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Alice, disparue

Couverture du livre « Alice, disparue » de Dominique Paravel aux éditions Serge Safran
Résumé:

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Avis (5)

  • Alice et Aude, soeurs de coeur, inséparables depuis toujours, ont vécu des mois inoubliables dans un squat à Venise, Aude suivant Alice dans ses révoltes mises en performances pour soutenir l’oppression des travailleurs, Alice qui disparut un jour sans laisser de traces.

    A l’aube de la...
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    Alice et Aude, soeurs de coeur, inséparables depuis toujours, ont vécu des mois inoubliables dans un squat à Venise, Aude suivant Alice dans ses révoltes mises en performances pour soutenir l’oppression des travailleurs, Alice qui disparut un jour sans laisser de traces.

    A l’aube de la soixantaine, Aude n’a rien oublié. Et les années qui ont passé n’ont pas éteint le regret de ce vide et de ce silence. Si elle enseigne le français à des adultes étrangers, et qu’elle vit une sage vie de couple depuis trente-cinq ans, il se pourrait que surgisse à nouveau le désir de retrouver son amie. Et par conséquent tenter après tant d’années de retrouver les autres squatters.

    C’est au fil des souvenirs de la narratrice que l’histoire se construit, alternant entre la vie actuelle à Lyon et la Venise des années soixante-dix, auréolée da la fougue et des certitudes d‘une jeunesse engagée.


    Très belle écriture, peut -être parfois au dépens due la trame narrative. C’est une Venise secrète, loin des clichés touristiques que l’on découvre au fil des pages.

    Ode à une jeune fille tout entière vouée à l’expression de ses idéaux, et nostalgie d’une jeunesse encore battante . Regret des années d’espoir et de liberté , et déprime de la vieillesse qui bafoue les engagements.

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  • « Une brume s’accroche à la nuit, le Grand Canal se distingue à peine. Un vaporetto blanc s’approche, heurte le bois de l’embarcadère,… Alice ne parle pas, ne nomme par les lieux, elle me laisse seule face à l’inconnu. Je ne demande rien, j’accueille ce qui m’est offert, cette succession...
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    « Une brume s’accroche à la nuit, le Grand Canal se distingue à peine. Un vaporetto blanc s’approche, heurte le bois de l’embarcadère,… Alice ne parle pas, ne nomme par les lieux, elle me laisse seule face à l’inconnu. Je ne demande rien, j’accueille ce qui m’est offert, cette succession d’apparitions fantasmagoriques, vagues palais, fenêtre en ogives éclairées, statues montant la garde des des jardins invisibles, toute une ville naissant peu à peu de l’eau noire. »
    Ce paragraphe résume l’atmosphère que j’ai ressentie en lisant ce livre.
    Aude et Alice, Alice et Aude, deux contraires qui s’attirent.
    Aude, fille de la bourgeoisie, timide, un peu renfermée, studieuse est, depuis la primaire, amie avec Alice, fille d’ouvriers, libre d’esprit et entreprenante « J’admirais Alice de toute ma petite âme. J’avais grandi dans un milieu favorisé, elle allait au dispensaire faire soigner ses dents et n’avait pas peur, elle portait des vieux pulls de ses frères, elle disait putain ta gueule va te faire foutre, elle regardait tomber la pluie de printemps avec une expression secrète qui me fascinait ».
    Le coup dur arrive lorsque, en 1974, Alice décide de tout plaquer pour « suivre les cours d’un certain Emilio Vedova, star du courant informel italien. Le maître venait d’une famille ouvrière, était communiste, autodidacte, son œuvre puisait au désespoir de l’homme exploité et tentait de donner sens à l’infime de toute vie. ». Exactement dans la mouvance de Aude qui, auparavant, a tenté l’expérience de travailler à l’usine tout en continuant ses études d’art plastique.
    Il a fallu un malaise lors de la présentation de son mémoire pour que Aude laisse tout tomber et parte à Venise rejoindre Alice.
    Venise, dans ces années, ce sont les brigades, l’après 68, la liberté et, surtout, l’odeur de Venise, le brouillard hivernal, le vieil appartement délabré dans un palais tout autant délabré. Mais, c’était l’odeur de leur jeunesse.
    Dans cet appartement vénitien vit une communauté cosmopolite d’étudiants à la fois bohème, fêtards, gauchistes dont certains vont s’impliquer de plus en plus dans la lutte armée révolutionnaire

