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Carthage

Couverture du livre « Carthage » de Joyce Carol Oates aux éditions Points
  • Date de parution :
  • Editeur : Points
  • EAN : 9782757859827
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Un soir de juillet à Carthage, Cressida Mayfield disparaît. Ses parents et sa soeur Juliet refusent d'imaginer le pire. Des cheveux et des traces de sang sont retrouvés dans la jeep de Brett, caporal brisé par la guerre en Irak et ex-fiancé de Juliet. Suspect numéro un, il confesse le meurtre.... Voir plus

Un soir de juillet à Carthage, Cressida Mayfield disparaît. Ses parents et sa soeur Juliet refusent d'imaginer le pire. Des cheveux et des traces de sang sont retrouvés dans la jeep de Brett, caporal brisé par la guerre en Irak et ex-fiancé de Juliet. Suspect numéro un, il confesse le meurtre. Mensonge ? Cauchemar ? Sept ans plus tard, un étrange personnage pourrait résoudre ce mystère impossible...

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Avis (8)

  • Quand on pense Carthage, on ne pense pas à une petite ville américaine mais c'est pourtant le lieu de ce roman de JC Oates.
    Beaucoup de clins d'oeil à l'antique dans ce texte : le nom de la ville, de certains personnages, la structure du texte, des réflexions philosophiques (les paradoxes de...
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    Quand on pense Carthage, on ne pense pas à une petite ville américaine mais c'est pourtant le lieu de ce roman de JC Oates.
    Beaucoup de clins d'oeil à l'antique dans ce texte : le nom de la ville, de certains personnages, la structure du texte, des réflexions philosophiques (les paradoxes de Zenon, à Socrate "mieux vaut ne jamais aître, c'est la sagesse la plus ancienne" (p465)..)
    Dans la première partie, nous sommes dans un roman policier où une jeune fille, Cressida, (tiens tiens, une héroïne tragique de la guerre de Troie) disparaît et sa famille va la rechercher. Cressida est la plus jeune fille de Zeno Mayfield (Zeno vient de Zeus (tiens tiens !!), ancien maire de la ville et Arlette, sa mère, d'abord une "simple" femme au foyer et qui va prendre une plus grande place dans la vie sociale. Il y a aussi la soeur aînée, Juliet, la jolie de la famille, qui vient de rompre ses fiançailles avec Brett, le beau caporal qui revient broyé de la guerre et il devient d'ailleurs l'un des suspects de cette disparition.
    Divisé en trois partie (perdue, exil, le retour), ce roman est une tragédie avec une trame mythologique mais bien ancrée dans la modernité : JCO nous décrit la vie américaine actuelle, la vie dans une petite ville de province, la vie aux Etats Unis après le 11 Septembre, avec ces jeunes gens qui décident de s'engager et qui vont revenir broyés de cette quête du bien contre la mal. JC Oates nous parle aussi de la place des femmes dans la société, la place des petites filles, des jeunes femmes, des mères. de beaux portrait jalonnent ce texte.
    Nous nous attachons à cette famille et à ces différents personnages, leurs doutes, leurs questionnements.
    Des découvertes pour moi aussi :
    le travail du peintre Escher, dont Cressida est très fan et qui va influencer ses peintures.
    Certaines notions philosophiques : le gestaltisme, une psychologie de la forme, les paradoxes de Zenon, des références littéraires, qui donnent envie de les lire (que ce soit de la littérature nord américaine classique : de belles pages sur le mythe de Frankestien (sujet d'étude de Cressida), d'écrivains nord américains (Upson Sinclair, Willa Cather)..
    Mais c'est surtout un sacré roman, avec du suspense, de la psychologie, et beaucoup de thèmes – la violence, la faute, la culpabilité, le pardon… – jalonnent ce texte.

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  • Carthage, état de New-York, Cressida Mayfield, 19 ans, disparait. S’agit-il d’une fugue, d’un crime ? Sa famille après une sidération normale, remue ciel et terre afin de la retrouver.

