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Sa vie durant Jean Jaccon vouera une grande passion au cyclisme. Du tricycle abandonné dans la ferme familiale par un ivrogne aux vélos modernes, du chemin de ferme aux grandes randonnées du Touring Club de France, il a traversé sa vie d'homme à la belle et saine lenteur de la bicyclette.
Le récit de Jean Jaccon, présenté par son fils Gilbert, est à la fois nostalgique et pleinement stimulant.
" En 1909, je travaille dans une ferme située à plus de 10 kilomètres de celle de mes parents. Cette distance est un prétexte pour persuader mon père qu'à 16 ans, j'ai l'âge d'avoir un vélo. Il se décide enfin et nous trouvons une occasion pas chère chez un cousin mécanicien de cycles à Châtillon. C'est une machine déjà vieille, de la marque Chimère. Elle a des pneus, des chambres à air et un guidon genre Petit Breton, c'est à dire bien vaste. Elle est à pignon fixe, la roue libre n'étant pas encore très répandue. Elle a un seul développement, de 7 mètres au moins, et n'a pas de freins. Cependant, je suis ravi d'avoir ce cycle et, quand je le chevauche, je suis fier comme Artaban.
Ce n'est pas très facile de gravir les côtes avec ce grand braquet mais, par contre, les descentes sont faites à grande allure et les cailloux voltigent car les routes ne sont pas goudronnées. Quelquefois la chaîne saute et il n'est pas facile de s'arrêter sans freins. Pourtant en percutant les haies, on parvient à s'en sortir avec seulement quelques piqûres de ronces ou d'aubépines."
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