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Stephanie Bodet

Stephanie Bodet
Stéphanie Bodet, née en 1976 à Limoges, Stéphanie Bodet, après avoir été professeur de lettre, est devenue grimpeuse professionnelle, championne du monde d'escalade (Coupe du Monde 1999).

Avis sur cet auteur (10)

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    Couverture du livre « À la verticale de soi » de Stephanie Bodet aux éditions Paulsen Guerin

    Marlène G sur À la verticale de soi de Stephanie Bodet

    La dédicace disait: "En vous souhaitant de douces heures suspendues". Au delà de l'exercice physique dans lequel nous entraine Stéphanie BODET, j'ai partagé ses moments de doutes ,de joies ,les grandes peines de sa vie, son regard de femme sur la vie ,sur le monde, la société . Une très grande...
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    La dédicace disait: "En vous souhaitant de douces heures suspendues". Au delà de l'exercice physique dans lequel nous entraine Stéphanie BODET, j'ai partagé ses moments de doutes ,de joies ,les grandes peines de sa vie, son regard de femme sur la vie ,sur le monde, la société . Une très grande douceur jaillit de ce livre ,une immense poésie .Je sus très touchée par cette lecture .Un livre qui emporte sur les hauteurs au sens physique ,intellectuel, et culturel.
    Elle se livre simplement sans étalage et je pense que chaque âme un tant soi peu sensible se retrouve dans le récit de Stéphanie Bodet.
    Je suis ravie d'avoir lu ce livre qui m'accompagnera longtemps.

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    Couverture du livre « À la verticale de soi » de Stephanie Bodet aux éditions Paulsen Guerin

    Squirelito sur À la verticale de soi de Stephanie Bodet

    A la Verticale de soi est bien davantage qu’un témoignage d’une jeune femme habitant le monde et grimpant aux sommets de son immensité. C’est un infini de bienveillance, de douceur, une ode à la nature et à ses pouvoirs mirifiques, un baudrier pour les jours sombres et incertains, un bréviaire...
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    A la Verticale de soi est bien davantage qu’un témoignage d’une jeune femme habitant le monde et grimpant aux sommets de son immensité. C’est un infini de bienveillance, de douceur, une ode à la nature et à ses pouvoirs mirifiques, un baudrier pour les jours sombres et incertains, un bréviaire pour celles et ceux qui souhaitent, qui aimeraient que le temps soit parfois suspendu pour mieux admirer les vallées, pour mieux recueillir les petites choses de l’univers qui vous entourent et en tirer toute la beauté qui en découle.

    Mariant aisance du récit et volupté de la plume, Stéphanie Bodet raconte son enfance, ses premiers pas sur les rochers, les falaises ; raconte cette envie de se reconvertir en lézard humain pour ramper sur les pierres d’où se dégage une puissance insoupçonnable ou en chamois des hautes montagnes pour escalader les longueurs de l’existence ; ce désir d’ouvrir de nouvelles voies pour rencontrer l’autre, qu’il soit humain, animal ou végétal. Et apprendre combien l’infiniment grand transforme votre âme en guide de l’humilité.

    Une large place est évidemment dédiée à sa principale activité depuis plus de vingt ans : l’escalade. De ses falaises de Céüse au massif du Mont-Blanc, l’alpiniste aventurière a franchi toutes les parois qui paraissent, aux yeux du profane, inaccessibles, et parfois surmontées dans des conditions plus que périlleuses et quasi surhumaines. De sa chute depuis la paroi de Tagougimt dans le Haut-Atlas et sa « pierre miraculeuse » jusqu’au Salto Angel, en passant par El Capitan, le Karakoram… sans oublier cette paroi à couper le souffle : la majestueuse Fleur de Lotus. Vertigineux ! Et encore plus lorsque soi-même on commence à déjà chanceler en haut d’un escabeau de cinq marches…

    Cette progression vers les hauteurs ne s’est pas effectuée en solitaire. En février 1995 lors d’un stage professionnel à Aix-en-Provence elle rencontre celui qui est déjà un champion et qui deviendra son compagnon de cordée et de vie : Arnaud Petit. Une complémentarité exemplaire pour franchir les défis de l’impossible, un binôme équilibré pour des chemins d’équilibristes. Entre eux des parallèles de différences mais pourtant les croisements se forgent au gré des verticales. Un amour est né, un amour vivra, un amour se forgera comme si la caresse des pierres devenait un catalyseur pour enflammer les deux cœurs.

