Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Viviane Cerf

Viviane Cerf
Originaire de l'Ain, Viviane Cerf, est née en 1992. Elle passe son adolescence entre Oyonnax, (petite commune française en région Auvergne-Rhône-Alpes) et l'Allemagne avant d'arriver à Paris. Là, elle suit une classe préparatoire au lycée Henri IV et obtient l'agrégation de philosophie. Elle écr... Voir plus
Originaire de l'Ain, Viviane Cerf, est née en 1992. Elle passe son adolescence entre Oyonnax, (petite commune française en région Auvergne-Rhône-Alpes) et l'Allemagne avant d'arriver à Paris. Là, elle suit une classe préparatoire au lycée Henri IV et obtient l'agrégation de philosophie. Elle écrit depuis toujours. La Dame aux Nénuphars est son premier roman, écrit à l'âge de 19 ans.

Avis sur cet auteur (3)

  • add_box
    Couverture du livre « L'évidence du vrai » de Viviane Cerf aux éditions Des Femmes

    Yv Pol sur L'évidence du vrai de Viviane Cerf

    Paris, dans le futur : les températures sont tellement élevées qu'on ne peut plus sortir de jour, sous peine de brûler. Les habitants travaillent et vivent, enfin, vivotent ou survivent de nuit. L'air est irrespirable, la faune et la flore ont disparu. La vie n'est que rivalité qui peut vite...
    Voir plus

    Paris, dans le futur : les températures sont tellement élevées qu'on ne peut plus sortir de jour, sous peine de brûler. Les habitants travaillent et vivent, enfin, vivotent ou survivent de nuit. L'air est irrespirable, la faune et la flore ont disparu. La vie n'est que rivalité qui peut vite tourner à une disgrâce et une mort certaine. L'informatique contrôle tout. Des riches qui eux, vivent à l'ancienne, dans le confort dirigent le monde. Mais il y a une Résistance. Souterraine.

    C'est dans cette ville éternellement grise, polluée que se croisent Lia l'informaticienne chargée de la sécurité de l’Élysée, Guillaume physicien qui cherche à assainir l'air, Philippe juge d'instruction et Hector homme ambitieux qui par tous les moyens veut arriver au plus haut.

    Devrais-je créer une catégorie coup de cœur de coup de cœur ? Si oui, ce livre en fait assurément partie. S'il prend les codes des livres de SF : une élite corrompue qui dirige des hommes fatigués, réduits à travailler toujours plus et vivre moins, et une Résistance active qui tente par tous les moyens de se rendre visible, il le fait par l’intermédiaire de personnages finement décrits, profonds et une écriture tellement belle, à laquelle on ne s'attend pas forcément dans un roman d'anticipation mais que, lorsqu'on a déjà lu Viviane Cerf (La dame aux nénuphars, Amen), on retrouve avec plaisir, joie et gourmandise. J'aime sa manière de construire ses phrases, ses chapitres. Finesse, délicatesse, jeu avec les niveaux de langage, du plus oral au plus poétique. Il y a des pages qui emportent totalement, en fait le livre entier emporte totalement au point de ralentir sa lecture et d'avoir envie d'y passer plus de temps et de -presque- regretter qu'il ne compte que 400 pages !

    Et il y a l'histoire et les personnages créé par l'autrice. D'évidents rapprochements avec notre époque, Hector, l'ambitieux prêt à tout, sorte d'Alexandre Benalla, Lia une lanceuse d'alerte qui rien ne destinait à cela... et des phrases dures et tellement réalistes : "Ils savent que les politiques qu'ils mènent vont conduire à l'appauvrissement de la très grande majorité de la population, et ils les poursuivent, ils savent que les politiques qu'ils mènent vont conduire à rendre l'air irrespirable et ils les poursuivent, ils savent que les politiques qu'ils mènent vont conduire à faire baisser très significativement l'espérance et le confort de vie, et ils les poursuivent." (p.368/369) Bien vu également, le moment de basculement d'un personnage, jusqu'ici assez servile parce que privilégié, qui interroge son existence d'obéissance. Et s'interroger dans ce monde où tout moment de vie, voire les pensées les plus intimes sont surveillées, est dangereux. un homme ou une femme qui réfléchit n'est plus aussi malléable et corvéable.

