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Ron Rash

Ron Rash
La prose admirable de Ron Rash, marquée par l'influence de la poésie galloise dont il est imprégné de par ses origines, et par le respect absolu de la nature. On peut parler de "nature writing" dans la mesure où son mantra est "le paysage - en l'occurrence les Appalaches - est le destin", mais au... Voir plus
La prose admirable de Ron Rash, marquée par l'influence de la poésie galloise dont il est imprégné de par ses origines, et par le respect absolu de la nature. On peut parler de "nature writing" dans la mesure où son mantra est "le paysage - en l'occurrence les Appalaches - est le destin", mais aussi de dramaturgie antique. L'émotion pudique dégagée par un texte où le passage à l'âge adulte se fait sans mièvrerie, mais sans pour autant échapper aux pièges du mensonge et de la dissimulation.

Avis sur cet auteur (80)

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    Couverture du livre « Serena » de Ron Rash aux éditions Le Livre De Poche

    Ghislaine Degache sur Serena de Ron Rash

    Après avoir lu Plus bas dans la vallée de Ron Rash, ouvrage composé de six nouvelles et d’une novella dans laquelle il reprend un personnage de son roman précédent, Serena Pemberton, j’ai voulu en apprendre davantage sur cette héroïne implacable et me suis donc plongée dans la lecture de...
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    Après avoir lu Plus bas dans la vallée de Ron Rash, ouvrage composé de six nouvelles et d’une novella dans laquelle il reprend un personnage de son roman précédent, Serena Pemberton, j’ai voulu en apprendre davantage sur cette héroïne implacable et me suis donc plongée dans la lecture de Serena.
    Le récit se déroule dans les années 1930 dans les Great Smoky Mountains.
    Après trois mois passés à Boston, Georges Pemberton, riche exploitant forestier, regagne les montagnes de Caroline du nord accompagné de Serena qu’il vient d’épouser.
    Sur le quai de la gare l’attendent ses deux associés. Est également présent pour lui demander des comptes, Abe Harmon accompagné de sa fille Rachel, 17 ans, qui attend un enfant de Pemberton. Dans le duel au couteau qui les opposera, Harmon perdra la vie.
    La belle et cynique Serena et son puissant mari forment un couple vorace à qui rien ne résiste. Portés par une ambition illimitée, ils sont déterminés à abattre tous les arbres à leur portée pour accroître leur fortune. Un projet d’aménagement d’un parc national, pour lequel l’État convoite leurs terres les contrarie quelque peu.
    Ils n’épargnent personne, parviennent à leur fin faisant plier à leur volonté, sans aucun scrupule, aussi bien les ouvriers que les banquiers ou les politiciens concernés, et le shérif lui-même. Fusil, couteau, poison et un homme de main dévoué dont la mère est voyante sont utilisés sans état d’âme par la séduisante et effrayante Serena. Leur projet est de continuer leur juteux commerce que représente l’abattage des arbres, au Brésil, un pays où les ressources sont encore vierges et où l’attitude vis-à-vis des hommes d’affaires est très permissive.
    Le roman situé au lendemain du Krach de 1929, rend compte avec une extrême réalité du chômage massif qui s’est installé dans le pays avec un flot d’hommes affamés qui erre sur les routes, en quête d’un travail et des patrons encore plus avides de faire fortune et qui se lancent dans une exploitation frénétique et violente de la forêt. Ron Rash n’en oublie pas pour autant les ruraux, les paysans qui vivent dans ces contrées.
    Comme dans tous les romans de Ron Rash, les descriptions des paysages grandioses et sauvages des Appalaches sont de véritables et somptueux tableaux que malheureusement ce prédateur qu’est l’homme ne songe qu’à s’approprier.
    C’est avec beaucoup de talent que l’auteur nous fait partager son amour de la nature.
    Chaque arbre abattu a été pour moi comme un coup au cœur et pourtant j’ai frémi et eu du mal à supporter les conditions effroyables dans lesquelles travaillaient ces bûcherons, dangerosité à laquelle s’ajoutaient le froid et les crotales. Et pourtant, crise économique oblige, si l’un des hommes était estropié, ou mourrait, ils étaient nombreux en bas, à espérer être celui qui le remplacerait…
    Le personnage de Rachel, évoqué au début de roman va rapidement lui donner une allure de thriller. En effet, la machiavélique Serena va poursuivre de sa haine implacable l’enfant que son mari a engendré avant leur rencontre et que lui, semble vouloir protéger.
    Avec cette course-poursuite, Ron Rash réussit à nous tenir en haleine tout au long du récit. Le machiavélisme de Serena opposé à la modestie et à l’innocence de Rachel prête à tout cependant pour sauver son enfant rendent le roman très addictif.
    Serena de Ron Rash est un roman passionnant mais très dur qui met en exergue les pires recoins de l’âme humaine.
    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/10/ron-rash-serena.html

