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Algériennes 1954-1962

Couverture du livre « Algériennes 1954-1962 » de Deloupy et Swann Meralli aux éditions Marabulles
  • Date de parution :
  • Editeur : Marabulles
  • EAN : 9782501121002
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

La guerre d'Algérie, cette guerre qui n'était pas nommée comme telle, est un événement traumatisant des deux côtés de la Méditerranée. Ce récit raconte la guerre des femmes dans la grande guerre des hommes...
Béatrice 50 ans, découvre qu'elle est une « enfant d'appelé » et comprend qu'elle... Voir plus

La guerre d'Algérie, cette guerre qui n'était pas nommée comme telle, est un événement traumatisant des deux côtés de la Méditerranée. Ce récit raconte la guerre des femmes dans la grande guerre des hommes...
Béatrice 50 ans, découvre qu'elle est une « enfant d'appelé » et comprend qu'elle a hérité d'un tabou inconsciemment enfoui : elle interroge sa mère et son père, ancien soldat français en Algérie, brisant un silence de cinquante ans. Elle se met alors en quête de ce passé au travers d'histoires de femmes pendant la guerre d'Algérie : Moudjahidates résistantes, Algériennes victimes d'attentat, Françaises pieds noirs ou à la métropole... Ces histoires, toutes issues de témoignages avérés, s'entrecroisent et se répondent. Elles nous présentent des femmes de tout horizon, portées par des sentiments variés : perte d'un proche, entraide, exil, amour...

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Avis (2)

  • Magnifique album que cette nouvelle BD signée Deloupy, pour le dessin et la couleur, et Swann Meralli pour le scénario. Tous les deux, ils se sont attaqués courageusement à un sujet difficile et délicat à aborder : les Algériennes. S’ils n’oublient personne, ils réussissent à captiver et à...
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    Magnifique album que cette nouvelle BD signée Deloupy, pour le dessin et la couleur, et Swann Meralli pour le scénario. Tous les deux, ils se sont attaqués courageusement à un sujet difficile et délicat à aborder : les Algériennes. S’ils n’oublient personne, ils réussissent à captiver et à toucher le lecteur comme je l’ai été grâce à Vincent que je remercie pour ce beau cadeau, magnifiquement dédicacé par Deloupy.

    J’avais déjà beaucoup apprécié ce dessinateur dans Love Story à l’iranienne, publié en collaboration avec Jane Deuxard et, pour ce nouvel album paru chez Marabout, je n’ai pas été déçu. Les personnages sont fictifs mais les faits sont réels.
    Face à « des mots de douleur, de solitude, d’amour », il faut suivre Béatrice dont le père a été soldat en Algérie mais n’a jamais voulu en parler. La lutte contre l’oubli est lancée. Vaincre les tabous n’est pas facile. La mère de Béatrice se souvient de 1956, d’Alger, d’une déflagration en pleine ville, l’horreur sous les yeux de cette femme en robe rouge. Le dessin devient bistre et comme dans tout l’album, les visages sont formidablement expressifs, attachants, émouvants.
    Béatrice rencontre Saïda dont le père était devenu harki parce que son frère avait été tué par d’autres Algériens : « Il y a eu beaucoup de meurtres entre Algériens… En plus grand nombre, peut-être, que ceux causés par les Français. » Ce passage me rappelle Alice Zeniter dans L’art de perdre car Saïda raconte le départ en pleine nuit, la France, les camps, le froid, la tente, la douche collective, la surveillante qui appelle toutes les femmes Fatma et souligne l’aide précieuse de la Cimade.
    Comme l’héroïne d’Alice Zeniter, Béatrice part en Algérie pour en savoir plus. Deloupy offre alors une magnifique double page avec cinq vignettes : Alger, des tombes et, au fond, le mémorial des martyrs. C’est là qu’elle rencontre Djamila qui fut résistante et regrette que ce mémorial soit uniquement à la gloire du FLN.
    Ainsi va le parcours de Béatrice fait de rencontres et de retours en arrière. Djamila est claire : « Je regrette de ne pas avoir eu le choix… mais je ne regrette pas d’avoir participé à l’indépendance. L’indépendance, c’est la liberté, et c’est important de se battre pour la liberté. » Alger 1961 : c’est la guerre dans toute son horreur, des attentats, des viols collectifs, l’humiliation, des rôles subalternes pour les femmes dans la résistance et des tortures effroyables.
    Les auteurs n’oublient pas de parler des pieds noirs qui sont restés (200 000 en 1962, une centaine aujourd’hui) avec Bernadette qui affirme : « mon pays, c’est l’Algérie ! » mais regrette : « J’aurais aimé que les Algériens fassent la guerre contre les différences sociales et pas contre les différences culturelles. »
    Ainsi la pluralité des points de vue est respectée pour finir avec la rencontre de Malika Yelless. Elle raconte les massacres dans les villages, les insultes subies à l’hôpital, l’OAS qui tente par tous les moyens d’empêcher l’indépendance.
    Ce sont des réflexions très pertinentes sur l’Histoire et le récit qu’on en fait pour terminer sur une nouvelle superbe page au dessin toujours précis : « Et nous, que raconterons-nous de notre histoire et de nos mémoires ? C’est la question que nous devrons, un jour, nous poser à notre tour… »

    Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/

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  • Une oeuvre bouleversante.
    La guerre d’Algérie. On parlait alors des « événements ». Deux peuples meurtris, des violences des deux côtés, un sentiment de gâchis, d’amertume. Comment parler de l’innommable, les tortures, les crimes de guerre, sans être indécent ? C’est ce qu’ont Swann Meralli et...
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    Une oeuvre bouleversante.
    La guerre d’Algérie. On parlait alors des « événements ». Deux peuples meurtris, des violences des deux côtés, un sentiment de gâchis, d’amertume. Comment parler de l’innommable, les tortures, les crimes de guerre, sans être indécent ? C’est ce qu’ont Swann Meralli et Deloupy en choisissant un axe marquant : donner la parole aux femmes, puisque les hommes ne veulent pas parler, pour différentes raisons. Le graphisme fort, qui rappelle parfois Persepolis et Valse avec Bachir, sert une histoire bien ficelée inspirée d’événements et opinions réalistes de l’époque. C’est pourquoi les personnages nous semblent si proches. Un récit passionnant et un superbe ouvrage.

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