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Notre Dame

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  • En ce jour où Paris pleure une grande partie de sa cathédrale, j'ai retrouvé un poème de Gérard de Nerval, lu à la fac qui résonne étrangement...

    Notre-Dame de Paris

    Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être
    Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître ;
    Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher
    Comme un loup fait un bœuf, cette carcasse lourde,
    Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde
    Rongera tristement ses vieux os de rocher !

    Bien des hommes, de tous les pays de la terre
    Viendront, pour contempler cette ruine austère,
    Rêveurs, et relisant le livre de Victor :
    — Alors ils croiront voir la vieille basilique,
    Toute ainsi qu’elle était, puissante et magnifique,
    Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort !

    Gérard de Nerval, Odelettes (1853)
  • Et cet autre texte, lu sur le site Babelio

    Victor Hugo

    Tous les yeux s'étaient levés vers le haut de l'église. Ce qu'ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d'étincelles, une flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée. Au-dessous de cette flamme, au-dessous de la sombre balustrade à trèfles de braise, deux gouttières en gueules de monstres vomissaient sans relâche cette pluie ardente qui détachait un ruissellement argenté sur les ténèbres de la façade inférieure. A mesure qu'ils approchaient du sol, les deux jets de plomb liquide s'élargissaient en gerbes, comme l'eau qui jaillit des milles trous de l'arrosoir.

    Livre X, chapitre 4 extrait du Hors-série La Vie
    Notre-Dame de Paris 850 ans de notre histoire
  • Beaucoup d'émotion ce soir-là et à travers ces poèmes. Merci pour ce partage. La littérature reste à travars les âges, c'est aussi une de ces fonctions.
  • Extrait d'un poème de Théophile Gautier , dans lequel le poète s'adresse à Victor Hugo et qui prolonge les passages du roman Notre Dame de Paris proposés par Sophie

    Pour me refaire au grand et me rélargir l'âme, /Ton livre dans ma poche, aux tours de Notre-Dame /Je suis allé souvent, Victor, / A huit heures, l'été, quand le soleil se couche,/
    Et que son disque fauve, au bord des toits qu'il touche, / Flotte comme un gros ballon d'or.....

    Tout chatoie et reluit ; le peintre et le poète / Trouvent là des couleurs pour charger leur palette, / Et des tableaux ardents à vous brûler les yeux ; / Ce ne sont que saphirs, cornalines, opales, / Tons à faire trouver Rubens et Titien pâles ; / Ithuriel répand son écrin dans les cieux.

    Cathédrales de brume aux arches fantastiques ; / montagnes de vapeurs, colonnades, portiques,/ Par la glace de l'eau doublés / La brise qui s'en joue et déchire leurs franges, /
    Imprime, en les roulant, mille formes étranges / Aux nuages échevelés.

    Comme, pour son bonsoir, d'une plus riche teinte, / Le jour qui fuit revêt la cathédrale sainte, / Ébauchée à grands traits à l'horizon de feu ; / Et les jumelles tours, ces cantiques de pierre, / Semblent les deux grands bras que la ville en prière, / Avant de s'endormir, élève vers son Dieu.

    Ainsi que sa patronne, à sa tête gothique, / La vieille église attache une gloire mystique / Faite avec les splendeurs du soir ; / Les roses des vitraux, en rouges étincelles,
    S'écaillent brusquement, et comme des prunelles, / S'ouvrent toutes rondes pour voir.

    La nef épanouie, entre ses côtes minces, / Semble un crabe géant faisant mouvoir ses pinces,/ Une araignée énorme, ainsi que des réseaux, / Jetant au front des tours, au flanc noir des murailles, / En fils aériens, en délicates mailles,/ Ses tulles de granit, ses dentelles d'arceaux.

    Aux losanges de plomb du vitrail diaphane, / Plus frais que les jardins d'Alcine ou de Morgane, / Sous un chaud baiser de soleil, / Bizarrement peuplés de monstres héraldiques,
    Éclosent tout d'un coup cent parterres magiques / Aux fleurs d'azur et de vermeil.
  • Anne-Marie Lemoigne a dit :
    Extrait d'un poème de Théophile Gautier , dans lequel le poète s'adresse à Victor Hugo et qui prolonge les passages du roman Notre Dame de Paris proposés par Sophie

    Pour me refaire au grand et me rélargir l'âme, /Ton livre dans ma poche, aux tours de Notre-Dame /Je suis allé souvent, Victor, / A huit heures, l'été, quand le soleil se couche,/
    Et que son disque fauve, au bord des toits qu'il touche, / Flotte comme un gros ballon d'or.....

