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Samira El Ayachi

Samira El Ayachi
Née à Lens en 1979, Samira El Ayachi tombe très tôt, tête la première, dans un encrier. Dès qu'elle s'ennuie, elle écrit. Et comme elle déteste s'ennuyer, elle adore écrire. Sur sa table d'école, elle concocte poésies en paillettes et nouvelles en pagaille. Au lycée, elle remporte le Prix Louis G... Voir plus
Née à Lens en 1979, Samira El Ayachi tombe très tôt, tête la première, dans un encrier. Dès qu'elle s'ennuie, elle écrit. Et comme elle déteste s'ennuyer, elle adore écrire. Sur sa table d'école, elle concocte poésies en paillettes et nouvelles en pagaille. Au lycée, elle remporte le Prix Louis Germain et se frotte ainsi à une première publication (Lettre à un professeur qui a marqué votre vie, éditions Flohic). Elle vit à Lille, où elle travaille dans la culture. La vie rêvée de Mademoiselle S. est son premier roman.

Avis sur cet auteur (14)

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    Couverture du livre « Le ventre des hommes » de Samira El Ayachi aux éditions Editions De L'aube

    Blandine sur Le ventre des hommes de Samira El Ayachi

    Je ne sais plus trop par quel hasard j’ai découvert cet auteur. Attirée par le sujet je me suis laissé tenter.
    Tout y passe sous la plume de Samira El Ayachi : l’immigration, l’intégration, la condition ouvrière, la lutte ouvrière, la condition de la femme, la pauvreté… Bref une belle photo des...
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    Je ne sais plus trop par quel hasard j’ai découvert cet auteur. Attirée par le sujet je me suis laissé tenter.
    Tout y passe sous la plume de Samira El Ayachi : l’immigration, l’intégration, la condition ouvrière, la lutte ouvrière, la condition de la femme, la pauvreté… Bref une belle photo des années 60 dans les corons lensois. En plein cœur du pays minier on partage le temps d’un livre le quotidien d’une famille.
    J’ai lu quelque part que c’était une écriture à la manière d’Annie Ernaux. Et c’est vrai que ça y ressemble. Il n’y a pas vraiment de chronologie mais le fil conducteur de la vie de tous les jours nous entraine dans le quotidien de ces marocains venus pour faire « tourner » le pays. On a une vraie photo de l’intérieur du coron, de la maison, de la famille.
    J’ai bien aimé ce style qui raconte du vécu. Je ne suis pas marocaine, je ne suis pas immigrée mais j’ai couru dans le quartier avec les autres gosses. Seul bémol, le dernier quart du livre m’a semblé long. On perd le rythme joyeux qui a précédé On n’est plus dans la réflexion et l’introspection. Du coup ça perd un peu de son charme, enfin à mes yeux.
    Si j’ai l’occasion je n’hésiterai pas à lire autre chose de Samira El Ayachi. Le pays minier ce n’est pas très loin de chez moi, alors lire son histoire ça me plait bien

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    Couverture du livre « Le ventre des hommes » de Samira El Ayachi aux éditions Editions De L'aube

    augustin sur Le ventre des hommes de Samira El Ayachi

    C'est un roman tiré de l'histoire familiale de l'auteure.
    Hannah, le personnage central, est née et a grandi dans un coron du nord de la France. Son père, marocain, est mineur.
    Il y a une alternance dans le récit entre l'enfance d'Hannah et novembre 2016. Elle est alors devenue enseignante et...
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    C'est un roman tiré de l'histoire familiale de l'auteure.
    Hannah, le personnage central, est née et a grandi dans un coron du nord de la France. Son père, marocain, est mineur.
    Il y a une alternance dans le récit entre l'enfance d'Hannah et novembre 2016. Elle est alors devenue enseignante et est en garde à vue, les explications arriveront au fil de la narration.

    Dans un autre temps et un autre lieu, j'ai également connu petite la pauvreté, la solidarité et trouvé une porte de sortie dans les livres et à l'école. J'ai donc beaucoup aimé les passages portant sur l'enfance d'Hannah. Ils sont tout à fait justes et touchants.