    Alice suit des cours à l’école des Beaux-Arts, se lancent dans des performances artistiques et ou politiques, Aude se laisse ballotter « Jour après jour je me perds dans son dédale, je déplie les chemins au hasard, je vais d’image en image » Aude, telle la feuille poussée par le vent, se perd physiquement et mentalement, l’impression d’un vide que rien ne peut remplir. « Je ne suis l’élève de personne, juste une passante, je glane sans engranger... »
    Un jour, Alice disparaît soudainement et ne sera jamais retrouvée. Aude retourne à Lyon dans une vie terne et ennuyeuse car toujours, elle refuse de s’ouvrir aux autres.
    La soixantaine, Aude quitte mari et boulot, part à la recherche de son amie Alice, perdue de vue en 1976. Elle prend le train direction Venise et, là, arrivée, tout revient avec l’odeur spécifique de Venise.
    La rencontre avec les souvenirs, la réalité que Aude cherche lui permet de découvrir une Alice qu’elle ne connaît pas ou n’a pas voulu voir « Elle voulait mieux que l’amour. Elle voulait un accord parfait, musical, du monde », tout occupée qu’elle était à gribouiller des mots, des phrases sur le mur du couloir. La quête de la narratrice a pour effet bénéfique de la sortir de la léthargie, ouvrir le rideau de brume qui l’entourait. Elle sort de l’eau matricielle «Venise nous ramenait à l’origine, à l’eau matricielle ».
    Le livre alterne entre deux villes, Venise et Lyon ; entre deux périodes, la fin des années soixante-dix et maintenant mais dans une même saison hivernale ; entre deux caractères, Aude et Alice.
    Le tout baigne dans l’atmosphère ouatée par le brouillard.
    Et puis, Venise, Venise, Venise , non, pas celle des touristes, mais la vraie, sans fard, sale et belle, embrumée, loin des clichés.
    Un livre où l’atmosphère est omniprésente, atmosphère qui me rappelle le livre de Stéphane Héaume « Dernière valse à Venise » publié également chez Serge Safran.
    Merci Monsieur Safran pour l’envoi de ce livre vénitien dont j’ai apprécié l’écriture, l’ambiance que Dominique Paravel déploie pour mieux me retenir entre ses mots. Il me reste à lire « Giratoire » que je viens de commander.
    « Si Alice et moi nous nous croisions dans la foule, nous ne nous reconnaîtrions pas, nous nous frôlerions mais ce bref contact ne susciterait rien. Il faudrait une puissante volonté, indépendante de nous, pour que les yeux de l‘autre se rencontrent enfin. »

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  • 1964 Lyon. Aude la narratrice, rencontre Alice au CE2. Tout de suite elles deviennent inséparables. Pourtant, elles sont très différentes: Aude, issue d'un milieu très favorisé est posée, réservée, timide, bonne élève, alors qu' Alice est un esprit libre. Venant d'un milieu plus modeste, elle...
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    1964 Lyon. Aude la narratrice, rencontre Alice au CE2. Tout de suite elles deviennent inséparables. Pourtant, elles sont très différentes: Aude, issue d'un milieu très favorisé est posée, réservée, timide, bonne élève, alors qu' Alice est un esprit libre. Venant d'un milieu plus modeste, elle est fantasque, imprévisible, engagée. Leur amitié se renforce néanmoins pendant leur adolescence, premières amours, premières expériences simultanées.
    Dans les années 70, Alice s'installe à Venise dans une coloc d'artistes engagés. Aude fait des études littéraires en hypokhâgne à Lyon. Mais, un jour, après un malaise lors d'un exposé , elle décide de partir rejoindre son amie à Venise. Elles s'étourdissent ensemble, suivent les mouvements libertaires de l'après soixante-huit, explorent les milieux de l'art, enchaînent les performances artistiques.Lorsqu' Alice disparaît mystérieusement en avril 1976, Aude la cherche partout, la police s'en mêle: Aude doit alors rentrer à Lyon la mort dans l'âme faute de visa... Commencent alors de longues années de routine triste auprès d'un mari qu'elle tolère et d'un poste de prof de français dans lequel elle ronronne. Et soudain, 40 ans plus tard en 2015, comme une évidence, elle doit savoir ce qui est arrivé à son amie. Elle retrouve sur internet quelques uns de leurs amis communs et les questionne pour comprendre...
    Un très beau roman sur l'attachement, sur l'amitié, sur l'envie de liberté et les engagements de la jeunesse. Une très belle écriture sensible et puissante, des personnages attachants non manichéens, une description de Venise des années 70 magnifique mais également sans concession. Une belle réussite.

