Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
On connaissait l'oeuvre engagée d'Ali Erfan, souvent considéré comme le plus grand écrivain iranien vivant. Ses nouvelles évoquent invariablement son Orient perdu, ainsi que le fanatisme et la terreur qui le ravagent depuis la Révolution de 1979. Cette fois, c'est de son exil en France qu'il s'agit, et plus particulièrement d'une rue, la rue où il a vécu, Ménilmontant. La rue de tous les exilés de la Terre. Cette rue qu'il a tant aimée, pour son dynamisme permanent et son cosmopolitisme, qu'il quitte à présent. Adieu Ménilmontant est un hommage à son refuge, à ses habitants hauts en couleur, à la tranche de vie qu'il y a passée enfin, en tant que photographe. En effet, on connaissait Ali Erfan écrivain, dramaturge, cinéaste ; sa passion de la représentation lui a cette fois permis de gagner sa vie, dans sa petite boutique de photographie, parallèlement à son activité d'écrivain. Avec un lyrisme intact, il nous retrace les bribes de sa vie à travers des images que l'on ne voit pas, mais qu'importe : le texte est là, et l'évocation suffit à emporter le lecteur.
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