    Deux cœurs à l’unisson pour un terriblement blessé, meurtri. Le 23 juillet 1996, dans tout l’éclat de ses quinze ans, Emilie, la petite sœur s’en va rejoindre les étoiles. Comment expliquer l’inexplicable… Pour qui connaît hélas ces drames au sein d’une famille, une empathie se forme pour cette résilience que Stéphanie et ses proches vont se forger. Continuer pour ne pas oublier, rallumer les étincelles d’une trop courte vie dans l’invisible du firmament.

    Une narration d’une sensibilité extrême mais qui laisse entrevoir en transparence un tempérament de courage, et, la fragilité d’un corps – l’auteure est asthmatique – qui puise ses forces dans des rêves, dans la conviction de surpasser ses craintes et angoisses. Page après page, les mots suivent une cordée avec des refuges de réflexion, de philosophie, de déclarations à la beauté de l’espace. Même pour un non alpiniste, aucun décrochage, juste la curiosité et la satisfaction de suivre l’ascension livresque grâce à ces pitons de poésie si justement posés.

    Pour qui lira lentement, pour qui franchira dans un lâcher-prise les 290 pages, apparaîtra une source de bien-être, un pétillant d’énergie positive pour dynamiser l’appétit de vivre. Le tout baigné dans les effluves d’une encre scripturale qui fait monter d’un cran notre soif de littérature et nous porte vers une précieuse alacrité. Le vœu d’Hörderlin a été exaucé, Stéphanie Bodet faisant « habiter poétiquement la terre ».

    Verticalement harmonieux, harmonieusement vertical.

    Blog => https://squirelito.blogspot.com/2020/08/une-noisette-un-livre-la-verticale-de.html

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    Couverture du livre « Habiter le monde » de Stephanie Bodet aux éditions Gallimard

    Le Mot sur le Gâteau sur Habiter le monde de Stephanie Bodet

    Écrire le deuil comme on franchit une montagne. Et se reconstruire.
    Un roman grandeur nature à escalader avec le cœur.

    Tom l’avait initiée à l’escalade, à la nature, au dépassement de soi. Au point de s’y perdre lui-même, d’y sacrifier tout son temps, tout leur couple. Grimper toujours plus...
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    Écrire le deuil comme on franchit une montagne. Et se reconstruire.
    Un roman grandeur nature à escalader avec le cœur.

    Tom l’avait initiée à l’escalade, à la nature, au dépassement de soi. Au point de s’y perdre lui-même, d’y sacrifier tout son temps, tout leur couple. Grimper toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus vite. Elle avait tout quitté pour le rejoindre dans leur mazot des Houches près de Chamonix. Ses études, ses amis, sa vie de parisienne. Et puis le fameux coup de téléphone retentit un jour dans la vie d’Emily. Celui que toute compagne ou tout compagnon d’un ou une passionné(e) de la montagne redoute et auquel on se résigne presque fatalement. Il laisse derrière lui ce vide, ce gouffre. L’absence.
    Comment faire pour repartir ? Quelle voie emprunter cette fois-ci et sans lui ? Quel virage prendre quand aller tout droit n'est plus permis ?

    Le premier sera celui de sa propre quête, en allant le chercher, lui, sur des terres auparavant foulées ensemble, des parois explorées, des cavités où se retrancher. En allant se réfugier dans sa famille dans le sud de la France, l’air des Calanques le rappelait à elle. Alors elle s’est écoutée. Avec la lenteur et le dégrisement face au risque inutile aussi parfois, la vie reprend ses droits. Au point de sentir cette présence réelle monter en elle. Cette présence en plus. Et la confirmation tombe... Elle porte leur enfant.

    Puis le second. Alors qu’elle prend la décision de repartir vivre à Paris et reprendre ses études de lettres tout en regardant grandir leur fille, Lucie, les rencontres se multiplient. Des voisins bienveillants, des amis, des collègues. Une opportunité de travailler en tant que rédactrice pour le blog d’un magazine de décoration tombe. Et Mark s’ensuit. Célèbre architecte d’intérieur qu’elle interrogera lors de son reportage en Australie et qui se questionne lui-même terriblement. Sa place, son travail, son rôle. Comment être au monde pour l’habiter ? A moins que ce ne soit l’inverse ? Ils se retrouvent sur toutes ces orientations à définir, redéfinir, préciser, remettre en question, qu’elles soient environnementales, sociétales, philosophiques. D’abord là-bas puis à travers leurs échanges épistolaires après le retour en France d’Emily.