    Jeune fille difficile à appréhender, elle se défini elle-même comme « la moche mais l’intelligente » a...
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    Carthage, état de New-York, Cressida Mayfield, 19 ans, disparait. S’agit-il d’une fugue, d’un crime ? Sa famille après une sidération normale, remue ciel et terre afin de la retrouver.

    Jeune fille difficile à appréhender, elle se défini elle-même comme « la moche mais l’intelligente » a l’opposé de sa sœur Juliet, « la belle »…Introvertie, elle manie l’ironie avec aisance au détriment de son entourage, voire même de ses parents.

    Ne serait-elle pas jalouse, d’ailleurs, de sa sœur fiancée au jeune caporal Brett Kincaid, héro de la guerre en Irak mais revenu brisé et invalide. Tant de faits révoltants s’y commettent d’ailleurs ; origines d’un état de stress post-traumatique…

    D’autant que des cheveux et des traces de sang, sont retrouvés dans la jeep de celui-ci, alors ? Faisant, évidemment figure de suspect numéro un, après des dénégations, il confesse le meurtre.

    Voici la trame de ce roman, que Joyce Carol Oates, nous incite à décortiquer. Mais cette analyse s’effectue sur plusieurs niveaux : l’interaction de chacun des personnages de la cellule familiale, le rapport avec le monde des médias, le rouleau compresseur du manque de discernement de la foule anonyme qui juge sur les apparences, et celui surtout de la force du pardon…Et l’acceptation de tout un chacun, sur l’altérité !

    Carthage, roman profondément humain, sur le droit à la vie, sur le don de soi : ne peut laisser indifférent.

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  • Merveilleux roman où chaque personnage est décrit de façon sublime. Une auteure virtuose pour décrire les sentiments humains, les émotions...L'histoire : Cressida Mayfield disparaît, l'ex fiancé de sa sœur revenu d'Irak complètement perturbé avoue le meurtre mais pas de corps. Chaque membre de...
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    Merveilleux roman où chaque personnage est décrit de façon sublime. Une auteure virtuose pour décrire les sentiments humains, les émotions...L'histoire : Cressida Mayfield disparaît, l'ex fiancé de sa sœur revenu d'Irak complètement perturbé avoue le meurtre mais pas de corps. Chaque membre de la famille se livre, se dénude devant nous, on s'identifie à chacun, leurs sentiments sont si proches des nôtres, si identiques...
    Que dire de plus, lisez le sans hésiter

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  • Carthage. Petite ville paisible des Etats-Unis. Jusqu’au soir où Cressida, la plus jeune fille d’un avocat renommé de la ville, disparaît sans que son corps puisse être retrouvé.
    Des traces de sang et un passé obscur accusent le caporal Brett Kincaïd, l’ex-fiancé de sa sœur. Est-il vraiment...
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    Carthage. Petite ville paisible des Etats-Unis. Jusqu’au soir où Cressida, la plus jeune fille d’un avocat renommé de la ville, disparaît sans que son corps puisse être retrouvé.
    Des traces de sang et un passé obscur accusent le caporal Brett Kincaïd, l’ex-fiancé de sa sœur. Est-il vraiment nécessaire de dépasser les apparences?
    De Joyce Carol Oates, je n’avais lu que « Les chutes ». J’avais beaucoup aimé son style si particulier et sa façon d’écrire qui va bien au-delà des mots.
    J’ai retrouvé la même force dans « Carthage ». Un roman qui pourrait être un polar mais va bien au-delà. La disparition et l’enquête ne sont que prétextes à disséquer les sentiments les plus enfouis et les plus sombres aussi.
    Tous les personnages sont creusés, profonds. Chacun possède sa part d’ombre et son intensité particulière.
    C’est un livre tout en nuances et subtilités.
    Un beau roman.

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  • C’est toujours avec une certaine appréhension que j’ouvre un livre de cette auteure. J’en ai follement aimé, et abandonné d’autres peu après les avoir commencé.

