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209 rue Saint-Maur, Paris Xe ; autobiographie d'un immeuble

Couverture du livre « 209 rue Saint-Maur, Paris Xe ; autobiographie d'un immeuble » de Ruth Zylberman aux éditions Seuil
  • Date de parution :
  • Editeur : Seuil
  • EAN : 9782021426243
  • Série : (-)
  • Support : Papier
  • Nombre de pages : 448
  • Collection : (-)
  • Genre : Histoire
  • Thème : Histoire
  • Prix littéraire(s) : (-)
Résumé:

Retraçant les vies passées et présentes des habitants d'un immeuble du Xe arrondissement de Paris, Ruth Zylberman livre un magnifique récit. Là se sont succédé, depuis les années 1850 jusqu'à nos jours, des générations d'enfants, d'artisans et d'ouvriers, d'immigrés de l'est ou du sud de... Voir plus

Retraçant les vies passées et présentes des habitants d'un immeuble du Xe arrondissement de Paris, Ruth Zylberman livre un magnifique récit. Là se sont succédé, depuis les années 1850 jusqu'à nos jours, des générations d'enfants, d'artisans et d'ouvriers, d'immigrés de l'est ou du sud de l'Europe. Là se sont noués des amours, des amitiés, des tragédies. Là, l'ordinaire du quotidien a côtoyé l'extraordinaire du fait divers et des violences de l'Histoire. Ruth Zylberman propose une réflexion bouleversante sur les traces du passé, les lieux où se loge la mémoire et le lien invisible entre les vivants et les morts. Car cette autobiographie d'un immeuble est aussi une forme d'écriture de soi.

« Nous autres du 209, les pauvres, les morts et les vivants, les disparus et les revenants, nous autres les communards et les artisans, les résistants et les dénonciateurs, nous autres les jeunes filles amoureuses et femmes de mauvaise vie, nous autres les Kabyles et les Polonais, les Juifs, les Portugais et les Bretons, les Marocains et les Italiens, nous autres, Odette, Albert, Daniel, Henry, Charles et les autres.«Nous autres du 209», c'était la forte et fière affirmation d'une patrie imaginaire dont l'étendard serait ce toit de ciel découpé en carré au-dessus de la cour. »

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Avis (5)

  • « 209, rue Saint-Maur, Paris Xe – Autobiographie d’un immeuble » est un document que Ruth Zylberman consacre, comme le titre l’indique, à un immeuble parisien qui a retenu son attention car un certain nombre d’enfants y habitant pendant la Seconde Guerre Mondiale ont été déportés, un drame qui...
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    « 209, rue Saint-Maur, Paris Xe – Autobiographie d’un immeuble » est un document que Ruth Zylberman consacre, comme le titre l’indique, à un immeuble parisien qui a retenu son attention car un certain nombre d’enfants y habitant pendant la Seconde Guerre Mondiale ont été déportés, un drame qui fait écho à ce qu’il s’est passé dans sa propre famille.

    L’autrice nous raconte cet immeuble via deux axes : d’abord son histoire globale, depuis sa construction vers 1850, avec son organisation, ses faits divers, ses anecdotes, et également un angle sociologique puisqu’il était autrefois peuplé de locataires, la plupart ouvriers, mais aussi de beaucoup d’immigrés, avant de connaître une certaine gentrification depuis une vingtaine d’années, et d’être aujourd’hui habité plutôt par des propriétaires, cadres supérieurs, qui ont réuni les logements exigus en grands appartements, voire en lofts. Mais l’autrice s’attache aussi à raconter ce qu’il s’y est passé durant la Seconde Guerre Mondiale, en s’attachant plus précisément aux enfants juifs, en essayant de retrouver des protagonistes encore vivants, ou leurs descendants.

    Ruth Zylberman mène une véritable enquête, fouillant les archives, exhumant les documents de recensement, cherchant des témoins dans l’annuaire, ou via des forums internet. J’ai adoré la suivre dans cette activité trépidante, marquée par des coïncidences improbables. Si j’ai apprécié l’évocation de la Commune, ou encore de la Guerre de 14/18 – le fait divers du mutilé de guerre qui a tué l’amant de sa femme m’a passionnée ! – ainsi que l’angle sociologique, c’est surtout le travail de l’autrice pour comprendre ce qu’il s’était passé dans l’immeuble pendant la guerre, et retrouver les témoins, qui m’a intéressée. Alors, il faut s’accrocher, car il y a une multitude de noms, et de destins, souvent très émouvants, car les personnes qu’elle retrouve sont des gens âgés qui pour la plupart ont vécu des drames – déportations, perte de leurs parents, de leurs frères et sœurs – , certains, élevés par des tiers, ignorant quasiment tout de leur passé.