    Tout chatoie et reluit ; le peintre et le poète / Trouvent là des couleurs pour charger leur palette, / Et des tableaux ardents à vous brûler les yeux ; / Ce ne sont que saphirs, cornalines, opales, / Tons à faire trouver Rubens et Titien pâles ; / Ithuriel répand son écrin dans les cieux.

    Cathédrales de brume aux arches fantastiques ; / montagnes de vapeurs, colonnades, portiques,/ Par la glace de l'eau doublés / La brise qui s'en joue et déchire leurs franges, /
    Imprime, en les roulant, mille formes étranges / Aux nuages échevelés.

    Comme, pour son bonsoir, d'une plus riche teinte, / Le jour qui fuit revêt la cathédrale sainte, / Ébauchée à grands traits à l'horizon de feu ; / Et les jumelles tours, ces cantiques de pierre, / Semblent les deux grands bras que la ville en prière, / Avant de s'endormir, élève vers son Dieu.

    Ainsi que sa patronne, à sa tête gothique, / La vieille église attache une gloire mystique / Faite avec les splendeurs du soir ; / Les roses des vitraux, en rouges étincelles,
    S'écaillent brusquement, et comme des prunelles, / S'ouvrent toutes rondes pour voir.

    La nef épanouie, entre ses côtes minces, / Semble un crabe géant faisant mouvoir ses pinces,/ Une araignée énorme, ainsi que des réseaux, / Jetant au front des tours, au flanc noir des murailles, / En fils aériens, en délicates mailles,/ Ses tulles de granit, ses dentelles d'arceaux.

    Aux losanges de plomb du vitrail diaphane, / Plus frais que les jardins d'Alcine ou de Morgane, / Sous un chaud baiser de soleil, / Bizarrement peuplés de monstres héraldiques,
    Éclosent tout d'un coup cent parterres magiques / Aux fleurs d'azur et de vermeil.
  • Merci pour ce texte!
  • Très jolis tous ces textes. Merci
  • De beaux textes ! L'émission spéciale de la grande librairie était aussi très intéressante.
  • Le texte de LES CATHEDRALES, une chanson d'Anne Sylvestre, qui figure sur un 45 tours de 1960 !!!

    Un beau texte en hommage aux bâtisseurs de cathédrales

    Ô bâtisseur de cathédrales / D'il y a tellement d'années /Tu créais avec des étoiles / Des vitraux hallucinés / Flammes vives tes ogives / S'envolaient au ciel léger / Et j'écoute sous tes voûtes
    L'écho de pas inchangés / Mais toujours à tes côtés / Un gars à la tête un peu folle / N'arrêtait pas de chanter / En jouant sur sa mandole

    Sans le chant des troubadours / N'aurions point de cathédrales / Dans leurs cryptes, sur leurs dalles
    On l'entend sonner toujours /

    Combien de fous, combien de sages / Ont donné leur sang, leur cœur/ Pour élever devers les nuages / Une maison de splendeur / Dans la pierre leurs prières /Comme autant de mains levées / Ont fait chapelle plus belle / Que l'on ait jamais rêvée / Le jongleur à deux genoux / A bercé de sa complainte / Les gisants à l'air très doux / Une épée dans leurs mains jointes /

    Sans le chant des troubadours / N'aurions point de cathédrales / Dans leurs cryptes, sur leurs dalles / On l'entend sonner toujours

    Toi qui jonglais avec les étoiles / Ô bâtisseur de beauté / Ô bâtisseur de cathédrales /Oh puissions-nous t'imiter ! / Mille roses sont écloses / Au cœur des plus beaux vitraux / Mille encore vont éclore
    Si nous ne tardons pas trop / Et si nous avions perdu / Nos jongleurs et nos poètes / D'autres nous seraient rendus / Rien qu'en élevant la tête /

    Sans le chant des troubadours / N'aurions point de cathédrales / Dans leurs cryptes, sur leurs dalles
    On l'entend sonner toujours.
  • Merci pour ce texte!

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