Sylviane Corgiat

1955 Elle naît à Aix-en-Provence, le 21 février. Romancière touche à tout, Sylvianne Corgiat ne se limite pas à un genre et s'épanouit aussi bien dans le polar, la science-fiction que dans la littérature dédiée à la jeunesse (elle a reçu le grand prix du livre Jeunesse pour son roman Les Traficants de Mémoire), Sylviane Corgiat est également scénariste pour la télévision, des séries telles que Navarro ou La Crim'. 2004 L'année 2004 marque son entrée dans le monde de la bande dessinée, et s'annonce plutôt productive... En mars, c'est la parution du premier tome de la série Lune d'ombre, dessinée par Christelle Pécout. En avril, c'est en collaboration avec Mastantuono qu'elle crée la série Elias le Maudit. En août, c'est la sortie de L'appel des dieux, le premier tome de la série Stellaire, écrit en collaboration avec Patrick Galliano et dessinée par Ponticelli et Pécout. 2006 En parallèle de ces différentes séries qui se poursuivent, Sylviane Corgiat co-scénarise une nouvelle série, L'Embaumeur, en collaboration avec Patrick Galliano et dessinée par Chris Cross, qui sort en janvier. 2007 Le quatrième opus de Lune d'ombre, toujours en collaboration avec Christelle Pécout sort en juillet toujours chez les Humanoides associés. Deux mois plus tard c'est avec le tome 3 d'Elias le maudit qu'elle revient sur le front.

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Couverture du livre « Fileuses de soie » de Sylviane Corgiat et Bruno Lecigne et Jean-Come aux éditions La Boite A Bulles

Claudia Charrier sur Fileuses de soie de Sylviane Corgiat - Bruno Lecigne - Jean-Come

Dans la Drôme provençale de 1910, la famille Bouscaret dirige une filature et un pensionnat pour orphelines et filles abandonnées. Parmi elles, Henriette rêve de liberté et de devenir créatrice de mode. Quand elle croise Hyppolite, un membre de la famille au passé trouble, naît une romance défiant les conventions.

Entre les longues journées de travail, la tyrannie de la sœur Agnès et les secrets familiaux, les jeunes femmes s'unissent pour lutter contre l'oppression et poursuivre leur quête d'émancipation.

Malgré les épreuves, la misère, la violence et les abus, les jeunes filles trouvent dans leur amitié la force de se révolter contre les poids qui les oppriment.

Cette bande dessinée dresse quatre portraits de jeunes filles qui luttent pour ne pas être soumises aux normes imposées par la société de leur époque.

J'ai apprécié cette BD qui aborde un sujet peu exploré et intéressant, ce qui la rend prenante.

Le sort des femmes présenté est poignant, montrant à quel point elles ont été maltraitées à travers les époques.

Même si l'histoire est parfois un peu romancée, cela ne m'a pas du tout dérangé.

Les illustrations sont également réussies, ce qui rend la lecture encore plus agréable.

Une BD à découvrir.

Calimero29 sur Fileuses de soie de Sylviane Corgiat - Bruno Lecigne - Jean-Come

Juin 1910 dans la Drôme provençale. Nous nous trouvons dans une usine-couvent où de jeunes, parfois de très jeunes filles de moins de 13 ans, sont exploitées comme fileuses de soie sous la surveillance de bonnes sœurs qui incarnent tout, sauf la charité chrétienne. Nous allons faire successivement connaissance de Suzanne, la fille des métayers qui gèrent la magnanerie qui fournit les cocons, Henriette, défigurée par de l'acide, Rose, 13 ans, orpheline dont la mère est morte devant ses yeux et Apolline, qui a échappé à un mariage arrangé. Elles travaillent toutes les quatre pour la famille Bouscaret dont le fils cadet vient de rentrer du bagne. Face à la violence, aux abus, à la misère, les quatre jeunes filles vont trouver dans leur amitié, la force de se rebeller contre ce qui les écrase.
Cette BD nous offre quatre beaux portraits de jeunes filles, qui se battent pour ne pas subir ce que la société de l'époque leur impose. A travers leur destin, se dessine le statut peu enviable des femmes du début du XXème siècle : les filles qu'on marie avec ou plus souvent sans leur consentement pour des raisons économiques , dans une espèce de troc argent et pouvoir contre ventre, les orphelines qu'on exploite dès leur plus jeune âge, les femmes considérées comme des objets qu'on pouvait s'approprier par le viol.
En arrière-plan, la réalité sociale des usines-couvents où, sous couvert de charité, les orphelines et les filles de la rue étaient exploitées au vu et au su de tous. C'est aussi la description de la fin d'une époque, celle d'une industrie locale, artisanale au profit d'une mécanisation qui fait baisser les prix et produit en grande quantité, face à la concurrence italienne et asiatique. Cette BD m'a rappelé le roman d'Adrien Borne "Mémoire de soie", paru en 2020, qui complète bien cet ouvrage.
J'ai aimé retrouver le vocabulaire imagé de ma région d'origine, qui m'a ramenée quelques instants à mon enfance près de mon grand-père : pitchoune, se faire empêguer, Ho, fada, va fangoule, counas.....
J'ai également aimé les dessins simples mais évocateurs de Jean-Côme Garcette et ses bruitages m'ont fait sourire : cric-cric-cric pour les vers à soie qui se régalent de feuilles, gglp-ggg-glg pour une crise d'épilepsie, mf-oh-mmf-oh pour l'extase sexuelle!!!
Une lecture instructive et agréable.
#Fileusesdesoie #NetGalleyFrance