    Le livre est dense, on s’éparpille parfois un peu trop entre les différentes époques, la quantité de protagonistes, et ce n’est pas évident à suivre, mais c’est passionnant ! Ruth Zylberman a réalisé un documentaire, « Les Enfants du 209, rue Saint-Maur, Paris Xe », diffusé sur Arte, qui, lui, se focalise sur les enfants juifs de l’immeuble. Je vous le conseille chaudement, c’est une très belle œuvre qui permet de mettre des visages sur ces enfants aujourd’hui octogénaires, qui se retrouvent tous dans la cour de l’immeuble, avec des passages qui mettent les larmes aux yeux. Je l’ai visionné après avoir lu le livre, et je vous conseille de le faire dans cet ordre, car le documentaire est un vrai bonus à l’ouvrage.

    Un document foisonnant, mais passionnant, qui m’a énormément plu !

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  • L'on est bouleversé par ce livre de Ruth Zylberman qu'elle écrit après avoir réalisé le film « Les enfants du 209 Rue Saint-Maur, Paris XI. »
    Ce récit qu'elle présente comme étant « l'autobiographie d'un immeuble ». En documentant par les archives, des interviews et des rencontres l'archéologie...
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    L'on est bouleversé par ce livre de Ruth Zylberman qu'elle écrit après avoir réalisé le film « Les enfants du 209 Rue Saint-Maur, Paris XI. »
    Ce récit qu'elle présente comme étant « l'autobiographie d'un immeuble ». En documentant par les archives, des interviews et des rencontres l'archéologie du 209,
    l'auteure mêle les différentes époques, part aux sources de la construction de cet immeuble, retrace ses propriétaires et ses occupants.
    A travers les décennies, cette adresse a fait parfois la une des journaux, des faits divers y ont eu lieu.
    Dans les années 1930, La Rue Saint-Maur est au coeur du Yiddishland des immigrés venant de l'est.
    L'auteure se focalise sur la période de l'Occupation et montre à quel point la tragédie nationale s'est jouée dans les appartements modestes du 209 Rue Saint-Maur où vivaient de nombreux Juifs.
    59 Juifs du 209 sont déportés entre 1942 et 1944 .L'auteure n'a de cesse de retrouver les survivants de ces familles détruites et les rencontres avec Adolphe à Nevers,Odette en Israël, Henry aux États-Unis sont poignantes.Par la mise en récit qu'elle fait du 209, elle donne un cadre aux survivants, les souvenirs renfloués refont surface. Ce sont de grands moments d'émotion pour ceux qui ne voulaient pas connaître le passé.
    Ce récit dit avec grandeur la tragédie de la déportation,,l'ambivalence vécue par les enfants qui se sont crus abandonnés par leur mère alors que cette dernière ne cherchait qu'à les protéger, les familles d'accueil, la séparation des fratries, l'exil. Puis il y a la libération de Paris, la libération des camps et l'attente à laquelle il est impossible de renoncer.

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  • Histoire d’un immeuble et de ses habitants entre 1850 et 2015 reconstituée par un remarquable travail d’enquête et de recherches de l’auteure. On peut apprécier et saluer cette démarche qui confère un aspect historique, sociologique et humain à l’occupation et la vie dans cet immeuble, mais la...
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    Histoire d’un immeuble et de ses habitants entre 1850 et 2015 reconstituée par un remarquable travail d’enquête et de recherches de l’auteure. On peut apprécier et saluer cette démarche qui confère un aspect historique, sociologique et humain à l’occupation et la vie dans cet immeuble, mais la lecture en est fastidieuse et éprouvante. J’ai lâché l’affaire, considérant que le plaisir de lire n’était plus au rendez-vous. Néanmoins, le documentaire qu’a réalisé l’auteure pour Arte et qui ne s’attache qu’à une partie de la période du livre est tout à fait recommandable.

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  • J'avais été bouleversée par le documentaire Les Enfants du 209 rue Saint-Maur, Paris Xème, sorti en 2017. Ruth Zylberman y racontait le destin d'enfants juifs sous l'Occupation. Ce livre est son prolongement, toujours centré sur la période 1940-44 mais cette fois en élargissant les bornes...
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    J'avais été bouleversée par le documentaire Les Enfants du 209 rue Saint-Maur, Paris Xème, sorti en 2017. Ruth Zylberman y racontait le destin d'enfants juifs sous l'Occupation. Ce livre est son prolongement, toujours centré sur la période 1940-44 mais cette fois en élargissant les bornes temporelles pour remonter à 1850 et aller jusqu'aux attentats de 2015.

    Comme une concentration de la l'histoire de France à travers l'autobiographie d'un immeuble de rapport comme il en existe des milliers, dans une rue banale, une porte cochère bleu, une cour pavée surmontée de quatre façades en carré. Une histoire en mouvement, des ouvriers communards ( déjà déportés, vers la Nouvelle-Calédonie ) aux différentes vagues d'immigration, juive d'Europe de l'Est, portugaise, maghrébine. Une histoire à hauteur d'homme qui bruissent de vie.

