniment, comme des appels à lamant adoré à la fois fictif et réel, de qui provient lécriture, vers qui elle va. Cet amour qui aspire lentier désir dun être pour un autre être, sa vie. Avec la mort également puissante et présente, les vagues de découragement, la panique du néant proche et de la perte. Tout est là, de luvre et de la vie vécues ensemble dans le même mouvement exigeant et féroce. Les personnages anciens, les mots, les éclairs de drôlerie, les pieds sur terre, les pleurs. 'Écrire toute sa vie, ça apprend à écrire. Ça ne sauve de rien.'
Marguerite Duras ouvre son livre comme suit :
" Pour Yann.
On ne sait jamais, avant,
ce qu'on écrit.
Dépêche-toi de penser à moi."
J'ai trouvé cela superbement cruel. Je pensais à une fin/chute plus classique. Et bien non. J'imagine le ton impératif sur lequel elle peut dire cette dernière phrase à Yann Andréa.
Ce court recueil alterne des pensées sur sa mort qu'elle sent venir et qui l'angoisse. La solitude aussi qui n'est que reculée par la présence de Yann et les livres / l'écriture.
Elle écrit parfois entre cruauté ciselée et profond désespoir sans jamais se départir d'une certaine fierté
"Vous êtes nul. Rien. Un double zéro." a peu près un mois après le retour de Yann Andréa qui avait claqué la porte et qui rappelle ces même mots qu'écrivait Yann Andréa dans "Cet amour-là".
Ces demandes injonctives d'amour et ces insultes en même temps, cette oscillation violente, tout le temps....
C'est un recueil court, parfois cinglant et angoissé, parfois plus léger et ironique.
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