    Stéphanie BODET nous emmène en deuxième partie dans le symbolisme du foyer et de la représentation que l’on peut en avoir, ponctué de ces références poétiques et philosophiques qui s’égrènent à chaque début de chapitre. Baudelaire et son rêvoir, Heidegger et ses liens entre habiter et bâtir. Ils sont tous là, et c’est heureux.

    Mais elle nous transmet surtout de façon plus globale, cette fois-ci, après "A la verticale de soi" paru en 2016, son amour de la montagne et de l’alpinisme sous un autre angle. Écrire le deuil comme on franchit une montagne. Faire face au vertige créé par le vide tragique de l’être aimé. Franchir chaque étape de l’absence comme on aborderait une voie, par étape, le sommet en fond, en allant chercher chaque prise dans un équilibre fragile, en pensant retrouver l’être absent dans l’ailleurs du passé... et se retrouver soi, finalement. L’auteure qui pratique cette discipline nous fait cadeau de toute sa symbolique et de sa poésie à travers cette belle métaphore de vie, et c’est réussi. Par respiration progressive et patiente, on accueille chaque mot, chaque émotion, en se les autorisant aussi finalement, comme Emily pour qui le voyage se déplace et de géographique, devient intérieur. Et sans nul doute, on la suit.

    Un roman fin et positif, rythmé et sensible. Sans sensiblerie.

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    Couverture du livre « Habiter le monde » de Stephanie Bodet aux éditions Gallimard

    Michel Giraud sur Habiter le monde de Stephanie Bodet

    Tom et Emily se rencontrent à l'adolescence. Le garçon a une passion, l'escalade ; il y initie la jeune fille, sur les rochers de Fontainebleau. Tom veut assouvir sa passion et part s'installer près de Chamonix. Emily l'y rejoint quelques années plus tard. Ils s'y marient. Mais le bonheur ne...
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    Tom et Emily se rencontrent à l'adolescence. Le garçon a une passion, l'escalade ; il y initie la jeune fille, sur les rochers de Fontainebleau. Tom veut assouvir sa passion et part s'installer près de Chamonix. Emily l'y rejoint quelques années plus tard. Ils s'y marient. Mais le bonheur ne dure pas : Tom se laisse emporter par sa passion et délaisse son épouse. Il enchaîne des courses de plus en plus difficiles, partout dans le monde ; il est médiatisé... Jusqu'à la course de trop !

    Après une courte phase de dépression, Emily reprend goût à la vie en découvrant qu'elle est enceinte. Elle vivra dix ans à Paris, avec sa fille et quelques amis très proches. Jusqu'au jour où elle part en Australie interviewer Mark, un célèbre architecte d'intérieur.

    J'ai lu ce livre après avoir lu le commentaire, enthousiaste, d'un ami. Mon avis est un peu plus partagé...

    L'écriture et le style sont intéressants : pas aussi simples qu'il n'y paraît, recherchés et parfois flamboyants, mais toujours faciles à lire. Stéphanie Bodet fait preuve d'érudition (peut-être un peu trop parfois ?) : on sent qu'elle a approfondi les recherches sur les sujets qu'elle traite. C'est finalement un roman assez court, instructif, qui se lit vite.

    Les personnages sont attachants, mais c'est là que le bât commence à blesser : à part Tom, qui laisse apparaître ses zones d'ombre, les autres sont tout gentils et tout bons. Pas, ou très peu, d'ambiguïté chez eux : même si les personnages principaux affichent leurs failles, elles sont toujours dans la recherche du positif, du mieux faire ou du mieux être, jamais dans l'ombre ou le négatif...

    Ce qui m'a le plus gêné, c'est l'environnement de cette histoire. C'est un peu un conte de bisounours dans un monde de bisounours. Il y a bien quelques coups de canif à l'encontre d'un monde capitaliste, où la recherche du profit et la vitesse d'exécution emportent tout ou presque. Mais globalement, la narration se déroule dans un monde rêvé, idéalisé, qui sera peut-être celui de Lucie, la fille d'Emily (j'en doute quand même un peu), mais qui n'est pas la réalité d'aujourd'hui. Un seul exemple, celui des relations humaines : Emily ne rencontre pour l'essentiel que des gens bienveillants, désintéressés, à l'écoute de l'autre... Un peu trop idéal, non ?