Au menu : un curieux récit dans un aéroport, une saga familiale aux Antilles et une superbe histoire de l’art pour enfants
Comme vous le savez, nous aimons partir sur les routes de France à la recherche de nouvelles librairies, où nous rencontrons à chaque fois des passionné(e)s qui n’ont qu’une idée en tête : transmettre leur amour de la lecture et partager avec...
Au menu : un curieux récit dans un aéroport, une saga familiale aux Antilles et une superbe histoire de l’art pour enfants
Dans « En vérité, Alice » de Tiffany Tavernier, Alice, 29 ans, est en couple depuis 5 ans avec un homme toxique, qui la méprise et la manipule. Tous deux quittent la Bretagne pour s’installer à Paris, où il la somme de trouver rapidement du travail. Alice n’a jamais eu d’emploi, son CV est vide à part 3 ans de prépa veto et un master de droit qu’elle n’a pas fini. Par ce qu’on pourrait appeler un miracle (vu qu’on ne lui pose aucune question sur sa foi, sa connaissance du catholicisme ou sur le contenu de la mission), elle trouve pourtant rapidement un poste à l’association diocésaine de Paris, au service du promotorat des causes des saints…
Ce livre m’a laissé une impression mitigée. J’ai eu ce sentiment que j’ai parfois à la lecture d’un premier roman, quand un auteur porte plusieurs livres en lui et qu’il essaie de tous les caser dans la même histoire. Il y a un trop-plein dans ce roman qui n’est pourtant pas un pavé.
L’autrice nous parle d’une femme sous emprise (mais dont le mari contrôlant, qui lui demande même des selfies de « preuves » quand elle dit qu’elle va faire les courses à Monoprix, lui demande de trouver un travail donc de sortir de chez elle, d’être en contact avec du monde…), du processus de canonisation, d’une famille dysfonctionnelle, de réminiscences de l’enfance au Guatemala, d’une sorte de maladie qui touche soudainement les enfants … et à force de vouloir couvrir tous ces sujets, elle a fini par me perdre.
J’ai beaucoup aimé la partie qui traite de la canonisation, un sujet qui donne une vraie originalité au livre. Je n’ai en revanche pas forcément compris pourquoi l’autrice voulait absolument relier ce sujet au personnage d’Alice, à son comportement actuel, à son enfance… un axe qui aurait pu être intéressant mais qui ne m’a pas semblé suffisamment abouti, tout comme l’angle apocalyptique de la maladie qui touche les enfants.
C’est un livre que j’ai pris plaisir à lire mais je n’ai pas forcément compris ce que proposait Tiffany Tavernier.
depuis cinq ans, Alice vit le grand amour. L’amour le plus puissant, le plus beau, le plus total. Leur histoire est unique. Il l’aime tellement, lui si beau, si charmant. Lui, l’homme brisé et traumatisé qu’elle va consoler, réparer. Leur histoire est si forte. Qu’ont-ils tous à la regarder de biais, à questionner son bonheur ? Pour lui, elle a abandonné ses études, sa famille et est montée à Paris. Il l’aime tellement avec ses milliers de textos, il se donne tant de mal pour leur offrir la vie qu’il mérite malgré tous ses démons.
En vérité, Alice est sous emprise. Elle vit dans le déni aux côtés d’un homme manipulateur qui exerce sur elle une pression psychologique et physique insoutenables. Parachutée par hasard au Promotorat des causes des saints, elle va avoir l’opportunité de trouver sa voie vers la lumière.
J’ai entamé ce livre dubitative, effrayée par la caricature de cette jeune femme aveuglée et bêtement naïve. Je ne m’attendais pas aux investigations sur la canonisation qui m’ont surprise et éclairée.
Au final, j’ai lu le livre en 24H, emportée par cette Alice si émouvante. Les personnages montent en puissance chapitre après chapitre. J’ai fini par tourner frénétiquement les pages jusqu’à la résolution.
Une très belle surprise donc, qui a su me tenir en haleine et laisser une trace parmi toutes mes lectures du moment.
Mais, mais, mais…. Ceux qui l’ont lu me demanderont certainement : et les enfants endormis alors ? Eh bien oui, comme vous, je me suis demandé pourquoi ? Et finalement, portée par la grâce, je me suis dit « pourquoi pas ».
Un très bon crû de cette rentrée littéraire d’hiver, candidat au Prix Orange du Livre.
En cours de lecture :
J’aime la façon dont est écrit ce roman. L'auteur nous donne envie de poursuivre notre lecture en créant une inquiétude pour Alice, va-t'elle réussir à sortir de cette emprise ?
Le thème de la canonisation des saints est tout nouveau pour moi : il est très intéressant de découvrir comment cela fonctionne au niveau du diocèse.
L’emprise. Celle d’un homme sur sa femme.
Tiffany Tavernier nous dresse un portrait de femme éperdue d’amour pour son homme, jusqu’à ne plus voir le monde qui l’entoure, jusqu’à oublier ses proches, jusqu’à s’oublier elle-même.
Une descente aux enfers, rythmée par des vies de Saints insérées dans la narration comme des parenthèses enchantées et salvatrices.
Un roman qui parle d’Emprise mais aussi d’amitié, de sororité, de folie au milieu d’un monde au bord du chaos.
L’autrice fait appel à de nombreuses métaphores pour nous raconter cette histoire qui nous ordonne d’ouvrir les yeux, par peur de passer à côté de nos vies, à côté des autres.
J’ai aimé ce roman, cette histoire addictive où l’autrice a su provoquer mon inquiétude pour Alice, tout en mêlant dans sa narration la foi et l’athéisme. J’ai aimé en apprendre plus sur la complexité du processus de canonisation des saints, et connaitre le nombre incroyable de personnes qui travaillent dans l’ombre pour les diocèses et leurs services administratifs.
Et j’ai été quelque peu décontenancée par les enfants endormis …fiction choisie pour donner un relief différent au texte.
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