    Viviane Cerf réussit une brillante alliance entre une histoire et des personnages puissants et une écriture somptueuse. Ses deux premiers livres m'avaient intrigué, plu voire emballé, je suis encore au-delà avec ce titre et j'espère qu'enfin cette jeune autrice fera parler d'elle. Elle a une personnalité, une écriture et une voix originales qui emportent forcément l'adhésion. La mienne à coup sûr.

  • add_box
    Couverture du livre « Amen » de Viviane Cerf aux éditions Des Femmes

    Yv Pol sur Amen de Viviane Cerf

    Viviane Cerf est une jeune auteure qui m'avait déjà pas mal intrigué pour son premier roman : La Dame aux Nénuphars. Ce deuxième roman est tout aussi original dans la forme que profond et fort dans le fond. Il commence quasiment par des éclats de rire de ma part lorsque les parents des deux...
    Voir plus

    Viviane Cerf est une jeune auteure qui m'avait déjà pas mal intrigué pour son premier roman : La Dame aux Nénuphars. Ce deuxième roman est tout aussi original dans la forme que profond et fort dans le fond. Il commence quasiment par des éclats de rire de ma part lorsque les parents des deux jeunes gens se fréquentent :

    "Les deux amants succombèrent à l'ivresse de l'amour, à la force de la passion et à l'impétuosité de leurs sens.

    Bref, ils avaient envie de baiser.

    Seulement une union qui ne se fait pas à l'aune de la bénédiction divine met l'une et l'autre de ses parties dans un péché mortel.

    Ils prirent alors la décision de leur vie : se marier, car "il vaut mieux se marier que de brûler". [première épître aux Corinthiens, 7,9]

    L'union éternelle de leurs âmes autorisant le rapprochement express de leurs corps, Monsieur pénétra dans Madame, Madame jouit sans doute de Monsieur -du moins, l'espérons-nous-, et, de fil en aiguille et de queue en vagin, ce qui devait arriver arriva.

    Le ventre de Madame s'arrondit.

    Merde, un mioche." (p. 8)

    Puis, Viviane Cerf continue sur le même ton pendant plusieurs pages, parlant de la culpabilisation des diktats de l'Eglise et de ses représentants alors que certains ne se gênent pas pour les transgresser. C'est très drôle, ça m'a replongé un peu dans mes souvenirs d'enfance, élevé dans une famille catholique, certes très éloignée des préceptes des traditionalistes, mais cette notion de culpabilité, de péché, de bien et de mal étaient assez présente dans ces années-là. C'est sûrement de là que viennent mon athéisme convaincu et mon anticléricalisme avéré et revendiqués. J'ai donc beaucoup ri avant que le roman ne devienne plus grave, plus posé. Le frère et La sœur vivent alors des moments pas faciles. Et se posent les questions de la tolérance, de l'homosexualité, du féminisme, du poids des religions dans nos sociétés et de leurs carcans entravant la liberté de beaucoup et augmentant et entretenant la connerie de pas mal d'autres.

    Un petit passage un peu long lorsque La sœur entre dans un troupe de théâtre et qu'elle répète Tartuffe, qui se répète un peu sur plusieurs paragraphes et puis, de nouveau Viviane Cerf m'a raccroché à son histoire et à ses personnages. Il faut dire que le ton et la forme me plaisent beaucoup. J'aime l'écriture rapide, parfois sèche, qui va à l’essentiel ou qui sait prendre du temps. L'auteure ne s'interdit aucune forme ni aucun mot -même parfois les plus crus-, son texte est d'une force et d'une profondeur incroyables, d'une vivacité indéniable. Les mots virevoltent, on est pris dans un tourbillon mais qui laisse le temps de se poser, de réfléchir. C'est une sensation rare et fort agréable. Viviane Cerf a écrit ce roman à l'âge de 22 ans, elle en a à peine plus aujourd'hui, il me semble qu'elle a des ressources et des capacités pour faire d'elle une écrivaine qui va compter, qui compte déjà. Une voix originale et forte.