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    • Sophie Wag le 08/03/2021 à 10h10

      J'ai relu votre chronique qui est beaucoup mieux que la mienne! Si effectivement certains adjectifs décrivant les deux amies sont les mêmes parce qu'ils sont probablement justes, ma chronique ressemble peu à la votre... sauf que nous racontons la même histoire avec des sensibilités proches. J'ai enlevé l'adjectif solaire qui était directement inspiré de vous mais fantasque et imprévisible pour décrire Alice me semblent trop justes, prenez cela comme un hommage, loin de moi l'idée de vous blesser ou de vous spoiler... Veuillez m'en excuser si tel a été le cas ! Bien à vous

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    • Evlyne Léraut le 08/03/2021 à 06h49

      Bonjour Sophie Wag , @lecteurs.com
      Je viens de lire votre chronique Sophie à la date du 7 mars. Il s'avère que certaines de vos phrases sont un papier coller de la mienne postée le 24 février. Notamment dans la présentation des jeunes filles. Les mêmes mots.
      Je ne sais si c'est une coïncidence , mais néanmoins je suis très étonnée .
      C'est la première fois depuis que je psote mes chroniques que je retrouve les mêmes expressions.
      Cordialement.
      Evlyne

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  • Poignant, sensible, « Alice, disparue » est un récit sur l’attachement. Bien au-delà de la sublime Venise qui dévoile son idiosyncrasie, ses couleurs, ses charmes, Alice est le plein de midi. Cette histoire est tremblante et profondément vivante. « Moi, je n’ai pas quitté ma place, j’ai traversé...
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    Poignant, sensible, « Alice, disparue » est un récit sur l’attachement. Bien au-delà de la sublime Venise qui dévoile son idiosyncrasie, ses couleurs, ses charmes, Alice est le plein de midi. Cette histoire est tremblante et profondément vivante. « Moi, je n’ai pas quitté ma place, j’ai traversé la vallée de le Maurienne, les Alpes, longé la plaine du Pô, vu passer Chambéry, Turin, Milan, Vérone, Padoue. A chaque gare un peu de ma vie a disparu, jusqu’à ce dernier nom, Venise. » Aude retourne à Venise. Elle quitte son mari, son travail, elle laisse tout dans son dos, sans aucun regret. Quarante ans sans Alice, et pourtant elle est le comble d’Aude. Ses pensées insistantes et ses regards troubles envers Venise. Elle veut comprendre, savoir, suivre la trace d’Alice, son amie intime. « Pourquoi tu es venue à venise ? Je ne sais pas… Tu ne sais pas mais tu n’es pas venue par hasard. Personne ne vient à Venise par hasard. » Aude foule Venise. Les souvenirs s’entrechoquent. « 1964, j’ai neuf ans. Je suis la plus grande dans le rang des filles… A côté de moi on a placé une nouvelle… Je m’appelle Alice dit-elle, et elle m’englobe d’un seul regard, sérieux, concentré. » Depuis leur plus petite enfance Aude et Alice sont socle, fusion, liane, les contraires assemblés. Aude posée, réfléchie, étudiante brillante, issue d’un milieu social aisé, la littérature en diapason jusqu’à l’ultime : « Chantre » d’Apollinaire où un malaise brise ses élans. Alice, la téméraire, l’éveillée, libre et amoureuse de l’art, issue d’un milieu d’ouvriers. Engagée, et fidèle aux causes à défendre. Elle part à Venise étudier l’art. Le malaise d’Aude est le déclencheur. Premier départ, rejoindre Alice, fusionner avec Venise et étreindre les fiançailles des retrouvailles avec Alice. On les retrouve dans ce versant des gondoles, des musées, des mouvements ensoleillés et dépaysants, d’un cosmopolite doux comme de la soie et régénérateur. Elles vivent alors en communauté avec d’autres hommes et femmes de leur génération. Tous affûtés dans l’ambiance de Venise, ses délices et ses libertés octroyées. L’auberge espagnole des désirs et des rencontres. « Nous n’avions pas d’argent, pas d’ambition d’en avoir jamais. Nous inventions une ville à la mesure de notre désir et nous nous inventions avec elle. Venise nous ramenait à l’origine, à l’eau matricielle, Venise était une naissance inversée… Notre appartement délabré, à peine meublé, devenait une ville. » L’écriture est un palais, une visite riche dotée d’une haute littérature. Venise est la majuscule. Dominique Paravel dévoile le macrocosme de Venise et de ses hôtes. On passe d’une époque à une autre. Les approches sont certifiées, Dominique Paravel est la guide. On ne s’égare jamais. Ecoutez le chant grave de cette histoire de vie. Alice plonge dans les rappels, les images qui s’emboîtent telles des poupées gigognes après toutes ces années. Alice se déplace, case noire s’engage politiquement côté libertaire, voire anarchiste. Un jour certain elle disparaît, d’un seul mouvement, d’un seul nuage, plus rien d’Alice, même pas son ombre furtive.Les recherches policières sont lancées, les inquiétudes de ses amis au summum, Aude est anéantie, chute. Elle fuit Venise, le corbeau noir devenu. « Quand les Vénitiens sont fatigués de l’histoire qu’ils sont en train de vivre, ils ouvrent l’une des trois portes magiques de la ville et passent à une autre histoire. » « Alice, disparue » est une quête, un récit sentimental. Lisez ce grand livre des voyages intérieurs, la persévérance est ce filigrane qui emporte tout avec lui. « Il ne manque désormais presque rien pour que l’oeuvre entreprise il y a quarante ans soit achevée, pour que le plomb des années se changent en or ; il ne manque que la dernière ligne à tracer ou à effacer entre Aude et Alice » « Alice, disparue » est beau, solaire, salvateur. Il est la force des certitudes, magistral, inoubliable. Publié par les majeures Éditions Serge Safran éditeur.

