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Au nord tes parents

Couverture du livre « Au nord tes parents » de Antoine Mouton aux éditions La Dragonne
Résumé:

« On allait d'une ville à l'autre on baissait les sièges de la voiture pour dormir dedans tu demandais toujours ça ne t'ennuie pas qu'on ne soit pas à l'hôtel qu'on n'ait pas de maison et je savais que je devais répondre non quoiqu'il arrive sinon vous m'auriez maudit papa et toi vous m'auriez... Voir plus

« On allait d'une ville à l'autre on baissait les sièges de la voiture pour dormir dedans tu demandais toujours ça ne t'ennuie pas qu'on ne soit pas à l'hôtel qu'on n'ait pas de maison et je savais que je devais répondre non quoiqu'il arrive sinon vous m'auriez maudit papa et toi vous m'auriez détesté » Un trio composé d'un père, d'une mère et de leur fils a pour seul domicile une voiture roulant vers le Nord. Destination im-probable qui voit bientôt le road-movie tourner au drame, raconté par l'enfant qui s'adresse à sa mère : le monologue du fils dès lors se fait hypnotique pour progressivement se muer, au fil de ce récit d'une rare intensité, en une incantation fervente et douloureuse.

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Avis (1)

  • « Au nord tes parents », un hymne à la mère, d’une puissance évocatrice, poétique, déchirante et fondamentale.
    On lit et relit ce texte si fédérateur.
    Trois, le père, la mère et le fils (narrateur) sont dans une voiture, en direction du nord.
    Serait-ce la parabole d’une fuite intérieure ? La...
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    « Au nord tes parents », un hymne à la mère, d’une puissance évocatrice, poétique, déchirante et fondamentale.
    On lit et relit ce texte si fédérateur.
    Trois, le père, la mère et le fils (narrateur) sont dans une voiture, en direction du nord.
    Serait-ce la parabole d’une fuite intérieure ? La transhumance vers un meilleur pré ? La métaphore vertigineuse et voyageuse, et l’enfant qui rêve, imagine à l’arrière ?
    « J’étais leur soleil et leur lune. »
    « Plus le monde était flou, plus je me sentais vivre comme si ma vie n’était qu’un passage... »
    L’enfant de doutes et de larmes, de mélancolie, une corbeille de fruits qui a perdu ses saveurs sucrées.
    Un enfant de lune qui pressent sa mère mourante, un cancer.
    Le nord inachevé, la corde qui cède immanquablement. La fin d’un périple initiatique où tout était encore possible.
    L’amour d’une mère sauve tout. Même les vastes dangers invisibles et les rêves inaccessibles.
    Un père rude et mal aimant.
    « Mais comment maman pouvais-tu aimer ce bonhomme sinistre ? »
    L’escapade routière est figée. La mère a déposé son manteau de pluie. Sa maladie flotte dans les rigoles. La noyade de l’amour, la finitude des tendresses allouées.
    Elle n’est plus. Mais divine dans le plein de ce texte magnétique, lumineux, comme une chance à retardement de cet autrement.
    L’enfant de deuil et de bois mort, pleure sans larmes. L’oraison d’amour maternel, la matrice refermée, sans elle.
    « J’ai confiance / Je te retrouverai / dans des tas d’autres gens il y aura des morceaux de toi...Souvent on passe sa vie à ça recoller les morceaux des amours qu’on n’a plus. »
    « Au nord tes parents » est d’une beauté douloureuse et irradiante. C’est ici, le chant pur. L’élixir de tendresse et un enfant bercé par l’impalpable.
    « On épingle les planètes dans nos têtes tout un système solaire pour les jours de solitude. »
    La résilience à l’instar d’un paravent. La quête d’une quiétude dans la virginale blancheur d’un grand nord intérieur.
    « Au nord tes parents » est le regain pour demain. L’exemplarité de ce jeune garçon, poulbot devenu est l’acuité boréale.
    Un monologue universel, éminent, l’épiphanie verbale.
    Un texte bouleversant, magnifique, doré d’empathie souveraine.
    On pleure tant on écoute ce fils des migrations intérieures, oisillon tombé du nid trop vite et trop tôt. Mais qui nous murmure de rester en vie. De suivre sa voie, et d’admirer les étoiles autrement.
    Lui, qui a perdu sa mère et suit sa trace en pleine voûte lactée, au nord toute.
    Le voyage arrêté au cadran des aiguilles vacillantes. Les mots de cet enfant transcendent le mur du son.
    Un lâcher-prise fabuleux et vivre, enfin de cet apprentissage à la solitude et à la liberté.
    La rédemption.
    Ce livre est un chant funèbre majestueux.
    Il suffit aussi d’admirer la couverture de Renaud Buénerd pour comprendre que l’heure sera l’apothéose.
    Après , « Chômage monstre », « Poser problème », et « Les Chevals morts », Antoine Mouton est dans la cour des grands.
    Publié par les majeures Éditions La Contre Allée.

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