    Je connaissais également l'histoire de ces berbères marocains venus du Sud du Maroc jusque dans le nord de la France pour travailler dans les mines. Samira El Ayachi fait oeuvre utile en l'évoquant, ce n'est pas une histoire très connue ni très reluisante. Et puis j'aime quand on rappelle la mémoire de tous ces héros inconnus, malmenés, méprisés qui aidé à construire la France. Insérer dans le roman des documents d'époque est plutôt malin et donne corps à ces faits.

    Par contre, j'ai trouvé les passages relatifs à 2016 décousus, je me suis perdue. Peut-être pour être à l'image de l'état d'esprit "d'Hannah 2016" c'est à dire chaotique? Et le parcours pour arriver à l'explication finale est pour le moins alambiqué. Je vois bien les sujets que veut aborder l'auteure, mais je n'adhère pas à l'angle d'attaque. J'aurais préféré quelque chose de plus simple, de plus lisible et qui aurait été plus efficace.


    Malgré ces réserves, c'est un livre émouvant et instructif.

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    Couverture du livre « Le ventre des hommes » de Samira El Ayachi aux éditions Editions De L'aube

    Carrie sur Le ventre des hommes de Samira El Ayachi

    On a souvent parlé du ventre des femmes, sujet de beaucoup de convoitises, de beaucoup de fantasmes, c'est en quelque sorte l'origine du monde. le ventre des hommes, par contre... C'est pourtant ce que va nous raconter Hannah, le ventre de ces hommes, ces mineurs de fond, venus d'ailleurs pour...
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    On a souvent parlé du ventre des femmes, sujet de beaucoup de convoitises, de beaucoup de fantasmes, c'est en quelque sorte l'origine du monde. le ventre des hommes, par contre... C'est pourtant ce que va nous raconter Hannah, le ventre de ces hommes, ces mineurs de fond, venus d'ailleurs pour la plupart, pour faire un travail dur, pénible, dangereux. Ce sera surtout l'occasion d'évoquer son père, Marocain, venu en France pour travailler, pour améliorer sa vie, et surtout celle de ses enfants (la narratrice "réussira" d'ailleurs très bien comme on dit, elle, la fille d'immigré qui deviendra professeure de français - un cliché?), lui, le mineur de fond marocain qui n'a pas le même statut que les autres et qui peut être renvoyé au pays du jour au lendemain. Il va se battre, montrer ce qu'il a dans le ventre, justement.

    Je ne souhaite pas en dire davantage sur ce roman, préférant laisser le lecteur le découvrir au fur et à mesure. J'avoue aussi que j'aurais beaucoup de mal à résumer davantage ce livre, ne sachant pas trop où il se situe entre la fiction pure, le témoignage (personnel? historique?), la démonstration. L'autrice part d'elle, de sa vie, de ses souvenirs dans le bassin miniers du Nord, ces fameux corons dont Pierre Bachelet parle si bien.

    Je suis moi-même une fille du Nord (même si j'ai grandi à Lille, la "grande ville", la capitale des Flandres, assez loin donc des bassins miniers dont il est question ici, même si, à vol d'oiseau, la distance est courte), et j'ai à peu près l'âge de l'autrice et de la narratrice, à une année près. Donc, oui, ses souvenirs d'enfant, de petite fille, je m'y suis retrouvée, les enfances n'étant finalement pas forcément très différentes les unes des autres (ou en tout cas les souvenirs que nous en gardons à l'âge adulte), et j'ai beaucoup aimé cette partie, l'impression de me redécouvrir en quelque sorte. En gros, j'ai beaucoup aimé l'évocation du passé, des souvenirs, notamment le regard tendre qu'elle porte sur son père dont elle ne connaissait pas tout, notamment son parcours de (com)battant, et surtout très différent de l'homme fruste et illettré que chacun pourrait imaginer.