  • add_box
    Couverture du livre « La dame aux nénuphars » de Viviane Cerf aux éditions Des Femmes

    Yv Pol sur La dame aux nénuphars de Viviane Cerf

    Une jeune femme, provinciale, erre dans les rues de Paris. Elle est née non désirée, a subi des violences dans son enfance et tente de fuir tout cela. Ses rencontres avec Automne un homme aux yeux verts sapin dont elle tombe amoureuse, avec Chagrin son confident et avec la Dame aux Nénuphars...
    Voir plus

    Une jeune femme, provinciale, erre dans les rues de Paris. Elle est née non désirée, a subi des violences dans son enfance et tente de fuir tout cela. Ses rencontres avec Automne un homme aux yeux verts sapin dont elle tombe amoureuse, avec Chagrin son confident et avec la Dame aux Nénuphars qu'elle rencontre dans les lieux de culture et d'ouverture au monde, seront déterminantes pour elle.

    Encore une étrangeté des éditions Des femmes-Antoinette Fouque après celle de Nathalie Léger-Cresson. Pour cet ouvrage, premier roman d'une jeune femme née en 1992 et écrit à 19 ans, que j'ose à peine qualifier de roman, c'est d'abord la forme qui surprend. J'ai plutôt eu l'impression de lire un long poème, autant dans la mise en page que dans l'écriture. Petites phrases qui ne finissent quasiment jamais une ligne. Parfois trois mots, parfois un seul, quelquefois un peu plus. Phrases nominales, ou plus classiques, rarement. Elles sont torturées, bizarrement tournées, le verbe parfois en position finale curieusement. Beaucoup d'images aussi, comme celle par exemple des nénuphars qui fleurissent sur des eaux troubles, les nénuphars qui sont les yeux des humains qui peuvent éclairer un visage même lorsque cet humain a vécu des événements terribles ou qu'il vieillit et que la fin approche. La résilience vue par les fleurs, j'ai trouvé cela très beau.

    C'est aussi un voyage initiatique pour la jeune fille qui va devoir dépasser ses peurs et ses angoisses pour quitter son enfance violente. Les adultes qu'elle rencontre l'aideront à comprendre et s'enrichir. La Dame aux Nénuphars notamment qui l'ouvre à des réflexions et des images poétiques et fortes sur le sens de la vie, la vieillesse, l'éternité.

    "Elle reprend : l'éternité : regarder.

    Quand le nénuphar s'ouvre vainquant les eaux

    boueuses.

    Quand les yeux s'aperçoivent de la beauté

    d'un instant.

    L'éternité alors parce qu'il domine le temps.

    Sort de la chaîne qui lie futur, présent, passé.

    Tellement différent des autres qu'on peut pas

    le mettre bout à bout des autres instants.

    L'éternité : alors.

    Des autres instants : il sort." (p.44)

    Ce n'est pas toujours aisé d'entrer dans cet texte et peut-être cet extrait vous déroutera. En fait, le mieux serait de lire l'entièreté de ce texte, car toutes les strophes se parlent, se répondent et au bout de quelques pages, une musique naît qui ne nous quitte plus jusqu'à la fin. Un rythme. Une mélodie. Étonnant livre. Envoûtant. Poétique.

Ils ont lu cet auteur

Thèmes en lien avec Viviane Cerf

Discussions autour de cet auteur

Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur

Soyez le premier à en lancer une !