24.07.2022 #69ème
Enfin un vrai polar avec des policiers !
Dans le cadre du Bureau des Lecteurs Folio Policier RTL 2022, cinquième lecture (sur 8) avec ce policier coréen « le jour du chien noir » de l’auteure Song Si Woo.
Jeon Hak-Soo (oui ! Il faut faire un effort pour les noms et prénoms coréens !) est un jeune papa qui travaille dans un cabinet d’architecte, plutôt discret et soumis, mais cependant promis à un bel avenir après ses brillantes études, il souffre de grandes fatigues, maux de tête, anxiété qui s’accentuent depuis que son épouse s’est arrêtée de travailler lorsqu’elle s’est retrouvée enceinte, qu’ils ont leur petite fille et qu’il est le seul à faire bouillir la marmite.
Ce jour là il n’en peut plus et rentre exceptionnellement plus tôt chez lui, après de longs trajets en métro qu’il s’oblige à prendre après avoir fait un malaise en voiture. En montant l’escalier vers son domicile il croise le chemin de Ra Sang-Pyo agent immobilier, homme sûr de lui, carrure imposante, leurs épaules se touchent et un mot en entraînant un autre, la goutte d’eau fait déborder le vase, Jeon commet l’impensable il frappe à mort celui qui vient de lui crier dessus….
Park Shim, jeune avocat stagiaire, est chargé par son oncle Park Gap-Yeong, grand avocat qui l’a pris sous son aile, d’enquêter sur ce pétage de plomb insolite pour préparer la defense de ce jeune homme si timide habituellement.
Parallèlement, le corps de Sol Lisa, 21 ans, étudiante, est découvert dans une montagne proche où elle était sans doute partie randonner. Accident ? Meurtre ? Suicide ? Deux policiers, le commandant Lee Pyeong-so et Hong In-hyuk sont chargés de l’enquête de cette mort mystérieuse. Ils découvrent qu’elle restait enfermée chez elle, n’allait plus en cours, n’avait aucun ami, ou une seule Park Yi-eum, personne ne s’est préoccupé de sa disparition qui remonterait à plusieurs semaines, mère décédée et un père et une belle mère avec qui elle n’avait plus beaucoup de contact.
Park Shim découvre que ces deux personnes avaient en point commun de souffrir de dépression et qu’ils étaient soignés par le professeur en médecine et psychiatre du CHU d’Ykyeong, Im Gwi-sup mais qu’ils avaient discuté peu de temps avant leurs morts avec Ban Tak-shin, créateur d’un blog dénonçant les effets secondaires des médicaments, en procès contre le CHU suite au suicide de son jeune fils soigné pour dépression et qui prône les réunions de groupe et de soutien afin de se sortir de cette maladie plutôt que de prendre des antidépresseurs, stabilisateurs d’humeur et somnifères.
Intéressant de suivre les enquêtes parallèles du jeune Park Shim et des policiers sur deux personnes différentes, tout en s’immisçant petit à petit dans leurs vies privées et en construisant pièce par pièce un puzzle dévoilant la noirceur des relations humaines et les combats contre la dépression, maladie en pleine expansion mais tabou en Corée et le lobby des laboratoires pharmaceutiques…
Suite de mes lectures de polars coréens et en particulier ceux édités par la maison édition" matin calme" (pas toujours calmes les matins après la lecture de leurs romans).
Celui-ci se passe à Séoul et le chien noir est le terme employé par Chruchill pour parler de sa dépression.
Deux enquêtes se croisent et se rejoignent dans ce récit.
Le cadavre d'une jeune femme est retrouvée dans une montagne, et les enquêteurs vont essayer de découvrir ce qui a bien pu arriver à cette jeune femme. Venue étudier à Séoul, elle n'allait plus en cours et vivait quasiment recluse dans son appartement, avec son oiseau.
