Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Harlequin ! En matière de lecture, ce nom fait l’objet de tous les fantasmes et de tous les dénigrements. J’avoue n’avoir jamais acheté beaucoup de littérature sentimentale et depuis le début de mon activité de chroniqueuse, j’ai plus exploré l’autoédition aux genres variés que les romances des maisons d’édition.
Mais c’est le plaisir des rencontres que de trouver sur son chemin ce à quoi l’on n’aurait jamais pensé. Et aujourd’hui, c’est une amie qui me fait emprunter une voie nouvelle et qui pique ma curiosité.
J’ai lu « L’amour pour liberté » de Virginie Platel et j’ai été surprise. Agréablement. Par le fond : l’envie d’indépendance d’une jeune femme et son désir de vivre pour écrire. Par la forme : une écriture classique, déliée, addictive. Par la région : la Provence. Par le cadre : un domaine vinicole. Par le visuel de couverture : il semble que les maisons d’édition plus élitistes s’en inspirent de plus en plus.
Camille a perdu sa mère très jeune et a dû supporter un père intransigeant et peu affectueux. Fille unique et jeune femme accomplie, elle ne peut accepter ce qu’on attend d’elle : se marier pour assurer la continuité d’une noble lignée. Ce qu’elle veut, c’est trouver un éditeur et devenir l’une des romancières de l’époque. Philippe, fils de l’intendant, est venu aider son père sur le domaine et assure auprès de Camille un rôle de confident. Elle réussit à partir sur Paris, à y rencontrer des personnages importants, mais où se cache l’amour qu’elle écrit si bien mais qu’elle ne connaît pas ?
Si le côté fleur bleue est bien présent et judicieusement préservé pour ce genre littéraire, les événements de l’époque, les organisations sociales, le travail du vin sont eux délibérément bien affirmés, bien documentés, et intéressants. Et même si parfois, la sensation fugace de superficialité m’a traversée, cela n’a pas été suffisamment fort pour m’empêcher de me laisser gagner par les émotions, les senteurs, les beautés de l’Estérel ou pour me retenir d’apprécier la révolte d’une femme.
Je vous suggère de suivre le conseil de l’auteure Virginie Platel : la lire avec un petit verre de rosé de Provence bien frais à portée de main.
Je remercie Mélanie et les Editions Harlequin ; je suis curieuse de savoir si le prochain me réservera la même heureuse surprise.
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