Amalia est au bord du burn-out. Dans sa famille, où elle s'occupe de sa fille Lili, 4 ans et subit sa belle-fille Nora, 17 ans, ça crie et ça claque les portes, sans répit. Dans l'entreprise où elle est coach, on parle rentabilité, process', elle perd le sens de ce qu'elle fait. Dans les campagnes alentours, elle voit la terre épuisée par la pollution et à la radio, les nouvelles du monde sont loin d'être rassérénantes. Alors Amalia fatigue et s'épuise, Amalia craque.
Dans cette bande dessinée, Aude Picault aborde la vie quotidienne d'une famille où le lecteur suit principalement Amalia, une mère qui jongle entre son travail, sa vie de famille et son rôle de belle-mère.
Malgré une apparence routinière, Amalia est en proie à un épuisement physique et psychique causé par le surmenage et la charge mentale.
Son compagnon, Karim, quant à lui, commence à remettre en question les décisions de son employeur dans l'industrie de la boulangerie.
La BD reflète la société actuelle, en évoquant la consommation, les influenceurs, la grande distribution et le monde de l'entreprise.
Ce roman graphique est une chronique réaliste et touchante sur le quotidien épuisant d'une famille ordinaire.
À travers le personnage d'Amalia, une femme active, mère et belle-mère dans une famille recomposée, l'autrice met en avant les multiples sources de stress et de fatigue qui peuvent conduire au burn-out.
Malgré les sujets sensibles traités dans cette BD, c'est une lecture optimiste et légère en l'avenir et ce, grâce aussi aux illustrations rafraichissantes et épurées.
Une fin lumineuse et encourageante donne un ensemble très réussi.
Un ouvrage ludique qui permet de se questionner sur notre manière de vivre dans notre société.
Je vous le recommande. Chouette moment de lecture en sa compagnie.
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De l'urgence de lâcher prise et de se mettre au vert.
Amalia, Ama', pour les intimes, est la maman d'une famille comme il y en a tant dans la vie. Avec son compagnon Karim, elle s'occupe de sa fille Lili, espiègle et pleine de vie qui va à l'école maternelle et de sa belle-fille Nora, adolescente en terminale qui se rêve influenceuse sur les réseaux sociaux et dont Karim partage la garde alternée. La petite famille vit dans une maison mitoyenne dans une ville rurale où la voiture est indispensable pour le moindre déplacement à l'heure où Amalia se pose de sérieuses questions sur la pollution et l'écologie.
Amalia travaille chez Horizon Gestion, une société d'assurances où elle est 'Team Leader', anglicisme pour désigner la Responsable à tout faire. Tandis que Karim est salarié chez "Au bon pain", fabricant industriel de farine et produits dérivés. Ce dernier est très inquiet quant à l'avenir de son usine face à la grave épidémie qui menace les cultures du blé. Pour masquer son anxiété, il écoute la chaîne d'informations continues, en parle à chaque fois et vapote comme une locomotive. Mais heureusement qu'il se rattrape tous les matins en allant courir au grand air.
Amalia, elle, n'a pas le temps d'aller courir. Pour elle, c'est le sprint du matin au soir. Ces derniers temps, Ama' va de moins en moins bien. Elle manque de repos et ploie sous le poids de ses responsabilités: soins et école de Lili, préoccupations avec Nora et Karim, tâches ménagères, trajets et courses à n'en plus finir, dossiers urgents etc.
Car à la maison comme au travail, Amalia a le sens du détail, cette qualité de ne jamais rien laisser traîner, au sens propre comme au figuré.
Sans compter, de tous côtés, la pression qui monte, qui monte...
Et un matin, au beau milieu d'une réunion de travail, Amalia s'écroule sous le regard hébété de ses collègues.
Burn-out.
Repos immédiat.
Mise au vert.
Cet album fait le récit d'une famille face aux tracas du train-train quotidien et aux actuelles questions sociales et écologiques: conséquences de l'agriculture intensive à haut rendement (sic), conséquences du management dit "agile"(re-sic), conséquences du laisser-aller chez les ados etc. De nombreux thèmes intéressants sont évoqués dans cette histoire.
