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A la recherche du temps vertical dans l'art

Couverture du livre « A la recherche du temps vertical dans l'art » de Michel Ribon aux éditions Kime
  • Date de parution :
  • Editeur : Kime
  • EAN : 9782841742769
  • Série : (-)
  • Support : Papier
  • Nombre de pages : 316
  • Collection : (-)
  • Genre : Sociologie
  • Thème : Sociologie
  • Prix littéraire(s) : (-)
Résumé:

D'aucuns ont dit que le temps est l'espace même de l'art.
Mais de quel temps s'agit-il ? Sûrement pas du temps horizontal, de ce temps qui, dans le tissu ordinaire du quotidien, enchaîne mécaniquement les effets à leurs causes et qui, à travers l'ennui, le regret, l'échec, la souffrance, le... Voir plus

D'aucuns ont dit que le temps est l'espace même de l'art.
Mais de quel temps s'agit-il ? Sûrement pas du temps horizontal, de ce temps qui, dans le tissu ordinaire du quotidien, enchaîne mécaniquement les effets à leurs causes et qui, à travers l'ennui, le regret, l'échec, la souffrance, le vieillissement et toutes les figures de la finitude et de l'aliénation, nous emporte vers la mort. Ce temps n'est pas toujours un destin : défi à relever, ombre ou blessure réclamant la lumière, tache aveugle de toute création, le temps horizontal fait appel à ce qui le nie pour en recueillir le levain et s'en trouver fécondé.
C'est ce que réalise le temps vertical de l'oeuvre d'art qui, parce que celle-ci est l'événement d'un avènement, est un temps de secousse, de rupture, d'éveil, de commencement et d'élévation. C'est le temps d'un présent perpétué qui nous offre le passage d'une présence vivante congédiant toutes les figures de la mort : temps d'une sensation-révélation qui ne peut qu'affirmer la Vie. S'il y a une phénoménalité de l'oeuvre d'art, si celle-ci nous sollicite d'entrer avec elle dans une relation tout autant sensuelle que spirituelle, il faut alors rappeler qu'une esthétique distante ou détachée des oeuvres et de leur expérience sensible finit - dans l'absence du va-et-vient entre l'idée et l'expérience - par perdre le souci de la question des fonctions de l'art et de son sens profond.
Question qui se pose dès que nous posons sur l'oeuvre le regard admiratif d'un homme soudain heureux. Telle est la vertu de l'oeuvre d'art qui, de façon quasi sacrale, efface le lourd pas du temps mortifère et nous enlève aux pesanteurs de la vie pour lui imposer un cours nouveau. Par elle, s'introduit en nous, de façon intempestive, la générosité d'une liberté rayonnante qui a le pouvoir d'augmenter notre être et, comme l'y invite aussi l'oeuvre d'art qui redresse et transmue toujours les apparences, de tenir la promesse de transfigurer notre existence et, par là, d'ouvrir à des mondes nouveaux.

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