New York, Cuba, les grands espaces de l'Ouest américain, l'atmosphère d'un coffe-shop, une boîte de jazz.Depuis près de vingt ans, Alain Bertrand nous entraîne à la poursuite des années 60 à travers une vision rêvée plus que nostalgique de la culture automobile américaine. Nous sommes tous les passagers de cette Chevrolet cubaine, de ce Checker new yorkais, de ce bus Greyhound arrêté à la pompe un soir d'orage. Comme lui, nous arpentons Times Square en quête d'une tranche de Music Hall, comme lui nous laissons défiler le temps dans ce coin perdu d'Arizona où il ne se passe jamais rien.
Il est difficile de comprendre la vision et la passion d'Alain Bertrand sans remonter au mythe américain, vécu au quotidien quand, adolescent, il saluait les Jeeps des GIs d'Evreux, écoutait leurs disques de rock et fumait leurs cigarettes King Size. En ce temps-là, les studios d'Hollywood vantaient une Amérique triomphante, gaie, glamour, parcourue en tout sens par des voitures sensuelles aux formes rebondies de starlettes et où la modernité s'affichait voluptueusement face à une Europe meurtrie, prisonnière de ses rêves dévastés.
Alain Bertrand sait à merveille restituer l'atmosphère réconfortante d'une Amérique épanouie et confiante qui ressemble fort à nos rêves d'enfant. La force de ses toiles est de nous faire entrer le coeur battant dans un paradis qui, pour quelques instants, n'est pas encore définitivement perdu.
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