L'utilisation de couleurs claires jaune, bleu et vert, les dessins foisonnants et le coup de crayon simplifié, abordable, voir enfantin sont autant de démonstrations encourageantes pour nous interroger sur notre mode de vie avec bienveillance. On ouvre cet album avec la sensation insolite d'y retrouver sa propre écriture et de l'avoir dessiné soi-même tellement tout y est sincère et authentique.
Pour ma part, cet album est aussi un appel à la compassion envers la Terre, notre planète qui, un peu (beaucoup) comme Amalia, a besoin de se reposer et de reprendre des forces... avant qu'il ne soit trop tard.
Dans la vie, il arrive que la meilleure façon d'agir soit tout simplement de lâcher prise.
Lu et Approuvé sur aikadeliredelire.com
https://www.aikadeliredelire.com/2023/02/lu-approuve-amalia-daude-picault.html?m=1
Dès les premières pages (peut-être même les premières cases), j’ai su que cette BD allait me plaire.
Amalia vie à 100 à l'heure, entre le travail, une fillette en bas âge, une belle-fille en crise, et sa conscience écologique, elle court sans cesse, et finit par s'en rendre malade. Amalia va mal, elle a besoin d'une pause et de reprendre contact avec la nature.
Aude Picault parvient à rendre parfaitement les sensations d'Amalia à travers les dessins et la mise en page. Lorsqu'elle est débordée, je pouvais ressentir le stress se nicher dans mon ventre (je pense que certaines situations me renvoyaient à mon quotidien), et à l'inverse, les moments de calme, sont empreints d'une sérénité contagieuse.
Le trait est peut-être parfois un peu forcé, mais le message entre en résonance avec la vie moderne, la surcharge mentale, les catastrophes écologiques et le besoin de retrouver de la simplicité.
Une très jolie lecture pour remettre en avant les choses qui comptent vraiment.
Amalia est une femme, une maman, une belle-mère et une employée modèle. Mais sa vie n'est qu'une succession de courses, de repas, de rangement, aller déposer et chercher sa fille à l'école et ça ne s'arrête pas là. Même au travail elle se doit d'être plus agile... Alors un jour, elle s'écroule... Mais que faire quand toute notre société nous impose ce rythme ? Comment réussir à changer les choses ? Comment remettre l'humain au cœur du système ?
Oui, Aude Picault nous parle de charge mentale qui épuise les femmes qui n'arrêtent jamais et qui doivent tout gérer au quotidien. Mais cette bd va encore plus loin. C'est aussi une critique de notre société, en constante mutation et de nos vies qui ne s'arrêtent pas. L'autrice aborde également le temps que nous ne prenons pas pour vivre. Puis elle dresse le portrait des échanges humains qui sont faussés par les réseaux sociaux et les multinationales qui prônent la productivité coûte que coûte pour gagner du temps... enfin de l'argent... Bref elle nous parle de nous...
Aude Picault n'a pas son pareil pour décrire notre société. Amalia est dans le prolongement d'Idéal standard qui m'avait déjà totalement conquis. Et encore une fois, je suis totalement sous le charme de cette lecture qui nous dit tout simplement qu'il est temps de prendre le temps de vivre... Que dire de plus...
Amalia est atteinte d’intolérance au rendement. La formule ferait sourire si elle ne sonnait pas aussi juste. Et Aude Picaut parvient à sonner juste tout au long d’un album qui résonnera fatalement à l’esprit de beaucoup d’entre nous.
La charge mentale, c’est quoi ? C’est ce qu’on s’impose… Amalia s’impose beaucoup de choses. Elle s’occupe de sa fille, de sa maison, de son mari et aussi un peu de sa belle-fille… Et on lui impose aussi beaucoup de choses, professionnellement surtout. Un jour, Amalia n’en peut plus.
Aude Picaut raconte une histoire d’aujourd’hui, dans un monde qui ressemble fortement au nôtre. On en reconnaitra les problématiques. Elle les traite avec douceur, fraîcheur et rondeur. Rond comme son dessin qui sautille et flotte légèrement. Les sujets sont sérieux et profonds mais elle évite la gravité, le pathos en distillant habilement des sourires, de la tendresse…
Au final, un album qui finit par faire du bien en abordant des vrais problèmes. Une prouesse signée Aude Picault à qui le Festival d'Angoulême consacrera cette année une exposition !
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