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Ses traductions de sophocle sont la dernière oeuvre de hölderlin.
Lorsqu'il les fait paraître en 1804, assorties des " remarques ", schelling, atterré, écrit à hegel qu'elles " trahissent son délabrement mental " ; et au comité de lecture du théâtre de weimar (goethe, schiller, voss), on s'esclaffe. nul ne peut, ou ne veut, comprendre alors que la réécriture littérale de hölderlin, en effet absolument étrange, ouvre la voie de la traduction moderne et, par là même, de toute une poésie encore à venir (il faudra plus d'un siècle pour l'apercevoir).
Mais nul ne peut, ou ne veut, non plus, comprendre qu'en reprenant ainsi, à l'origine, le projet tragique, c'est la possibilité même du théâtre que hölderlin met en jeu.
" ici, écrivait benjamin, le sens s'effondre d'abîme en abîme, jusqu'à risquer de se perdre dans les gouffres sans fond du langage. " c'est là sans doute la caractérisation la plus juste de la langue inouïe qu'inventa hölderlin. mais cet effondrement du sens, comment ne pas voir que c'est aussi, précisément, ce qui définissait aux yeux de hölderlin le tragique moderne ? c'est-à-dire ce que, aujourd'hui encore, le théâtre devrait avoir à coeur de mettre à l'épreuve ?.
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