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Bergson dans le miroir des sciences

Couverture du livre « Bergson dans le miroir des sciences » de Paul-Antoine Miquel aux éditions Kime
  • Date de parution :
  • Editeur : Kime
  • EAN : 9782841746521
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

L'approche métaphysique de Bergson est construite. Elle n'est ni constituée, ni vécue. Elle est le produit d'un dépassement processuel de la pensée humaine qui prend appui sur des éléments qui la font sortir de ces gonds. Ce n'est ainsi que dans la transcendance que se construit le véritable... Voir plus

L'approche métaphysique de Bergson est construite. Elle n'est ni constituée, ni vécue. Elle est le produit d'un dépassement processuel de la pensée humaine qui prend appui sur des éléments qui la font sortir de ces gonds. Ce n'est ainsi que dans la transcendance que se construit le véritable plan d'immanence. Une transcendance faite d'hétérogénéité à soi, de non originarité constitutive de la pensée. Si cette dernière commence par tracer une ligne de démarcation et chercher d'abord ce qu'elle est « de droit », elle est foutue. Le « de droit » n'est pas au commencement. Il n'est que le résultat non substantiel d'un mouvement qui ramène la pensée philosophique vers soi et qui du coup en même temps la détotalise. Il n'y a pas d'autonomie du philosophique dans cette perspective. Cette discipline se construit sur un fondement qui n'est pas le sien et c'est ainsi seulement qu'elle parvient à parler d'un réel relationnel, pour lequel l'attribut a plus de valeur que la substance et les modes. Telle est peut-être la solution finale du problème de l'expression : ce que l'entendement perçoit d'une substance comme constituant une essence, pourvu que l'entendement en question ne soit justement pas que le nôtre et que la substance ne soit qu'une abstraction. La pensée philosophique est hétéronome, elle est cette discipline pour laquelle toute matière étrangère et bonne et pour laquelle seulement ensuite toute bonne matière doit lui être étrangère. Ce « devoir » émerge dans un mouvement. Il ne l'explique pas. Il ne lui préexiste pas. Ce n'est donc que par cette hétéronomie que la pensée philosophique peut apprendre paradoxalement elle-même à se tenir debout toute seule. Elle ne le fait que contre la science et l'art et non pas sans eux. Et être contre, comme chacun sait, c'est aussi être tout-contre.

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