Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Ouvrez les yeux, nous dit Alice Miller de livre en livre. Ouvrez les yeux sur ce que vous avez subi étant enfant. Nous bâtissons de hautes murailles pour nous protéger de la douloureuse histoire de notre propre enfance. Il nous faut abattre ce mur du silence, en nous-même et dans le monde qui nous entoure, retrouver l'enfant méprisé, abandonné, trahi que nous étions jadis. Nous devons apprendre d'où viennent nos souffrances, et que l'on peut en guérir.
De la psychanalyse - qui, comme toute la société, prend le parti des parents - on ne saurait attendre aucun secours. Non, c'est à une thérapie de mise au jour, celle de J. Konrad Stettbacher, qu'Alice Miller accorde toute sa confiance pour l'avoir expérimentée elle-même. A l'aide de cette méthode, décrite dans Quand la souffrance a un sens (Editions Aubier), ceux qui, prisonniers de ce qu'ils ont vécu dans leur enfance, continuent à en souffrir et à Faire souffrir pourront, même sans l'aide d'un thérapeute, revivre leurs traumatismes d'autrefois, apprendre à les regarder en face et, pas à pas, s'en délivrer.
Seule cette prise de conscience pourra, un jour, mettre un terme à l'engrenage de la violence individuelle et collective. Car la destructivité qui domine aujourd'hui le monde n'est pas une fatalité ; elle disparaîtra le jour où on protégera les enfants au lieu de se servir d'eux, et où on les traitera enfin avec respect et amour.
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