Paris.
Soleil d'hiver. Un homme et une femme sont assis à la terrasse d'un café. Première rencontre. Lui, la cinquantaine désabusée. Elle beaucoup plus jeune, banale et sans charme. Ils se sont trouvés via Internet. Elle lui a parlé d'un voyage vers l'Antarctique. Il a fait semblant de croire à son rêve. Il l'a choisie à cause de son insignifiance. Que cherche-t-il réellement ? Que veut-il se prouver ? Il sait qu'il n'ira guère plus loin avec elle qu'au bout de la nuit qui s'annonce.
Ils sont trop différents. D'ailleurs, il a d'autres projets. L'"Ankylose" est l'histoire d'une dérive à travers une capitale revisitée et rêvée, transformée en banquise, qui conduit le couple improbable, d'abord jusqu'à un cimetière où le passé ressurgit soudain par l'intermédiaire d'un téléphone portable, puis jusqu'à l'hôtel du Départ. L'aventure s'achèvera-t-elle près d'une gare, au petit matin, ou plutôt, comme l'homme l'a imaginé, sur un quai de métro ? Le destin est parfois capricieux.
Une série d'événements imprévus viendra tout bouleverser au dernier moment. Avec un art consommé de l'intrigue et du rebondissement, une écriture au scalpel, l'auteur nous conduit, non sans humour et tendresse, jusqu'au dénouement inattendu.
J'ai aimé le début, ensuite je me suis perdue,, puis retrouvée comme le cinquantenaire dans un dédale de questions, un cimetière parmi les tombes, où plus rien que de la poussière des ossements mêlés aux débris des pierres tombales,. J'ai eu froid pour les protagonistes, drôle de ballade pour un premier rendez-vous, l'auteur m'a un peu décontenancé, inquiété sur la démarche; peut-être à cause de la banlieusarde trentenaire complètement paumée poursuivant la chimère, un rêve de l'Antarctique, ce pourrait être une autre chose? mais lui il s'en fiche; il poursuit tel un triste amoureux flicquant une autre inconnue, celle du téléphone trouvé, un message laissé pour une autre parsonne. Ce livre nous met les pieds dans l'ennui du quotidien,, les choses que nous ne maîtrisons pas, programmées à l'avance,. Nous ne sommes plus maitre de notre vie, des individus se cachent derrière les algorithmes. Ils sont notre reflet du meileurs comme du pire, les décisionnaires qui régissent le monde, traquant les failles, tirant profits de nos malheurs, si petits bonheurs. Dans le fond, ce récit nous donne un avant goût de l'ère dans laquelle nous vivons actuellement: Internet invente nos vies tout est fait pour que chacun reste dans son coin, manipulable.à souhait.Même notre imagination, la création ne sont plus à inventer, d'autres s'en chargent, des puissants l'ont décidé ainsir pour amoindrir ce qui reste de notre cerveau devenu consommateur de bonheurs virtuels si nous ne prenons pas garde. Le triste cinquantenaire désabusé il attend qui? Pas La pauvre fille jeune et sans charme qui terminera son voyage, mais comme elle ne l'avait pas imaginé au départ. Le rebondissement de l'histoire est sans doute un peu déroutant pour deux destins totalement opposés, souffrant des même maux la solitude, le manque de reconnaissance sans 'amour, créant un véritable malaise, un sentiment puissant d'insécurité. Un livre que je taxe d'avant-gardiste, et courageux, c'est dans cette logique que je l'ai déchiffré. Franck Balandier pensait déjà aux désenchantements qui en résulteraient alors que le monde en 2000, portait au Pinacle sociétal une consommation dîte de culture facile, virtuelle,individualiste, ouverte sur une permissive gratuité corrosive souvent malsaine. Aujourd'hui nous sommes noyés dans un marasme cruel et solitaire exploité par les réseaux sociaux, il faut bien en reconnaître les faits, Franck Balandier est un lanceur d'alertes aussi désespéré soit-il contre le manque d'humanité, une lâche gratuite cruauté régissant nos pensées puis nos actes, une course effrénée, parfois malsaine, la quête d'une réussite sociale. La dégringolade d'un amour manqué devenu illusoire.
Avec la collection "La BD en classe", le Syndicat national de l’édition propose des supports pédagogiques autour de thématiques précises
Découvrez les auteurs, autrices et libraires qui accompagneront le président du jury Jean-Christophe Rufin !
Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Sénèque écrit une ultime lettre, alors qu'il a été condamné à mort par celui dont il fut le précepteur, conseiller, et ami : l'empereur Néron