    Celui-ci se situe entre les deux : j’ai aimé les personnages complexes ; beaucoup moins les longueurs inutiles sur les personnages...
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    C’est toujours avec une certaine appréhension que j’ouvre un livre de cette auteure. J’en ai follement aimé, et abandonné d’autres peu après les avoir commencé.

    Celui-ci se situe entre les deux : j’ai aimé les personnages complexes ; beaucoup moins les longueurs inutiles sur les personnages secondaires.

    J’ai aimé rencontrer M.C. Escher et ses créations étranges.

    J’ai aimé le discours de Mme Oates sur la Guerre (en Irak ou en Afghanistan), qui détruit les jeunes hommes en quête d’idéal.

    J’ai aimé le personnage de Cressida, même si dans ce roman, c’est elle qui tombe amoureuse de son futur beau-frère, pour le malheur de tous.

    Dans ce roman, le paradoxe de Zenon (le père) est mis à mal : « toute évidence des sens est fallacieuse, et le mouvement est impossible. » disait le philosophe grec du même nom.

    Les pages sur la beauté / laideur m’ont moins touchées.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du mur de la prison, si long, si gris.

    Quelques citations :

    « Les éléphants aussi enterrent leurs morts. (…) Sauf que les éléphants étaient capables de reconnaître les os de leurs morts des années plus tard. Une mère éléphant poussait des barrissements angoissés, saisissant les grands os courbes de sa grand-mère, enfouies dans la terre desséchée. Mais aucun être humain ne peut reconnaître les os d’un parent. »

    « Il nous est nécessaire d’être farouchement aimé par une personne pour exister. » (p.410)

    « Dans la totalité du monde biologique, le monde humain est le seul où les parents souffrent de la honte de leurs rejetons. Ce n’est possible dans aucune autre espèce que celle des Homo sapiens. » (p.467)

    http://alexmotamots.fr/?p=2390

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  • Carthage. Ville antique. Ville mythique racontée par Virgile et bien d’autres. Ville américaine de l’Etat de New-York, aussi. XXIe siècle. C’est aussi un drame, digne des grands drames antiques, qui se joue dans cette petite ville sans histoire des Etats-Unis. C’est une tragédie mettant en scène...
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    Carthage. Ville antique. Ville mythique racontée par Virgile et bien d’autres. Ville américaine de l’Etat de New-York, aussi. XXIe siècle. C’est aussi un drame, digne des grands drames antiques, qui se joue dans cette petite ville sans histoire des Etats-Unis. C’est une tragédie mettant en scène deux soeurs, Cressida et Juliet, héroïnes shakespeariennes (Troïus et Cressida ; Roméo et Juliette).

    Été 2005. Cressida, 19 ans, disparaît. C’est arrivé un soir, comme ça. Personne ne s’y attendait. Cressida, 19 ans, fille cadette de Zeno et Arlette Mayfield, notables connus de Carthage, a disparu. Elle n’est plus là, mais elle est omniprésente. Le prologue s’ouvre avec sa voix, à la première personne du singulier, puis se termine à la troisième personne, “la disparue”. Car peu à peu, au fil des recherches, les personnages perdent leurs caractéristiques propres. Cressida devient “la disparue”. Zeno, “le père” et Arlette “la mère”. Et Juliet, “la soeur”. La soeur qui n’avait déjà plus son identité car depuis de nombreuses années, elle était “la jolie” et Cressida “l’intelligente”. Ces deux adjectifs, utilisés par les parents eux-mêmes pour définir leurs filles, semblent antithétiques dans le récit. Cressida compense son manque de confiance en elle par un cynisme déstabilisant. Juliet, tout à son rôle de jolie fille, ne défie pas l’autorité parentale et sourit. Les deux filles Mayfied jouent leur rôle à la perfection. Mais ce fragile équilibre est brisé lorsque Cressida disparaît.

