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1878 ; carnets de campagne en Nouvelle-Calédonie ; la guerre d'Ataï, récit kanak

Couverture du livre « 1878 ; carnets de campagne en Nouvelle-Calédonie ; la guerre d'Ataï, récit kanak » de Michel Millet aux éditions Anacharsis
  • Date de parution :
  • Editeur : Anacharsis
  • EAN : 9791092011029
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

En 1878, les Kanak de Nouvelle-Calédonie, écrasés par la machine coloniale française, se révoltent sous le commandement du chef Ataï. La France fait donner la troupe, et c'est ainsi que Michel Millet débarque à Nouméa comme simple artilleur. Il consigne dans ses Carnets de campagnes les marches... Voir plus

En 1878, les Kanak de Nouvelle-Calédonie, écrasés par la machine coloniale française, se révoltent sous le commandement du chef Ataï. La France fait donner la troupe, et c'est ainsi que Michel Millet débarque à Nouméa comme simple artilleur. Il consigne dans ses Carnets de campagnes les marches et contremarches, à pousser dans la forêt moite un canon qui s'enlise, parle des privations, du sommeil rare, des ennemis invisibles, des colons et des bagnards, de cette Gande Insurrestion noyée dans la sang.
Mais les carnets de Michel Millet ne sont pas un simple document.
Tout juste alphabétisé, il entre en littérature par effraction.
Ignorant toutes les conventions, orthographiques, syntaxiques ou grammaticales, il se fabrique une écriture sans équivalent, qui parvient, à force de volonté, à une puissance saisissante. Ses phrases, en touches impressionnistes, souvent pleines d'humour, peignent cette armée française en campagne, évoquant comme par inadvertance le Casse-pipe de Céline. Et sous sa plume surgissent les atmosphères de la Grande Terre plongée dans la chaos :
Villages de cases brûlés, colons massacrés, têtes de Kanak tranchées et portées en trophées.
La Guerre d'Ataï, telle que la dénomment les Kanak, est encore aujourd'hui dans les mémoires ; la traduction d'un récit contemporain face au texte de Millet dévoile, entre la parole kanak et l'écriture au ras du sol du soldat français, l'abîme d'incompréhension qui sépare les deux mondes. Une déchirure que l'on cherche toujours à exprimer par de justes mots.
Les carnets de Michel Millet ont été miraculeusement retrouvés dans un four. Ils sont ensuite restés dans sa famille, qui a bien voulu nous les céder pour en préparer l'édition : nous avons voulu les préserver « dans leur jus » et avons scrupuleusement respecté la langue inventée par le canonnier pour rendre compte de son extraordinaire expérience. Ce livre est dès lors tout à la fois un document précieux (un très rare témoignage d'un homme de troupe sur la plus importante insurrection kanak de l'histoire du Caillou), et une expérience littéraire unique, relevant aussi bien de l'écriture populaire que du document linguistique.

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