Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
« Là où d'autres proposent des oeuvres je ne prétends pas autre chose que de montrer mon esprit. La vie est de brûler des questions », écrit en 1925 Antonin Artaud dans L'Ombilic des Limbes. Une dizaine d'années plus tard, son Théâtre de la Cruauté révolutionne la conception occidentale du théâtre : la littérature est un acte, martèle-t-il, la mise en jeu de forces, l'inverse d'une consommation à distance. Lui, que les psychiatres qualifieront de schizophrène, luttera inlassablement contre la rupture entre les choses et les signes, entre l'art et la vie. Évelyne Grossman retrace ici la trajectoire d'Artaud depuis ses premiers poèmes surréalistes jusqu'aux textes fulgurants de la fin : ses expériences cinématographiques et théâtrales, ses voyages vers les anciens mythes du Mexique ou d'Irlande, les neuf années d'internement psychiatrique, sa furie d'écriture et de dessins jusqu'à sa mort en 1948. Au-delà de la légende du poète maudit, se dessine le corps-oeuvre d'Artaud, cette « matérialisation corporelle et réelle d'un être intégral de poésie ».
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