    Le principal suspect est le caporal Brett Kincaid, héros de guerre, lourdement blessé physiquement et mentalement, et ex fiancé de Juliet. Cressida a été vue pour la dernière fois avec Brett, et ce-dernier n’a aucun souvenir de ce soir où elle a disparu. Cressida est amoureuse de Brett. Drame amoureux, donc. A l’image des tragédies raciniennes où A aime B, mais B aime C et C aime D, lequel aime A. La différence étant que Brett aime Juliet, et que Juliet aime Brett. Ils s’aiment, mais la guerre, puis Cressida, les séparent. Juliet, la jolie, devient “la soeur de la disparue”. Et Brett, “le héros de guerre”, devient “le coupable”. Les personnages perdent leur individualité pour devenir des figures universelles. Comme s’ils n’étaient pas les seuls à vivre ce triste schéma.

    Cressida n’est plus là. Et pourtant elle est partout. Elle occupe les pensées de ses parents, de sa soeur. Elle est en une des journaux. On ne parle que d’elle dans les autres médias locaux. Elle est de toutes les discussions. Elle, qui ne se sentait pas aimée, laisse un grand vide chez ses proches. Zeno Mayfield, ancien maire de Carthage, homme public plein d’assurance, est désorienté. Il perd ses moyens. Il s’évanouit alors que les recherches dans la réserve de la Nautauga sont menées tambour battant. Le récit ne repose pas sur le suspens. Il ne s’agit pas de savoir si Brett a tué Cressida, et si non, qui l’a fait. Il ne s’agit même pas de savoir si Cressida est morte ou vivante. Car ses proches sont bien obligés de faire leur deuil, chacun à leur manière. Son corps n’ayant pas été retrouvé, une lueur d’espoir subsiste plus ou moins chez eux. Joyce Carol Oates nous montre comment une famille peut être détruite lorsque l’un de ses membres disparaît. Car chacun est un mur porteur, et l’enlever revient à tout faire s’effondrer.

    Mais ce ne sont pas seulement les problèmes de la famille Mayfield que l’auteur tient à décrire. Ce sont aussi les maux des Etats-Unis qu’elle analyse avec finesse. Les maux d’un pays marqué par les attentats du 11 septembre 2001. Comme beaucoup de jeunes Américains, Brett s’engage dans l’armée suite à ces terribles attentats. Comme beaucoup de jeunes Américains, Brett est détruit par cette guerre. L’auteur nous plonge dans les pensées du héros et peu à peu, nous découvrons ce qui lui est arrivé en Irak. Les habitants de Carthage l’ont d’abord salué pour ses médailles puis l’ont renié pour le meurtre de Cressida qu’il avoue. Ils oublient que c’est un homme blessé, un homme profondément marqué par ce qu’il a vu et vécu à l’autre bout du monde.

    L’univers carcéral et la peine de mort sont aussi au coeur de la réflexion de Joyce Carol Oates. La visite de la prison de haute sécurité d’Orion est un récit dans le récit. Un récit que l’on pourrait séparer du reste du roman tant il acquiert une valeur de documentaire. Comme si Joyce Carol Oates avait vraiment visité une prison de haute sécurité, et était vraiment allée dans une salle d’exécution. Le guide, un gardien de prison détestable, prend plaisir à raconter des détails sordides. C’est une descente aux Enfers. C’est un voyage sur le Styx, un voyage dont les personnages du roman ressortent, certes. Ils retrouvent l’air du dehors, ils retrouvent le monde des vivants, des personnes libres, mais sont profondément marqués. Ils ont été confrontés au mal. Au mal des prisonniers qui ont commis des actes horribles. Mais aussi au mal organisé par un État, au mal défendu par des citoyens pour répondre au mal : la peine de mort. Le mal, c’est une question que semble toujours poser Joyce Carol Oates dans ses livres. C’est en tout cas ce que j’ai retrouvé dans les romans d’elle que j’ai lus. C’est une question qui dépasse les frontières du récit et qui nous concerne, nous, lecteurs : le mal nous rebute, et pourtant nous lisons avec plaisir des pages où il apparaît. Les yeux rivés sur les lignes noires sur fond blanc, nous ne pouvons nous empêcher de dévorer les mots qui s’offrent à nous. Le mal attire. Le mal fascine.