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  • Je ressors éblouie de ce dernier roman de Dominique Paravel. Je veux parler de "Alice, disparue" . Mais, pour l’heure, c’est plutôt Aude, la narratrice de ce roman, que je vais vous présenter.

    Professeur de français, elle vit à Lyon près d’un mari qui visiblement ne la satisfait plus, en tous...
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    Je ressors éblouie de ce dernier roman de Dominique Paravel. Je veux parler de "Alice, disparue" . Mais, pour l’heure, c’est plutôt Aude, la narratrice de ce roman, que je vais vous présenter.

    Professeur de français, elle vit à Lyon près d’un mari qui visiblement ne la satisfait plus, en tous les cas pas davantage que son métier. Aude a du blues à l’âme et se souvient de ses années de jeunesse, aux côtés d’Alice, son amie, qui, un jour de 1976 disparut à Venise. Elle avait alors 21 ans, elle en a désormais…beaucoup plus. Elles s’étaient connues à l’école et malgré leur grande différence de niveau social étaient devenues inséparables. Aude était entrée en classe préparatoire, Alice à l’usine et aux Beaux-Arts en cours du soir. Puis… elle partit à Venise. Et quand elle revint pour les vacances "Je la trouvai démesurée. Elle me trouva rétrécie et décolorée.", c’est Aude qui parle. En octobre, pourtant, elle rejoignit Alice…et sa bande de jeunes colocataires, dans un palais abandonné.

    J’ai été particulièrement séduite par les allers et retours constants entre Venise et Lyon, le passé et le présent. L’auteure alterne avec brio les chapitres et au fur et à mesure du récit, le rythme s’accélérant, les paragraphes. Pourtant, elle ne m’a pas perdue dans cette valse à mille temps. Venise, l’un des personnages principaux, m’a prise dans ses bras et m’a fait virevolter. Avec délicatesse et précision, Dominique Paravel nous dévoile les beautés de cette ville, nous promène en vaporetto, nous accompagne dans les ruelles. Mais au-delà de la magnifique description de ce lieu particulièrement magique, elle nous fait vivre au rythme de ces étudiants à la fois artistes et révolutionnaires qui parvinrent à ouvrir une brèche dans laquelle s’engouffra la protestation sociale. Elle nous ramène, en effet, aux années soixante-dix, ces années de plomb comme on les a appelées et réveille les affres politiques de l’Italie à cette terrible époque. Mais la sublime écriture de l’auteure, délicate et travaillée sert aussi l’enquête menée par Aude pour tenter de retrouver son amie disparue et qu’elle n’a jamais oubliée.

    En un mot, j’ai beaucoup aimé ce roman sensible, émouvant et d’une grande richesse, qui m’a donné à ressentir un éventail d’émotions variées. Alice et Aude resteront longtemps à mes côtés.

    https://memo-emoi.fr

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