T out de mesure et de détermination, lentement, Eddie Brown se prépare. Après neuf ans sur le ring, son heure est arrivée : il va se battre pour le titre. Luttes et sacrifices vont bientôt trouver leur sens en une seule grande nuit où le fils d'un maçon pourrait devenir un immense champion. Mais, en attendant, Eddie Brown se prépare. Et telle une caméra, Frank Hugues, journaliste esthète, suit l'athlète au long des derniers jours avant le combat. Entraînement, courses, repas, discussions, Frank capture tout des difficultés, des joies et des doutes d'un homme au moment décisif de sa vie, mais aussi la puissante relation qui le lie à son manager, Doc Carroll, à la fois coach, père et démiurge, qui a attendu toute sa carrière le boxeur qu'il pourra façonner et mener au sommet.
Sans nul doute un des meilleurs romans sur le monde de la boxe (1958). Encore une fois une pépite des éditions Monsieur Toussaint Louverture.
Roman Culte
Qu'est-ce que ça signifie d'être un boxeur ? Qui est vraiment boxeur et qui ne l'est pas? Que faut-il pour devenir un vrai boxeur? Est-ce que ça paye? Est-ce que ça vaut le coup?
Tout au long du livre, vous entendez les personnages parler du milieu et à un moment donné, vous pensez connaître les réponses. Vous pensez avoir tout compris, c'est tellement évident, et vous savez ce qu'il faut, ce qui manque à certains, ce qui fait l'essence même de ce sport et vous savez que cela en vaut la peine, vous en êtes certain, sacrément persuadée. Mais lorsque vous lisez la dernière phrase, lorsque vous refermez le livre, vous n'êtes plus aussi sûre. Vous vous allongez sur le lit et vous vous sentez trompée - pas par le livre, mais par la vie.
Publié à l'origine en 1958, « Ce que cela coûte » est l'histoire d'Eddie Brown, boxeur en quête du titre de champion du monde des poids moyens.
Le narrateur est un journaliste sportif qui suit Eddie dans toute sa préparation. Des premiers jours de son entrainement jusqu'au combat, 24 heures sur 24.
L'auteur était lui-même journaliste. Il a couvert les combats de son époque mieux que quiconque et est considéré comme le père du Nouveau Journalisme.
Ici W.C Heinz est au sommet de son art. Des dialogues staccato, une galerie de personnages incroyables et un style remarquable, pour au final un texte profond, bien plus subtil que ce que l'on pourrait attendre d'un livre sur la boxe. Au risque d'utiliser des mots galvaudés, c'est bien une pépite que l'on tient entre ses mains quand on lit ce bouquin.
Je vous épargne le couplet sur la beauté de l'objet livre, sur le fait que c'est un tirage limité et numéroté, sur la qualité du papier, sur la couverture qui contient des fibres de cuir, « toussa toussa », parce que à force je ne vais plus être crédible, on pourrait m'accuser de ne pas être impartiale avec les livres de chez Monsieur Toussaint Louverture.
"Ce que cela coûte est le seul bon roman à propos d'un boxeur que j'ai lu, et un excellent premier roman tout court » Ernest Hemingway
Traduit par Emmanuelle et Philippe Aronson
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