    La force de ce roman vient des thèmes abordés, mais aussi et surtout de la manière dont l’auteur nous fait entrer dans les pensées des personnages. Dans une interview donnée à Télérama, Joyce Carol Oates confiait : “J’écris des livres très variés, dans des styles différents. Je suis formaliste avant tout, à la recherche du langage le plus adapté pour décrire une situation. A chaque ouvrage, j’explore un nouveau mode d’expression.” Plusieurs voix résonnent dans Carthage, chacune à leur façon. Parfois, le récit s’écrit à la première personne, nous faisant entrer de plein pied dans la tête des personnages. D’autres fois, c’est à la troisième personne que nous les découvrons. Ils gardent alors une part de mystère. Et il y a quelques pages où Juliet s’adresse directement à Brett. D’abord au début du récit, puis à la fin. Ces pages encadrent le reste du récit. Ce sont des lignes particulièrement touchantes, pleines de détresse puis de sérénité. Elles témoignent du profond gouffre qui sépare désormais Brett et Juliet. Elle lui parle mais n’a que le silence comme réponse. Elle lui dit des mots qui, au lieu de l’apaiser, l’énerve. Elle ne le comprend plus. Il n’est plus le même.

    A l’image des personnes représentées sur la lithographie Relativité de M.C.Escher (l’artiste préféré de Cressida dont elle reproduit les oeuvres), les personnages de Carol Joyce Oates évoluent dans un même endroit mais dans des gravités différentes. Ils peuvent prendre un même escalier sans se rencontrer. Face aux épreuves, le père, la mère, la soeur, le coupable, se parlent, se rencontrent, mais ne se comprennent plus. Ils ne sont plus les mêmes. Ils ont changé. Ils vivent dans des gravités éloignées.

    On a arrosé la Carthage méditerranéenne de sel pour que plus rien ne puisse être fondé sur sa terre. La Carthage de l’État de New York est arrosée des larmes des personnages. De ces larmes nait un récit tragique, sombre. Et pourtant, plein d’espoir.

    https://vagueculturelle.wordpress.com/2016/04/22/carthage-joyce-carol-oates/

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  • Quand vous passez devant le présentoir des Nouveautés à la Bibliothèque et que le dernier roman de Joyce Carol OATES vous tend les bras, impossible de résister bien sûr !!!

    En route pour "Carthage" près de la réserve forestière de Nautauga dans l'Etat de New-York, au Sud du Saint-Laurent et...
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    Quand vous passez devant le présentoir des Nouveautés à la Bibliothèque et que le dernier roman de Joyce Carol OATES vous tend les bras, impossible de résister bien sûr !!!

    En route pour "Carthage" près de la réserve forestière de Nautauga dans l'Etat de New-York, au Sud du Saint-Laurent et de la frontière avec le Canada. Nous sommes en juillet 2005, Cressida, une jeune fille de 19 ans disparaît le jour où sa soeur, Juliet, a rompu ses fiançailles avec Brett Kincaid, soldat rentré blessé d'Irak. Une grande battue est organisée mais le corps de la jeune fille demeure introuvable. Dans la voiture de Brett, des traces de sang sont retrouvées, celui de Cressida. Il devient le suspect n° 1.

    Je ne vous en dit pas plus au risque de vous dévoiler une partie des 593 pages de ce très grand roman de Joyce Carol OATES.

    Pour celles et ceux qui connaissent le style de cette écrivaine, vous retrouverez un environnement marécageux dans lequel l'écrivaine aime vous transporter, de ces lieux humides particulièrement glauques.