Parallélement, un jeune stagiaire, avocat, se voit confier pour la fin de son stage de faire une enquête pour défendre un homme qui a tué sauvagement son voisin, alors que rien ne semblait conduire à un tel acte. Cet homme était un employè modèle, un mari et pére modéle. Mais depuis quelques temps, il était fatigué, sans punch. Il a alors été soigné pour une dépression, cela allait pas mieux alors il a décidé d'arrêter les médicaments. Est ce que ce serait ce sevrage qui aurait conduit à un tel acte de violence et peut on utiliser dans une plaidorie un tel élément.
Au fils des pages, nous allons rencontrer plusieurs personnages et en particulier, un homme qui a crée une association et qui veut faire condamner les médecins et les laboratoires pharmaceutiques. Il a perdu son jeune fils, alors que celui ci, soigné pour dépression et à qui a été prescrit des médicaments, s'est jeté de son balcon. Il a crée aussi des groupes d'écoute, de parole pour des déprimés, dépressifs qui souhaitent arrêter les médicaments.
L'auteure nous entraîne dans le monde de la dépression et des différents moyens de s'en sortir. Les laboratoires pharmaceutiques et les médecins ont ils créer des médicaments en créant des maladies ? Soignent ils des addictions par d'autres addictions médicamenteuses ?
Ce polar nous interpelle, nous fait réfléchir sur nos modes de vie, les challenges que chacun doit relever, les maux qui nous guettent et les façons de les soigner.
Des sujets difficiles mais c'est aussi un polar, avec une enquête palpitante, des retournements de situations, des personnages que l'on soupçonnent puis que l'on innocentent. de nombreux personnages de différents milieux, que ce soit cet enquêteur, solitaire car sa femme et son fils sont partis s'installer aux Philippines, ce jeune avocat stagiaire, qui va fouiller dans les dossiers des laboratoires, avec l'aide d'une amie d'enfance, psychiatre, que ce soient les membres de ce groupe de parole, chacun avec leurs maux et espoirs.
Le constat d'une société avec des êtres en mal être et que les solutions apportées ne sont pas toujours appropriées. Un texte dans la modernité de nos temps et dans des questionnements très actuels.
A nouveau un polar coréen qui m'a entraîné dans des mondes très actuels et dont je n'ai pas lâché les pages avant la fin, très surprenante, quoique !!
Deux enquêtes sont menées respectivement par un apprenti avocat et par un inspecteur de police. Dans ces affaires, il est question de dépression. En effet, la Corée du Sud est lourdement touchée par ce phénomène. De par leur culture, ils sont assez récalcitrants face aux anti-dépresseurs et leurs effets divisent les gens. Les médicaments sont-ils la cause ou la solution ? Les réponses à ces deux crimes s’appuient donc sur ce dilemme.
Comme cette maladie a des aspects inexplicables, il est difficile de trouver des preuves ou des certitudes quant au comportement des patient atteints. Les enquêteurs avancent dans le brouillard en étudiant les études existantes sur le sujet.
Durant les investigations et les interrogatoires des suspects, j’ai appris beaucoup de choses sur ce mal très répandu. Ces informations mises au service de l’histoire, apportent une contenance au polar. Au fur et à mesure des révélations, on en apprend plus sur les personnages et sur leurs comportements.
Mon seul reproche repose sur le déroulement des faits qui est répété à l’envi. A chaque résonnement, l’investigateur retrace l’ensemble des détails de l’affaire et c’est un peu lassant. On a l’impression de reculer d’un pas après avoir avancé de deux. Mais malgré ce rythme ralenti, j’ai passé un bon moment de lecture. Le scénario prend son temps mais est bien construit. Song Si-Woo maîtrise son sujet et sait créer une atmosphère machiavélique où la manipulation fait des ravages.
« Le jour du chien noir » a sa place dans le monde moderne du genre policier. En effet, de plus en plus, l’intrigue est seulement présente pour mettre en avant un thème. Ce roman joue parfaitement son rôle et mettant la dépression sur le devant de la scène. Ce livre est donc aussi enrichissant que divertissant !
http://leslivresdek79.com/2020/12/31/613-song-si-woo-le-jour-du-chien-noir/
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