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    Couverture du livre « Plus bas dans la vallée » de Ron Rash aux éditions Gallimard

    Ghislaine Degache sur Plus bas dans la vallée de Ron Rash

    Plus bas dans la vallée est la plus longue des sept nouvelles du livre de Ron Rash, c’est elle qui donne son titre à l’ouvrage, petit roman noir à elle seule.
    Elle est la suite d’un précédent roman intitulé Serena que je regrette de ne pas avoir lu. J’aurais sans doute encore plus savouré ce...
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    Plus bas dans la vallée est la plus longue des sept nouvelles du livre de Ron Rash, c’est elle qui donne son titre à l’ouvrage, petit roman noir à elle seule.
    Elle est la suite d’un précédent roman intitulé Serena que je regrette de ne pas avoir lu. J’aurais sans doute encore plus savouré ce dernier car il m’aurait permis de connaître encore davantage cette héroïne qui avait donné son nom au livre. Néanmoins, j’ai vite appris de quel bois elle était faite !
    Nous sommes en 1931 et Serena Pemberton après être partie au Brésil est de retour en Caroline du Nord. Tout en étant séduisante et féminine, elle en impose par sa taille et surtout par sa dureté et son ambition sans limite.
    Si cette femme intraitable est revenue, c’est pour superviser un gros chantier d’abattage d’arbres et il ne lui reste que trois jours pour tenir les délais du contrat signé avec la compagnie de Brandonkamp.
    Les conditions de travail déjà effroyables, avec un flanc de montagne transformé en bourbier par la pluie, des serpents qui pullulent, des bûcherons en sous-effectif vont dès lors, pour assouvir les ambitions de Madame, se transformer en un véritable enfer dans lequel les hommes devenus esclaves, tenus à une cadence infernale, dans un espace hors du temps ne seront que des pions remplaçables à souhait.
    Plus bas dans la vallée nous plonge à la fois dans un chaos de la nature et dans un chaos humain.
    Chaos humain, notamment le dernier jour fixé par les délais. Des hommes privés de la notion du temps, des hommes jetés sur la route par la crise recrutés sans formation se meuvent dans le brouillard, tels des fantômes, en proie à tous les dangers et dominés et dirigés par un personnage implacable, incapable d’apitoiement. La description faite par Ron Rash est pour le moins apocalyptique.
    Quant à la nature, elle est dévastée au mépris de toute loi. Nous assistons impuissants, avec horreur, à l’abattage de toutes ces essences et à chaque arbre abattu, notre cœur est révulsé. En italique, entre les chapitres, Ron Rash intercale de petits messages annonçant la fuite des quadrupèdes, puis des poissons, puis des oiseaux pour finir par les reptiles, des sortes de métaphores pour annoncer la destruction de notre planète, un thème on ne peut plus actuel.
    Le titre complet de l’ouvrage est Plus bas dans la vallée & quelques courts récits des Appalaches. Six nouvelles suivent donc, toutes de genres différents, à des époques différentes. Elles racontent la difficulté, la rudesse de la vie et l’absence d’horizon des enfants oubliés de l’Amérique que sont les habitants de cette contrée.
    Si la première, Les voisins se situe pendant la guerre de Sécession, Le baptême met en scène un révérend aux prises avec sa conscience et L’envol décrit la lutte pour se faire respecter entre une jeune stagiaire garde-forestière encore un peu fragile et un pêcheur grande-gueule.
    Le dernier pont brûlé raconte l’histoire d’un homme libéré des affres de l’alcool qui donne sa chance à une paumée droguée.
    Les deux dernières , Une sorte de miracle et Leurs yeux anciens et brillants sont celles que j’ai le plus appréciées, notamment avec cet humour noir déployé dans l’une avec ces deux frères indolents en partance pour une chasse à l’ours avec leur beau-frère et ce beau moment de surprise et d’émotion dans l’autre avec ce pied de nez final des anciens.
    Ron Rash est passé maître dans l’art des nouvelles. En peu de pages, il parvient à mettre en situation ses personnages, à développer leur psychologie et à construire une intrigue souvent pleine de suspense, dans un environnement où la nature occupe une grande place, tout en assurant à chaque fois une chute mémorable.
    Comme dans Par le vent pleuré et Un silence brutal que j’avais eu le plaisir de lire, je me suis une nouvelle fois régalée à la lecture de Plus bas dans la vallée.
    Ron Rash, ce chantre des Appalaches plein de compassion pour les âmes meurtries, excelle encore une fois à explorer l’âme humaine et met l’accent ici sur les ravages et les conséquences engendrées par la déforestation tout en nous faisant réfléchir sur l’insignifiance de la vie humaine.
    Chronique illustrée à retrouver sur https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/04/ron-rash-plus-bas-dans-la-vallee.html