    J'ai beaucoup moins aimé en revanche les incursions dans le présent, ne comprenant pas du tout où voulait en venir l'autrice, j'ai trouvé son procédé d'accroche grossier, même si plutôt malin et intelligent car on a envie de savoir la raison du pourquoi et du comment. Et quand on connaît le fin mot de l'histoire, on se dit (je me suis dit) "ah oui, tout ça pour ça, vraiment?", ce qui fait que je suis sortie de ma lecture assez mitigée et confuse.

    Il en va de même pour l'écriture, j'ai été très partagée tout au long de ma lecture entre une grande confusion et des fulgurances incroyables qui m'ont presque tordu le ventre et fait monter la larme à l'oeil. J'ai trouvé qu'il y avait parfois beaucoup de poésie dans ce texte, mélangée avec une prose proche de l'oralité, ce qui m'a gênée pour l'appréciation générale du livre.

    En résumé, j'ai trouvé qu'il y avait de très bonnes choses dans ce roman, un hymne à l'éducation, aux livres (le choix de la narratrice d'enseigner en primaire, là où tout commence, m'a beaucoup plu par exemple), l'amour des autres, de son aîné comme de son prochain, la transmission, le devoir de mémoire (avec des archives insérées dans l'ouvrage qui font rire jaune ou font froid dans le dos), une écriture parfois couillue,... mais aussi de plus mauvaises qui m'ont freinée dans mon plaisir de lecture. Au final, je sors assez perplexe mais je pense qu'il peut trouver son public. Je vous ai bien aidés, hein? A chacun de se faire son avis, ce n'est que modestement le mien.

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    Couverture du livre « Le ventre des hommes » de Samira El Ayachi aux éditions Editions De L'aube

    Amelielit sur Le ventre des hommes de Samira El Ayachi

    Lens, Méricourt, Oignies, Liévin... ces noms de villes qui résonnent dans chaque ch'ti coeur mais qu'on n'imagine pas retrouver dans un livre, et pourtant, Samira El Ayachi l'a fait et pas pour les dénigrer, au contraire, pour les assumer et les célébrer.

    En effet, "Le ventre des hommes" est...
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    Lens, Méricourt, Oignies, Liévin... ces noms de villes qui résonnent dans chaque ch'ti coeur mais qu'on n'imagine pas retrouver dans un livre, et pourtant, Samira El Ayachi l'a fait et pas pour les dénigrer, au contraire, pour les assumer et les célébrer.

    En effet, "Le ventre des hommes" est un roman qui met en scène une jeune femme, professeure dans l'éducation nationale, qu'on vient arrêter dans son école.

    Qu'a-t-elle fait? On l'ignore de prime abord mais cette garde-à-vue sera l'occasion pour elle de se plonger dans les méandres de ses souvenirs et de réfléchir aux étapes de sa vie qui ont forgé sa personnalité, son identité. Et justement, cette identité est intimement liée à ce dont elle a tout fait pour s'émanciper, pour "échapper" aux corons dans lesquels elle a grandi.

    Ce roman est intense et a beaucoup résonné en moi. Le personnage d'Hannah me renvoyait tantôt mon reflet, tantôt celui de certains visages familiers. Il constitue à mon sens un ouvrage-témoignage tant il crie de vérité.
    Que ce soit sur l'héritage des mineurs, la vie dans les corons, la vie des immigrés qu'on a fait venir pour travailler puis qu'on a dénigrés, l'image céleste que représentait l'Ecole pour ces familles et ce qu'elle est en réalité une fois la barrière franchie, ou encore les relations parentales, tout me semble juste.

    En lisant ce roman, j'ai eu la nette impression que l'auteure se livrait complétement ou du moins qu'elle se faisait le porte-parole de toute une génération d'enfants élevée dans la honte des corons, de ses origines minières, une génération prête à tout pour sortir de cet environnement dévalorisé, dévalué alors qu'en réalité il constitue sa plus grande richesse, inutile donc de renier ses origines.

    Avec le "Ventre des hommes" on a donc envie d'être fier de ses origines, d'être des enfants d'immigrés, des petits-enfants de mineurs et on garde en tête qu'aussi basses soient-elles, ce sont nos origines qui nous élèvent.