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Une réflexion du cinéaste / vidéaste / commissaire d'exposition sur l'image en mouvement et son spectateur.
Une personne qui regarde le paysage ou les étoiles depuis sa fenêtre, qui jette un oeil sur la couverture des livres dans la vitrine du libraire ou sur le corps des passants dans la rue s'adonne à un art d'agrément sans en faire profession, sans but utilitaire, destiné à son seul plaisir. La réflexion proposée par Jean-Marc Chapoulie sous le titre d'Alchimicinéma tente de situer l'axe d'observation de l'image en mouvement dans le territoire des mateurs anonymes, des inconnus qui considèrent, comme les hédonistes, que les passions et le plaisir sont naturels à l'homme, des sans-grades qui matent en filmant ou qui filment en matant, naturellement, par passion et par plaisir.
De Jean-Luc Godard et à Jean Nolle, des Frères Lumière à Jojo, entre electrotyping et Youtube, Alchimicinéma ouvre grand le territoire du filmeur.
« Pour ma part, je considère le lieu de projection comme un théâtre des événements imprévus. Le spectateur, la table de mixage, l'écran coexistent sur la même scène. Le dispositif est très simple, proche de celui du conférencier. Tous les éléments sont en interaction directe. Ces conditions de scène obligent à se plonger dans le présent de l'expérience, moment où le sujet-spectateur fait l'expérience de l'objet-image. Je vis dans l'immédiat. Pas question, pour moi, de comprendre, mais au contraire de me laisser surprendre, d'être pris par l'image : laisser le sensible s'épanouir et fasciner, éprouver, du fond de ma chair, la chair de l'image. La scène amplifie ce phénomène d'empathie. »
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