    Ruth Zylberman est partie d'une carte établie par le géographe Jean-Luc Pinol à partir des données collectées par Serge Klarsfeld sur les enfants parisiens déportés entre 1942-44. Puis du choix d'une adresse, le 209 rue Saint-Maur avec ses neufs noms d'enfants. S'ensuit un formidable enquête de détective sur plusieurs années pour retrouver les survivants de cette époque ou leurs descendants, en compulsant les annuaires, les recensements, les archives jusqu'au miracle des rencontres. L'auteure nous fait comprendre tout son processus d'écriture, ses coulisses, au gré des hasards et des coïncidences, des Etats-Unis à Israël en passant par l'Australie, glanant, creusant, grattant la moindre piste qui s'ouvre à elle.

    Le livre se fait souvent récit personnel lorsque Ruth Zylberman, elle-même fille d'une déportée, dévoile son ressenti, en toute sincérité, sans narcissime aucun. C'est très fort de découvrir les doutes qui l'habitent, son souci délicat face à son pouvoir de déstabilisation, respectant la pudeur de chacun et les mythes construits pour pouvoir survivre à la tragédie de la perte des parents.

    Cette émotion à fleur de peau de l'auteure renforce le récit et son « histoire avec sa grande hache » ( selon les mots de Georges Pérec ) qui s'abat sur la centaine de locataires juifs vivant dans l'immeuble durant l'Occupation : 52 seront déportés. le 209 est à la fois un piège pour ses occupants lorsque des voisins dénoncent, mais aussi un refuge pour les enfants qui seront cachés par les Justes de l'immeuble. L'intérêt de l'échelle d'un immeuble est justement de laisser voir la collectivité et ses interactions dynamiques, bien au-delà de l'histoire familiale de chacun. Un peu justement comme dans La Vie mode d'emploi de Pérec, déjà une autobiographie d'un immeuble parisien.

    Et puis, il y a ces moments inoubliables, exceptionnels de densité, leur souffle romanesque saisit le lecteur qui chavire quasiment à chaque page tellement ça palpite de vie et de dignité.

    Lorsque le couple Dinanceau cache dans une pièce de 6m2 une famille juive qu'il connait à peine, pendant 2 ans, à la barbe de leur fils engagé dans les LVF ( Légions des volontaires français, section combattant aux côtés de la Wehrmacht ) ... lorsque le père menace son fils de mort s'il ose les dénoncer ...

    Lorsque Henri, caché dès la rafle du vel d'hiv', orphelin élevé dans une famille d'accueil américaine, revient au 209 à plus de quatre-vingt ans, encore plein de colère face à son enfance volée ... lorsque le vieux monsieur redevient un enfant, bouleversé par la poignée d'une porte que ses parents auraient pu toucher ... lorsque ses souvenirs, enfouis, occultés par une volonté radicale, resurgissent ...

    Lorsqu'Odette fait le cadeau à Ruth Zylberman de lui montrer une vieille lettre racornie, la dernière écrite par ses parents à Drancy avant leur extermination à Auschwitz ... lorsque la lettre dit « nous sommes vivants » et que Odette la reçoit en le croyant et qu'aujourd'hui, elle trouve cela de plus en plus insupportable, cette lettre, en fait sans espoir ...

    Histoire totale, histoires extraordinaires d'un immeuble ordinaire, des voix qui s'élèvent pour dire, pour rappeler, avec force et douceur. Un livre empli de lumière, qui redonne foi en l'être humain. Magnifique, absolument magnifique.

    PS : Je vous conseille vivement la lecture de ce formidable récit ainsi que du documentaire qui l'a précédé, Les Enfants du 209, rue Saint-Maur, Paris Xème, disponible gratuitement sur Arte Tv : https://www.arte.tv/fr/videos/065861-000-A/les-enfants-du-209-rue-saint-maur-paris-xe/

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  • Un livre extraordinaire, bien plus complet que le documentaire diffusé sur Arte et qui était déjà passionnant. En élargissant le propos à toute l'histoire de l'immeuble et en recontextualisant dans l'évolution du quartier, le livre gagne en densité et en intérêt. Le fil conducteur de l'enquête...
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    Un livre extraordinaire, bien plus complet que le documentaire diffusé sur Arte et qui était déjà passionnant. En élargissant le propos à toute l'histoire de l'immeuble et en recontextualisant dans l'évolution du quartier, le livre gagne en densité et en intérêt. Le fil conducteur de l'enquête autour de la rafle de 1942 est menée avec une grande délicatesse et une extrême finesse et nous questionne tout le long sur notre humanité. La recherche documentaire très minutieuse reflète parfaitement le travail de détective de l'historien et rend la lecture extrêmement agréable captivante et fluide. Vous l'aurez compris, un véritable coup de cœur !

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