    "C'était une partie de la rivière fréquentée par les pêcheurs, à la fois marécageuse et hérissée de rochers ; les empreintes étaient nombreuses entre les rochers, superposées les unes aux autres, remplies d'eau par une averse récente." P. 24

    Côté personnages, vous retrouverez aussi des êtres au passé douloureux : les 2 soeurs entretenaient une rivalité connue de tous. Il y avait l'intelligente, Cressida, qui intriguait, et la belle, Juliet, qui attirait les amis et entretenait une relation amoureuse avec l'homme qu'elle devait épouser. Brett aussi a eu un parcours difficile. Mal en famille, il s'engage une douzaine de jours après les attentats qui ont frappé New-York le 11 septembre 2001 et se retrouve à combattre en Irak où la guerre ne va pas non plus l'épargner.

    Côté forme, vous aimerez partir sur les traces de cette jeune fille et avancer au gré des indices savamment distribués au gré des chapitres de ce très bon roman.

    Personnellement, j'aime la manière qu'à Joyce Carol OATES de disséquer la psychologie de ses personnages, d'étudier les motivations d'un engagement des Américains dans la guerre, garçons et filles, de nous faire entrer en prison pour y découvrir avec subtilité la différence entre une incarcération et un emprisonnement... et tout ça, dans la longueur. Les romans de Joyce Carol OATES ont cette caractéristique aussi de la longueur, 500, 600 pages à vous délecter en eaux sombres !

    Je garderai en mémoire de « Carthage » cette relation exceptionnelle entretenue entre la mère de la victime et Brett Kincaid, emprisonné, et qui aurait pu être son gendre. J'ai été profondément touchée par leurs moments d’intimité :

    "Le temps qu'ils passaient ensemble étaient essentiellement silence. En les voyant dans le parloir, on aurait pu les prendre pour une mère et un fils liés par un chagrin singulier. Ce silence apportait un profond réconfort à Brett. A la façon d'un médicament si puissant qu'il ne peut passer d'un seul coup dans le sang, mais doit y être libéré lentement sur une période de plusieurs heures, plusieurs jours." P. 514

    Il est de plus en plus difficile pour moi de décrire les romans de Joyce Carol OATES tellement je suis acquise à la cause. Ce que je peux vous dire simplement c’est qu’il s’agit toujours de page-turner. Ses thrillers sont originaux, singuliers, hors pair. Ils vous happent jusqu'aux dernières pages, toujours hautes en rebondissements !

    Si vous ne connaissez pas encore, commencez comme moi avec "Les Chutes" (je suis encore assourdie par le bruit des Chutes du Niagara, c’est dire à quel point ce roman m’a marquée !) et puis enchaînez avec celui que vous voudrez...

    La fille du fossoyeur http://lantredesmots.canalblog.com/archives/2014/04/27/29750484.html

    Mudwoman http://tlivrestarts.over-blog.com/2015/04/mudwoman-de-joyce-carol-oates.html

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  • Un roman puissant, envoûtant, dont on peine à se séparer. 593 pages qu'on ne voit pas passer, tant on est captivé par l'écriture et l'histoire de ces personnages tous plus attachants dans leur complexité, leurs fêlures. On souffre pour le beau Brett Kincaid, meurtri dans son corps et dans son...
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    Un roman puissant, envoûtant, dont on peine à se séparer. 593 pages qu'on ne voit pas passer, tant on est captivé par l'écriture et l'histoire de ces personnages tous plus attachants dans leur complexité, leurs fêlures. On souffre pour le beau Brett Kincaid, meurtri dans son corps et dans son esprit par les ravages de la guerre en Irak et ses atrocités, pressentant dès le départ que, peut-être, il n'est pas coupable du meurtre dont il s'accuse pourtant, on souffre pour Juliet, la jolie, qui devra renoncer à son amour, on souffre aussi pour Cressida, l'intelligente, au cerveau un peu dérangé, qui ne trouve de relative paix que dans l'abstraction de sa vie d'avant. Une visite du monde carcéral poignante qui fait froid dans le dos tellement on se croirait vraiment à l'intérieur de ces lieux insolites, couloir de la mort compris. Je ne connaissais pas cet auteur, pourtant prolixe, mais ce roman me donne envie de la découvrir plus amplement.

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