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    Couverture du livre « Le monde à l'endroit » de Ron Rash aux éditions Points

    Fanny C. sur Le monde à l'endroit de Ron Rash

    Coup de coeur pour ce roman de Ron Rash, une histoire âpre, rude qui conduit à la vie d'homme Travis Shelton, adolescent de 17 ans au début du récit.
    C'est un livre lumineux , c'est par la force des livres , par la force de son histoire , de ses origines que Travis grandit en devenant...
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    Coup de coeur pour ce roman de Ron Rash, une histoire âpre, rude qui conduit à la vie d'homme Travis Shelton, adolescent de 17 ans au début du récit.
    C'est un livre lumineux , c'est par la force des livres , par la force de son histoire , de ses origines que Travis grandit en devenant semble-t-il meilleur.Mais c'est un livre sans concession', sans illusion qui se termine par une grande tragédie,
    Les protagonistes principaux incarnent trois figures d'hommes:
    Travis subit la maltraitance de son père, dérape , se fait prendre dans un piège à ours alors qu'il vient dérober des feuilles de cannabis dans un champ, il tombe alors entre les mains des Toomey, des cultivateurs rustres, violents , puis Travis rencontre son sauveur, Léonard, un ancien professeur . Ensemble ils partagent un goût pour les livres, l'étude et l'histoire de Shelton'Laurel en Caroline du Nord où des habitants sont massacres en 1863 lors de la guerre de Sécession.D'ailleurs Léonard détient le journal du médecin qui a soigné les blessés. Les ancêtres de Travis , des Shelton , ont été victimes du massacre. Et Léonard, pourquoi s'intéresse-t-il à cet événement ?
    Travis voit l'avenir sous de meilleurs auspices, après sa réussite au GED, il va pouvoir accéder à la fac , ainsi que Lori, sa petite amie. Saura-t-il saisir sa chance?

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    Couverture du livre « Une terre d'ombre » de Ron Rash aux éditions Points

    tatibibibi sur Une terre d'ombre de Ron Rash

    "une terre d'ombre", c'est ce vallon lugubre, au coeur des forêts appalachiennes, terres sacrées des cherokees, et dominé par une falaise...le soleil peine à y pénétrer. C'est une terre maudite dans laquelle s'est ancré le malheur depuis des décennies, mais où Hank et sa soeur Laurel se sont...
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    "une terre d'ombre", c'est ce vallon lugubre, au coeur des forêts appalachiennes, terres sacrées des cherokees, et dominé par une falaise...le soleil peine à y pénétrer. C'est une terre maudite dans laquelle s'est ancré le malheur depuis des décennies, mais où Hank et sa soeur Laurel se sont installés dans la ferme de leurs parents.
    Hank revenu manchot de la Grande Guerre qu'il est allé faire en Europe. Laurel, toute dévouée à son frère, qui attend juste que commence enfin sa vie. Un destin fait d'une solitude à 2, de travail, rejetés qu'ils sont par la communauté voisine, toute pétrie d'ignorance, de préjugés et d'un patriotisme cocardier fort dangereux.
    Jusqu'à cette improbable rencontre de Laurel avec un vagabond muet, Walter, divin joueur de flûte, qu'elle ramène à la ferme et qui s'intègre silencieusement au couple frère-soeur. Et Laurel, grâce à lui, de s'octroyer enfin le droit de s'ouvrir à l'espérance d'une vie nouvelle où son coeur et son corps pourraient enfin s'exprimer.
    Mais est-il possible de briser son destin ?
    Car dans ce vallon va sourdre un drame, si magnifiquement rendu par l'écriture de Ron Rash.
    Cet homme est un magicien, divinement habité par cette nature appalachienne sauvage dont il fait un personnage de son roman. Cette nature avec laquelle parviennent à communier Laurel et sa pureté, Walter et sa musique.
    R. Rash est un poète d'une extrême sensibilité qui parvient à vous faire sentir aussi bien l'odeur enivrante des clématites et la transparence de l'air que la délicate sensualité des émois de Laurel.
    Mais la violence aveugle et meurtrière surgira de ce vallon. tensions et conflits résultant de la guerre, frustrations, lâcheté des planqués, ignorance et bêtise crasse des "veaux" revanchards.
    Somptueux. Brutal. Noir. Envoûtant. Lyrique. Romanesque. Emouvant. Social. Puissant. Tragique.
    "Une terre d'ombre", c'est tout cela à la fois et c'est superbe !!!