Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Comme un long coucher de soleil estival, déclinant lentement dans la violence de son rayonnement, la poésie de Jean-Louis Jacquier-Roux nous entraîne vers un automne plus humain que climatique, et cherche dans autrui son reflet d'un regard impatient et d'un oeil bienveillant.
Jean-Louis Jacquier-Roux connaît l'Italie centrale mieux que la plupart des Italiens. Curieux, inquiet, des années durant il a arpenté les bourgs médiévaux en ruine et les cités fortifiées sans rien changer à son programme. Le hasard de la conjoncture lui est souvent imposé par les « accidents du voyage » : fausses routes, édifices vus de loin, rencontres à l'improviste dans les rues. On a vraiment l'impression que de tout cela il réussit à puiser sa présence au monde, son rapport violent avec ce en quoi il s'immerge.
Le regard de ce poète sur la vie est compassionnel, continuellement à l'affût : la « marche sur les oeufs », qui évoque un respect silencieux et sacré devant les pierres d'Assise, sa confrontation diabolique avec l'impossibilité de sauver, à chaque réveil, quelque chose de plus solide que « les plantes et les arbustes ». Une lutte au cours de laquelle il aperçoit à l'autre bout de la corde un Dieu présent et muet. C'est un combat entre la difficulté de vivre et l'amour de la vie.
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